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Église Saint-Martin de Polignac

L'église Saint-Martin est une église catholique située à Polignac en Haute-Loire, en France. Elle est dédiée à saint Martin de Tours.

Église Saint-Martin de Polignac
Présentation
Type
Diocèse
Religion
Propriétaire
Commune
Patrimonialité
Coordonnées
45° 04′ 16″ N, 3° 51′ 37″ E
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Localisation

L'église est située dans le département de la Haute-Loire, dans le village de Polignac[1], sur la place de l'église où se trouve aussi la mairie, sur le flanc nord de la butte de l'ancien château. Son côté nord fait face au cimetière en contrebas[2].


  • Église Saint-Martin de Polignac
  • Vue aĂ©rienne sur la façade sud
    Vue aérienne sur la façade sud
  • Vue aĂ©rienne sur la façade sud
    Vue aérienne sur la façade sud

Description

L'église est orientée ouest-est, avec un portail dans son prolongement à l'ouest[1] - [2] et un autre prolongé d'un porche sur sa façade sud. Elle est bâtie sur un plan carré, au sol comme en élévation[3].

Pendeloques de lustre

Intérieur

La nef vue de l'ouest ; au fond, l'abside du chœur

La nef comporte cinq travées et des collatéraux étroits, mais n'a pas de transept. Chaque travée comporte une large fenêtre. Les doubleaux de la nef montent d'un seul jet du sol jusqu'à la voûte en plein cintre. La dernière travée est couverte par une coupole octogonale sur trompes en cul de four[3].

Dans le prolongement de la nef, l'abside centrale qui forme le chœur est semi-circulaire à l'intérieur et pentagonale à l'extérieur. Elle est ornée de fresques célèbres du XIIe siècle, avec au centre le jugement dernier ; à gauche, l'Enfer et ses supplices de feu ; à droite, le Paradis plus paisible[3].
Le chevet inclut aussi deux absidioles flanquant l'abside du chœur[3], alignées avec les collatéraux.

Dans la partie sud sont peintes des fresques datées de la fin du XVe siècle, représentant la vie de Marie avec des scènes de l'Enfance, l'Annonciation, la Visitation, la Nativité avec bergers et rois mages[3].

Une statue de sainte Anne en polychrome du XIIIe siècle siècle appartient à l'art naïf du Moyen-Âge[3].


  • Fresques reprĂ©sentant la vie de la Vierge


Extérieur

Sur la façade sud en face de la troisième travĂ©e, s'ouvre un portail flamboyant[3] en grès, prolongĂ© par un porche[3] d'architecture gothique long de 6,5 m, large de 6,2 m et haut de m[4]. Le plafond est une voĂ»te sur croisĂ©e d'ogives, avec une clĂ© de voĂ»te portant une sculpture : « l'apothĂ©ose de saint Martin » (saint Martin enlevĂ© par des anges)[4].
Ce porche est couronné par une balustrade sculptée de style gothique flamboyant, supportée par deux forts piliers surmontés de clochetons ou pinacles. Le tympan est encadré de fleurons et de deux pinacles[4].
Un vitrail en triptyque, offert par la famille de Polignac, surmonte le pinacle dans sa partie centrale. Il représente trois membres éminents de la famille : au centre le cardinal Melchior de Polignac (1661-1741), mécène du XVIIe siècle ; à gauche le prince Jules de Polignac (1780-1847), ministre de Charles X ; à droite le jeune vicomte Héracle mort le 9 juillet 1098 à 19 ans, à Antioche lors de la première croisade[4] - [n 1].

Du côté Nord, une chapelle latérale est dotée de meurtrières et de mâchicoulis du XIVe siècle. On rappellera que l'église était incorporée à la première ligne de défense du château[3].


  • L'extĂ©rieur de l'Ă©glise Saint-Martin
  • Façade ouest du XIXe siècle
    Façade ouest du XIXe siècle
  • Abside du chĹ“ur, semi-circulaire Ă  l'intĂ©rieur et pentagonale Ă  l'extĂ©rieur
    Abside du chœur, semi-circulaire à l'intérieur et pentagonale à l'extérieur
  • Façade sud et son porche
    Façade sud et son porche
  • DĂ©tail du porche
    DĂ©tail du porche


Telle qu'elle a été conçue, cette église est typiquement dans la grande tradition romane de la cathédrale du Puy[3]. Elle a été classée au titre des monuments historiques en 1902[1].

Historique

L'église est mentionnée pour la première fois en 1062[3].

Le porche de la façade sud

En 1128 et 1142, avec la chapelle seigneuriale de Saint-Andéol, l'église devient un des prieurés de l'abbaye de Pébrac (près de Langeac en Auvergne) : l'évêque du Puy Humbert d'Albon donne l'ensemble[n 2] aux chanoines réguliers (c'est-à-dire cloîtrés) de cet établissement, qui suivent la règle de saint Augustin. L'église placée dans la mouvance du prieuré de Pébrac échappe au contrôle de l'évêque du Puy[5]. Jusqu'à la Révolution, les chanoines de Pébrac désignent parmi eux les desservants de l'église Saint-Martin[3].

À la fin du XVe siècle est installé sur la façade Sud le portail flamboyant[3] en grès[4], qui proviendrait d'un retable réutilisé ou d'une entrée de mausolée récupérée[4].
Au début du XVIe siècle[4] ce portail est prolongé par le porche[3] d'architecture gothique[4]. Ce porche était originellement couvert par un toit à deux pentes et les côtés étaient fermés par des murs[4].
Au XIXe, c'est l'entrée principale pour les fidèles. Il est réhabilité en 1874[4].

