Église Saint-Crépin de Rannée
L’église Saint-Crépin de Rannée est un édifice religieux de la commune de Rannée, dans le département d’Ille-et-Vilaine en région Bretagne.
Destination initiale | |
---|---|
Fondation | |
Patrimonialité |
Inscrit MH () |
Coordonnées |
47° 55′ 24″ N, 1° 14′ 28″ O |
---|
Localisation
Elle se trouve au sud-est du département et dans le centre du bourg de Rannée entre la rue Saint-Crépin et l'avenue de l'Ardenne.
Historique
La paroisse existe depuis le Xe siècle[1]. À la suite d'un incendie, l’église est reconstruite entre 1168 et 1178 par l’évêque Etienne de Fougères. De cet édifice subsiste la façade occidentale, la base de la tour et le chœur[1]. Le reste est reconstruit aux XVIe et XVIIe siècles, possiblement grâce aux largesses des ducs de Brissac. Selon l´abbé Guillotin de Corson, leurs armoiries décoraient la maîtresse-vitre, un banc seigneurial et d’autres points de l’édifice[2].
Le chœur fait l’objet de travaux en 1658. L’église est restaurée en 1801 sans en modifier les dispositions[1].
Elle est inscrite au titre des monuments historiques depuis le [3] - [4].
Architecture
- Façade nord
- Gargouille
- Gargouille
- Gargouille
- Façade ouest
- Façade sud et chevet de l'église
- Écu daté de 1658 au dessus de la porte murée de la façade sud.
A l'intérieur, l’édifice présente une nef à trois vaisseaux de cinq travées, couverte de charpente, sans transept marqué.
La dernière travée du bas-côté sud est occupée par la tour romane[5]. Elle communique avec la nef par une arcade de plein cintre retombant sur des impostes où se devine un décor de tresses[1].
La nef est séparé du chœur par un arc diaphragme de plein cintre retombant sur des colonnes engagées à chapiteaux sculptés et des tailloirs décorés de motifs végétaux stylisés. Les deux chapiteaux sont dissemblables. Le chapiteau sud, plus haut, est orné d’un Agneau crucifère et d’un animal entouré de volutes au dessus d'une tresse, celui du nord d’une tête monstrueuse encadrée de volutes au dessus d’une frise de feuilles. Tous deux sont d’inspiration corinthienne, comme ceux de Saint-Gildas de Rhuys et Sainte-Croix de Quimperlé. Tout comme les bases des colonnes, ornées de chevrons, ils semblent remonter à la fin du XIe siècle et pourraient être des réemplois[1].
Le chœur roman s’achève en abside. Il est éclairé par des baies de plein cintre[1]. Ses dispositions d’origine sont masquées par un grand retable du XVIIe siècle[6] qui en occupe le fond.
Les bas-côtés sont couverts perpendiculairement par rapport à l’axe de la nef, tel une série de transepts accolées communiquant entre eux par de grande arcades brisées. Cette disposition caractéristique du gothique breton se traduit à l’extérieur par une succession de pignons où s’inscrivent les grandes fenêtres en arc brisé, séparés par des contreforts surmontés de pinacles (églises à pignons multiples comme par exemple la chapelle du Kreisker à Saint Pol de Léon, église Notre-Dame de Vitré, Église Saint-Sulpice de Fougères...).
Le côté nord est particulièrement intéressant par son décor sculpté de style gothique finissant (gargouilles, chimères et pinacles) et sa porte renaissance à pilastres. Un des contreforts porte la date “1807”[2]. Des modillons romans sculptés de têtes, datant probablement de la fin du XIIe siècle, ont été utilisés en réemploi[1].
La façade ouest présente une organisation tripartite reflétant l’organisation intérieure. La partie centrale a conservé ses dispositions romanes. Elle est épaulée par quatre contreforts maçonnés. Ceux du centre encadrent le portail souligné d’une archivolte à billettes et surmonté d’une fenêtre en arc brisé[2]. Le pignon roman est encadrée par les murs nus et les toits des bas-côtés dont les angles extérieurs sont renforcés par des contreforts à pinacles sculptés implantés en biais.
La porte extérieur sud, murée, porte la date “1658” sur sa clef.
Le clocher roman, massif et soutenu par des contreforts épais[1], est sommé d’une flèche de charpente.
- Nef
- Chœur
- Chapiteau nord de l'arc diaphragme.
- Chapiteau sud de l'arc diaphragme
- Nef et bas-côtés.
Mobilier
L’église possède un ensemble de cinq retables du XVIIe siècle, tous classés[7] - [8] - [9] - [10].
La chaire a été réalisée au XVIe siècle et est également classée[11].
Les vitraux datent du XIXe siècle (atelier rennais Lecomte et Collin)[6].
- Chaire
- Orgue
- Retable du Maître-autel
- Retable de Sainte-Anne
- Retable du Rosaire
- Saint Dominique et sainte Catherine de Sienne
- La Cène
- Détail de la Cène, « Lecomte & Colin Rennes 1894 »
Références
- Anne Autissier, La sculpture romane en Bretagne, XIe – XIIe siècles, Presses Universitaires de Rennes, , p 322-323
- « Église paroissiale saint Crépin et saint Crépinien (Rannée) », sur patrimoine.bzh
- Notice no PA00090663, base Mérimée, ministère français de la Culture
- Notice no IA00130859, base Mérimée, ministère français de la Culture
- « Église paroissiale saint Crépin et saint Crépinien (Rannée) - Plan au sol », sur patrimoine.bzh
- « RANNEE », sur InfoBretagne.com
- « autel, retable (maître-autel) », sur Base Mérimée
- « autel, retable du Rosaire : le Rosaire », sur Base Mérimée
- « autel, retable, groupe sculpté : sainte Anne et la Vierge », sur Base Mérimée
- « 2 autels, 2 retables », sur Base Mérimée
- « chaire à prêcher », sur Base Mérimée