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Église Saint-Joseph de Gafsa

L'église Saint-Joseph de Gafsa, située dans la ville de Gafsa en Tunisie, est une église catholique bâtie en 1912 à l'époque du protectorat français. Cédée au gouvernement tunisien au moment des nationalisations des compagnies minières, elle est actuellement utilisée par la municipalité d'El Ksar.

Église Saint-Joseph de Gafsa
Image illustrative de l’article Église Saint-Joseph de Gafsa
Vue de l'Ă©glise en 2020.
Présentation
Culte Catholicisme
Type Église paroissiale
Fin des travaux 1912
Style dominant NĂ©o-roman
GĂ©ographie
Pays Drapeau de la Tunisie Tunisie
Gouvernorat Gafsa
Ville El Ksar
CoordonnĂ©es 34° 23′ 51″ nord, 8° 48′ 17″ est

Premiers lieux de culte

Dès la conquête en 1881, l'armée française comprend que l'oasis de Gafsa est une position stratégique idéale pour contrôler le sud-ouest du pays. Les premiers fidèles chrétiens sont donc les militaires et les commerçants qui les suivent. Dès le , le capitaine-major du 46e régiment sollicite des prêtres pour Gafsa en spécifiant que « nos habitudes irréligieuses font, je crois, plus de mal que de bien, même en ce pays de foi musulmane »[1]. La paroisse de Gafsa est donc créée dès 1883[2] et on envoie sur place des aumôniers militaires pour monter une école et dire la messe dans la chapelle du camp militaire[1].

Un premier lieu de culte en dehors de l'enceinte militaire est trouvĂ© lorsque le curĂ© loue un local attenant Ă  une zaouĂŻa mais les exigences du propriĂ©taire musulman qui refuse tout signe religieux Ă  l'extĂ©rieur comme Ă  l'intĂ©rieur du local le font renoncer Ă  cette option[3]. En 1899, la dĂ©cision de l'autoritĂ© militaire de dĂ©truire le baraquement de planches qui servait de lieu de culte dĂ©cide le prĂŞtre Ă  demander au gouvernement l'octroi d'une subvention de 4 000 francs pour bâtir une Ă©glise. Sa demande est refusĂ©e mais, en compensation, la direction de l'agriculture lui offre un terrain pour la future construction de l'Ă©difice. En attendant, les autoritĂ©s militaires autorisent l'ouverture d'un lieu de culte Ă  destination de la population civile dans la kasbah de la ville[4].

Construction de l'Ă©glise

Vue de l'église dans les années 1930.

La dĂ©couverte des gisements de phosphate par Philippe Thomas en 1886 dans les gorges de Selja va permettre de dĂ©bloquer la situation. Pour exploiter le minerai, la Compagnie des phosphates et des chemins de fer de Gafsa est crĂ©Ă©e. De nombreux ingĂ©nieurs et techniciens français s'Ă©tablissent sur place. Une main d'Ĺ“uvre venue d'Italie, de Malte et d'Espagne complète cette prĂ©sence chrĂ©tienne naissante. C'est donc la compagnie qui dĂ©cide de financer la construction de l'Ă©difice. On choisit de l'implanter au milieu de la citĂ© ouvrière, Ă  El Ksar, un petit village situĂ© Ă  un kilomètre au sud-ouest de la ville, Ă  proximitĂ© de la gare de la ligne de chemin de fer qui dessert les mines.

L'église est inaugurée en 1912 par l'archevêque de Carthage, Mgr Clément Combes. Elle est placée sous le patronage de saint Joseph qui a été un « modèle de l'ouvrier, dans l'humble atelier de Nazareth où il vécut d'un rude et constant travail »[4].

C'est une église de style néo-roman[5] qui a pour particularité d'avoir son clocher placé à côté du chœur, une disposition qu'on ne retrouve en Tunisie que pour les églises de La Goulette et Tebourba[6].

Vie de la paroisse de Gafsa Ă  l'Ă©poque du protectorat[7]
BaptĂŞmes Mariages SĂ©pultures
190020514
1910000
1920471411
193038114
19403579
195052914
1960933

Bâtiment après l'indépendance

L'église de Gafsa appartenant à la compagnie des phosphates échappe aux nationalisations des églises et des biens européens de 1964, mais les départs des ouvriers européens sont nombreux. Peu à peu, les églises des paroisses minières environnantes ferment tour à tour. L'église de Gafsa est la dernière à célébrer les offices chrétiens[8].

Les mines sont finalement nationalisées ainsi que leur patrimoine immobilier et le personnel européen renvoyé. L'église de Gafsa est désormais un édifice administratif utilisé par la municipalité[9] d'El Ksar.

  • EntrĂ©e de l'Ă©glise.
    Entrée de l'église.
  • Clocher de l'Ă©glise.
    Clocher de l'Ă©glise.
  • IntĂ©rieur de l'Ă©glise.
    Intérieur de l'église.

Notes et références

  1. François Dornier (préf. Fouad Twal), La Vie des catholiques en Tunisie au fil des ans, Tunis, Imprimerie Finzi, , 643 p., p. 362.
  2. Dornier 2000, p. 637.
  3. Dornier 2000, p. 363.
  4. Saloua Ouerghemmi, Les églises catholiques de Tunisie à l'époque coloniale. Étude historique et architecturale, éd. Université de Tunis-Université François Rabelais de Tours, Tours, 2011, p. 89.
  5. Saloua Ouerghemmi, op. cit., p. 316.
  6. Saloua Ouerghemmi, op. cit., p. 268.
  7. Dornier 2000, p. 632.
  8. Dornier 2000, p. 367.
  9. Saloua Ouerghemmi, op. cit., p. 391.
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