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Église Notre-Dame-des-Victoires (Tianjin)

L'ancienne cathédrale Notre-Dame-des-Victoires de Tianjin (anciennement Tientsin, chinois : 望海楼天主堂) est une église catholique administrée par l'Association patriotique des catholiques de Chine officiellement non reconnue par Rome. Elle se trouve dans le quartier de Haihelou, ancienne résidence de la dynastie Qing (autrefois Tsin), qui faisait partie de la concession française de Tientsin, au nord-ouest de la ville et fait partie du diocèse de Tientsin.

Église Notre-Dame des Victoires
Présentation
Type
Kostyol (d)
Style
Religion
Patrimonialité
Localisation
Localisation
Coordonnées
39° 08′ 47″ N, 117° 11′ 20″ E
GĂ©olocalisation sur la carte : Tianjin
(Voir situation sur carte : Tianjin)
GĂ©olocalisation sur la carte : Chine
(Voir situation sur carte : Chine)

C'est un bâtiment protégé, depuis 1988, par la liste des sites historiques et culturels majeurs protégés au niveau national pour la municipalité de Tianjin (zh).

Histoire

C'est en 1861, quelques mois après l'obtention de leur concession, que les Français aidés de souscriptions de fidèles de métropole, des dons des Lazaristes, et des deniers de Napoléon III font construire au bord du fleuve une église catholique, pour les soldats, missionnaires et commerçants de la région, ouvrant la route de Pékin, qui est agrandie en 1869. Elle est d'abord construite en style néoroman albigeois. Elle est incendiée le pendant une révolte anti-chrétienne, où le consul français de Tientsin, Fontanier, est tué[1]. Les populations étaient aussi irritées du stationnement des troupes pendant la guerre de l'Opium entre 1858 et 1865 et de l'occupation de la villa impériale par le consulat français. Les Filles de la Charité qui s'occupent des orphelins sont accusées par le peuple de dévorer les cervelles des bébés et de fabriquer des drogues[2]. Cette rumeur provoque le meurtre des dix religieuses et de commerçants français par la foule excitée par les mandarins locaux. Vingt Chinois sont exécutés et deux mandarins bannis et une ambassade expiatoire envoyée à Paris, tandis que des indemnités sont versées[3].

L'Ă©glise est finalement rĂ©Ă©difiĂ©e en style nĂ©omĂ©diĂ©val du pays d'Artois et prĂŞte en 1897, grâce aux subsides que le consul G. de Chaylard, qui s'occupe de la concession, a pu rĂ©unir. Mais Ă  nouveau pendant la rĂ©volte des Boxers, elle est ravagĂ©e en 1900 et restaurĂ©e en 1904. Devenue trop petite, les lazaristes dirigĂ©es par Mgr Paul-Marie Dumond font construire une autre Ă©glise, la cathĂ©drale Saint-Joseph, en 1912 qui devient le siège du diocèse et la nouvelle cathĂ©drale en 1914, dans un lieu plus sĂ©curisĂ© au sud. Elle ferme pendant la rĂ©volution communiste (1949), puis rouvre partiellement. Elle est vandalisĂ©e en 1976, pendant la RĂ©volution culturelle, par les Gardes rouges dĂ©nonçant l'« Opium du peuple », la mĂŞme annĂ©e oĂą a lieu un tremblement de terre et finalement restaurĂ©e sous le gouvernement de Deng Xiaoping, en 1983.

Elle est rendue au culte en 1986. Aujourd'hui, c'est un monument national protégé, depuis 1988.

Notes

  1. Corinne de Ménonville, op. cité, p. 80
  2. Corinne de Ménonville, op. cité, p. 157
  3. Une partie des indemnités sera versée par les taxes prélevées par les autorités chinoises sur les douanes des produits étrangers (article du Shanghai Evening Courrier de décembre 1870)

Bibliographie

  • Corinne de MĂ©nonville, Les Aventuriers de Dieu et de la RĂ©publique, Paris, Les Indes Savantes, 2007

Voir aussi

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