Église Saint-Éloi de Bordeaux
L’église Saint-Éloi est une église historique de Bordeaux en Gironde, située contre la porte de la Grosse Cloche. C’était l’église de la Jurade de Bordeaux. Elle a été érigée en paroisse personnelle par l’Archevêque de Bordeaux en 2007 et confiée à l’Institut du Bon Pasteur.
Église Saint-Éloi de Bordeaux | |
Église Saint-Éloi accolée à l'arche de la Grosse cloche | |
Présentation | |
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Culte | Catholique romain Forme extraordinaire du rite romain dit Rite tridentin |
Dédicataire | Saint Éloi |
Type | Église paroissiale |
Rattachement | Église Catholique - Institut du Bon Pasteur |
Début de la construction | XIIe siècle |
Fin des travaux | 1497 (consécration) |
Style dominant | Architecture gothique |
Protection | Classé MH (1921)[1] |
Site web | https://www.saint-eloi.org/ |
Géographie | |
Pays | France |
Région | Nouvelle-Aquitaine |
Département | Gironde |
Ville | Bordeaux |
Coordonnées | 44° 50′ 08″ nord, 0° 34′ 16″ ouest |
Elle est classée monument historique depuis le .
Histoire
Une première chapelle romane dédiée à saint Éloi (588-659), conseiller du roi Dagobert, est construite au XIIe siècle hors des murs d’enceinte au sud de la ville. Une seconde église est construite en style gothique en 1245, le faubourg s’agrandissant rapidement avec un second rempart. C'est alors que l'église devient l'église de la Maison de la Ville, à l'époque où Bordeaux est possession anglaise.
La Maison de la Ville était dirigée par un maire assisté de douze jurats (ils seront cinquante plus tard) qui avait obtenu en 1214 le célèbre privilège de la libre circulation des vins. C'est ici qu'avait lieu la cérémonie de transmission des pouvoirs des jurats. Elle se tenait le , veille de la fête de saint Jacques et de saint Christophe. Les jurats venaient en procession jurer d'élire les « successeurs les meilleurs et les plus capables » et s’enfermaient en conclave. Une fois les élections déroulées, les jurats se rendaient en procession au son des trompettes à la cathédrale Saint-André proclamer les résultats et prêter serment. Ils assistaient ensuite à la messe du Saint-Esprit tous ensemble à Saint-Éloi, le 1er août, où ils promettaient de gouverner fidèlement la ville et de protéger les pauvres.
L'église se trouve contre le second mur d'enceinte. L'église est remaniée à la fin du XVe siècle et consacrée le par le cardinal d'Espinay. Elle devient l'église paroissiale du faubourg Saint-Éloi, alors quartier commerçant et prospère.
Elle est transformée en magasin à fourrage à partir de 1790 par les révolutionnaires et échappe ainsi à la destruction. Elle est restaurée au milieu du XIXe siècle et la façade remaniée en 1828 par l'architecte Poitevin.
L'église est fermée au culte dans les années 1980 et abrite des archives. Puis fermée, elle est squattée et vandalisée. Cependant les autorités du diocèse, à court de moyens, ne peuvent restaurer l'église qui menace ruine, et la municipalité laisse faire. Finalement elle est occupée par une association catholique traditionaliste, en 2002, qui entreprend de la restaurer avec l'autorisation de la mairie. Après avoir essayé de déloger les traditionalistes, les autorités diocésaines acceptent en 2007, une fois les travaux de restauration terminés, de confier la Paroisse personnelle à l’Institut du Bon-Pasteur nouvellement érigé par le Saint-Siège et dont les prêtres célèbrent exclusivement selon la forme extraordinaire du rite romain ou rite tridentin[2]. Le séminaire de l'Institut est à Courtalain.
Après sa mise à disposition d’une association catholique traditionaliste par le maire Alain Juppé, le monument a été pendant quelques années au centre d’une polémique. Le , le tribunal administratif de Bordeaux a annulé la délibération prise le concernant cette mise à disposition. Le jugement a été confirmé en cour administrative d’appel le . Enfin, le pourvoi en cassation de cette « Association église Saint-Éloi » a été rejeté par le Conseil d’État le . Les décisions de justice n'avaient pas été exécutées et l’église demeurait le siège des traditionalistes catholiques bordelais quand, le , cesse la polémique : le cardinal Ricard attribue à l’Institut du Bon-Pasteur la paroisse Saint-Éloi.
Saint-Éloi est l'une des deux églises de l'agglomération bordelaise célébrant la messe selon la forme extraordinaire du rite romain ou rite tridentin.
En décembre 2021, la messe de Noël, à Saint-Éloi, est célébrée sans masque de protection malgrè les consignes sanitaires en vigueur à l'époque. À Paris et à Reims, des prêtres intégristes ont reçu des amendes pour ne pas avoir respecté celles-ci[3].
Curés de la Paroisse Saint-Éloi
- Abbé Philippe Laguérie, 2007-2009
- Abbé Yannick Vella, 2009-2017
- Abbé Grégory Lutz-Wiest, depuis 2017 à ce jour.
Architecture
L’église mesure 35 mètres de long et plus de 12 mètres de hauteur dans la nef et 5 mètres pour l’unique bas-côté. Le chœur est légèrement dévié pour suivre la ligne des remparts. Il possède un maître-autel remarquable du XVIIIe siècle. Près de la porte se trouve une inscription funéraire (classée) de 1633, de Théophile de Lauvergnac et de sa famille. Les autels sont néogothiques. Les orgues ont été restaurées au début des années 2010.
Notes et références
- Notice no PA00083171, base Mérimée, ministère français de la Culture
- C'est-à-dire en latin, généralement avec l'autel au fond du chœur, et avec le prêtre et les fidèles face à la Croix, tournés vers Dieu, comme avant le rite de 1969 (dit de Paul VI).
- Sarah Brethes, « Les traditionalistes célèbrent toujours la messe sans masque », sur Mediapart, (consulté le ).
Voir aussi
Sources et bibliographie
- Abbé Pierre Brun, Les églises de Bordeaux, Bordeaux, Delmas,
Articles connexes
Liens externes
- Ressources relatives à l'architecture :
- Ressources relatives à la religion :