Église Saint-Loup de Saint-Loup-de-Naud
L'église Saint-Loup est l'église paroissiale de Saint-Loup-de-Naud, en Seine-et-Marne. Elle est dédiée à saint Loup, évêque de Sens au VIIe siècle. Elle était autrefois l'église du prieuré bénédictin Saint-Loup, disparu en 1560 à la suite des guerres de religion.
Église Saint-Loup | |||
Présentation | |||
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Culte | Catholique romain | ||
Type | Église paroissiale | ||
Rattachement | Diocèse de Meaux | ||
Début de la construction | 2e moitié du XIe siècle | ||
Fin des travaux | 2e moitié du XIIe siècle | ||
Style dominant | roman | ||
Protection | Classé MH (1846) | ||
GĂ©ographie | |||
Pays | France | ||
RĂ©gion | ĂŽle-de-France | ||
DĂ©partement | Seine-et-Marne | ||
Ville | Saint-Loup-de-Naud | ||
Coordonnées | 48° 32′ 10″ nord, 3° 12′ 33″ est | ||
GĂ©olocalisation sur la carte : ĂŽle-de-France
GĂ©olocalisation sur la carte : France
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L'église fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis 1846 [1].
Histoire
Au Xe siècle existe déjà , sur le site du village actuel, un domaine de Naud, où se trouve une chapelle dédiée à saint Loup. Vers 980, l'archevêque de Sens donne la chapelle aux moines bénédictins de l'abbaye Saint-Pierre-le-Vif à Sens, qui y fondent un prieuré. La construction de l’église commence dans la deuxième moitié du XIe siècle, avec l'élévation du chœur, du transept et des deux premières travées de la nef. En 1160, l'archevêque de Sens, Hugues de Toucy, offre au prieuré une relique de saint Loup. C'est sans doute vers cette période que, grâce au comte de Champagne Henri le Libéral, la nef de l'église est agrandie de quatre nouvelles travées et qu'est édifié le portail ouest surmonté d'une tour, dans un style de transition vers le gothique plus affirmé.
Au cours du XIIe siècle se développe autour du prieuré un véritable village, que Saint-Loup dessert comme église paroissiale. Le prieuré est cependant victime des bandes anglaises durant la guerre de Cent Ans et abandonné par ses moines. Il est alors mis en commende. En 1567, il est pillé par les protestants lors des guerres de religion. Le prieuré connaît alors un déclin marqué, avant d'être dissous lors de la Révolution française.
L'église est classée au titre des Monuments historiques en 1846. Les premiers travaux de restauration sont entamés après 1871. Frappée le par un arrêté municipal de péril[2], l'église est un temps fermée avant de rouvrir au public en décembre 2013. Des financements sont en cours de collecte en 2016, avec l'aide de la Fondation du patrimoine, pour que le portail fasse bientôt l'objet de travaux d'assainissement, restauration et protection[3].
Description du bâtiment
Extérieur
L’édifice est établi au sommet du coteau, dominant la vallée du Dragon, où est établi le centre du village. Surmonté d'un clocher érigé au-dessus de la croisée du transept, son aspect général est sobre, voire austère. L’abside est percée de trois fenêtres, sans ornementation[4]. Mais le porche abrite un portail, créé vers 1160, à la décoration sculptée particulièrement remarquable, notamment ses statues-colonnes du premier gothique[5].
- L'Ă©glise Saint-Loup, vue depuis la rue Serge-Veau.
- La facade occidentale et le porche.
- Sous le porche.
- Un des groupes de statues-colonnes du portail. L'une représente l'apôtre saint Paul.
Intérieur
- La nef.
- Le collatéral sud de la nef.
- La voûte de l’abside.
- Un détail de la base d'une des colonnes de la nef.
- Clotaire II implorant le pardon de saint-Loup. Tableau de Charles-Nicolas Lambinet daté de 1775, exposé dans le transept sud.
Évocations littéraires
L'église Saint-Loup aurait servi de modèle pour les églises de Balbec et de Saint-André-des-Champs (près de Combray) dans le roman À la recherche du temps perdu[6].