Ă€ la RĂ©volution, un nouvel Ă©difice romain est construit sur l'emplacement de l'ancien, dont nous ne savons rien[3].

Au XVIIe siècle, les parties hautes de la nef sont partiellement reconstruites[3].

Au XIXe siècle, la nef est prolongée (côté ouest) d'une travée supplémentaire, ce qui supprime la façade romane[3].

En 1931 l'Ă©glise est « remise en Ă©tat », pour la somme de 29 457 francs selon le rapport de P. Boeswillwald[6] ; lors de cette restauration, le porche mĂ©ridional est en partie reconstruit : le toit Ă  deux pentes est remplacĂ© par une balustrade sculptĂ©e de style gothique flamboyant, avec ses deux forts piliers et son tympan encadrĂ© de fleurons et de deux pinacles[4].

Autour de l'an 2000, le clocher est reconstruit à l'identique, avec ses quatre pignons et sa flèche[3].

En 2021, le porche méridional (à l'extérieur) et les peintures murales (à l'intérieur) nécessitent des travaux de réhabilitation. Un morceau du linteau du portail s'est détaché et est tombé ; des fissures sont apparues sur les bases des piles, ce qui nécessite la reprise du sol d'ancrage ; et l'étanchéité de la terrasse du toit est également à reprendre. En attendant, cette entrée a dû être condamnée. Le financement de ces travaux doit être en principe assuré principalement par l'État, en partenariat avec la Commune soutenue par les donateurs[4].

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • [Agostino et al. 2008] Laurent d'Agostino, MĂ©linda Bizri, Mathilde Tissot, Geneviève Gascuel et Marie-Caroline Kurzaj, « Forteresse de Polignac (Polignac, Haute-Loire). La Seigneurie, Ă©tude de bâti et sondages », Rapport de fouille archĂ©ologique programmĂ©e, Fondations Polignac,‎ (rĂ©sumĂ©).
  • [Bizri 2011] MĂ©linda Bizri, « Polignac en Velay, relecture de l'origine et de l'Ă©volution du site. Entre tradition, cĂ©lĂ©britĂ© et rĂ©alitĂ© archĂ©ologique », dans Anne-Marie Cocula & Michel Combet, Château, naissance et mĂ©tamorphoses (Actes des Rencontres d'ArchĂ©ologie et d'Histoire en PĂ©rigord, 24-26 septembre 2010), Ausonius Éditions, coll. « Scripta Mediævalia » (no 19), (ISSN 1962-1744, rĂ©sumĂ©, lire en ligne [PDF] sur hal-univ-bourgogne.archives-ouvertes.fr), p. 93-107. Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Marcel Durliat, L'Ă©glise Saint-Martin de Polignac, 1970.

Liens externes

Notes et références

Notes

  1. Voir une photo du vitrail dans cette page : « L'église Saint-Martin de Polignac », sur forteressedepolignac.fr (consulté en ).
  2. L'histoire de cette donation est quelque peu confuse.
    • Selon Agostino et al. 2008, la chapelle Saint-Andéol, « sur le rocher » (donc dans l'enceinte du château), est attestée dès 1075. L'église Saint-Martin est attestée en 1128, « date à laquelle elle est donnée par l'évêque du Puy à l'abbaye de Pébrac et devient le siège d'un petit prieuré puis d’une paroisse ».
    • Selon Bizri 2011, p. 96, « L'église prieurale Saint-Andéol […] dépend du prieuré de Pébrac, fondé vers 1062 par la famille de Polignac au cœur de leurs possessions alti-ligériennes nord-occidentales. L'église Saint-Martin […] est rattachée […] au prieuré Saint-Andéol (en 1128) et marque l’extension des prérogatives des Polignac sur le bourg ».
    Dans tous les cas, l'établissement de Prébac ne devient une abbaye qu'en 1097 ; les sources indiquant que les établissements religieux de Polignac sont donnés à l'« abbaye » de Pébrac, sont donc insuffisamment documentées.

Références

  1. « Église Saint-Martin », notice no PA00092729, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  2. « L'église Saint-Martin sur la place de l'Église à Polignac, carte interactive » sur Géoportail. Couches « Cartes IGN classiques » et « Hydrographie » activées. Vous pouvez bouger la carte (cliquer et maintenir, bouger), zoomer (molette de souris ou échelle de l'écran), moduler la transparence, désactiver ou supprimer les couches (= cartes) avec leurs échelles d'intensité dans l'onglet de "sélection de couches" en haut à droite, et en ajouter depuis l'onglet "Cartes" en haut à gauche. Les distances et surfaces se mesurent avec les outils dans l'onglet "Accéder aux outils cartographiques" (petite clé à molette) sous l'onglet "sélection de couches".
  3. L'Ă©glise Saint-Martin de Polignac, sur mairiedepolignac.fr.
  4. Le porche de l'Ă©glise, sur mairiedepolignac.fr.
  5. Bizri 2011, p. 96.
  6. « Église de Polignac (Haute-Loire) », procès-verbal des délibérations de la Commission des Monuments Historiques, 7 juillet 1922, sur elec.enc.sorbonne.fr, Éditions en ligne de l'École des chartes (consulté en ).
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