Marcel Proust, qui serait venu plusieurs fois Ă Saint-Loup-de-Naud, Ă©crit :
" L’église de Balbec est admirable, n’est-ce pas, Monsieur, demandai-je, surmontant la tristesse d’avoir appris qu’un des attraits de Balbec résidait dans ses coquettes villas.
— Non, elle n’est pas mal, mais enfin elle ne peut soutenir la comparaison avec ces véritables bijoux ciselés que sont les cathédrales de Reims, de Chartres et, à mon goût, la perle de toutes, la Sainte-Chapelle de Paris.
— Mais l’église de Balbec est en partie romane ?
— En effet, elle est du style roman, qui est déjà par lui-même extrêmement froid et ne laisse en rien présager l’élégance, la fantaisie des architectes gothiques qui fouillent la pierre comme de la dentelle. L’église de Balbec mérite une visite si on est dans le pays, elle est assez curieuse"
Notes et références
- Notice no PA00087270, base Mérimée, ministère français de la Culture
- Arrêté municipal n°104/47, à la suite de l'avis défavorable à la poursuite des activités de l'église du 1er juin 2011 émis par la commission d'arrondissement de Provins pour la sécurité. Visité le 11 septembre 2012.
- http://www.saintloupdenaud.fr
- « Saint-Loup-de-Naud », sur art-roman.net via Wikiwix (consulté le ).
- « Saint-Loup-de-Naud », sur provins.net via Wikiwix (consulté le ).
- Marcel Proust : Du côté de chez Swann. Édition présentée et annotée par Antoine Compagnon, Éditions Gallimard, 1988, p. 506 (page 288, note 1), p. 515 (page 378, note 1).
Voir aussi
Bibliographie
- Amédée Aufauvre et Charles Fichot, Les monuments de Seine-et-Marne : description historique et archéologique et reproduction des édifices religieux, militaires et civils du département : Saint-Loup-de-Naud, Paris, , 407 p. (lire en ligne), p. 139-143
- Félix Bourquelot, « Notice historique et archéologique sur le prieuré de Saint-Loup-de-Naud (Seine-et-Marne) », Bibliothèque de l'École des Chartes, Paris, Imprimerie de Schneider et Langrand, 1re série, t. 2,‎ 1840-1841, p. 244-271 (lire en ligne)
- Jean-Marie Pérouse de Montclos (dir.), Le guide du patrimoine. Ile-de-France, Hachette, Paris, 1994, p. 606–606 (ISBN 2-01-016811-9)
- Anne Prache, Île-de-France romane, Abbaye Sainte-Marie de la Pierre-qui-Vire, Zodiaque, coll. « Nuit des temps vol. 60 », , 490 p. (ISBN 978-2-7369-0105-9), p. 387-393
- Le Patrimoine des communes de la Seine-et-Marne, Éditions Flohic, Paris, 2001, vol. 2, p. 1271–1273 (ISBN 2-84234-100-7)
- Éliane Vergnolle, Saint-Loup-de-Naud, église Saint-Loup, dans Congrès archéologique de France. 174e session. Monuments de Seine-et-Marne. 2008-2014, Société française d'archéologie, 2015, p. 377-392, (ISBN 9-782901-837565)
Articles connexes
Liens externes
- Ressources relatives Ă la religion :
- Ressources relatives Ă l'architecture :
- Ressource relative Ă la musique :
- « Saint-Loup-de-Naud », site de l'office de tourisme de la Seine-et-Marne, consulté le .
- Visite virtuelle (au moyen d'un fichier ShockWave Flash) de la façade et de l'intérieur de l'église, sur le site de la municipalité de Saint-Loup-de-Naud.
- Association Les Après-Midi de Saint-Loup, association loi 1901 créée en 1989, qui organise des concerts afin de soutenir la restauration de l'église.
- Katerie Gaudet-Chamberland, « De l’importance des procès-verbaux de visites : le cas du prieuré de Saint-Loup-de-Naud (1658-1768) », Actes du 11e colloque international étudiant du Département d'histoire de l'Université Laval, 1er, 2 et , Artefact, Québec, 2011, p. 295-312 (ISBN 978-2-9812053-0-8).