Église Notre-Dame-de-Valfrancesque
L'église Notre-Dame-de-Valfrancesque, aujourd'hui temple de la Boissonnade, est un édifice religieux situé au lieu-dit la Boissonnade, à Moissac-Vallée-Française, dans les Cévennes. La paroisse est rattachée à l'Église protestante unie de France.
Destination initiale |
Église catholique |
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Destination actuelle |
Temple protestant |
Rattachement | |
Propriétaire |
Eglise protestante unie des hautes vallées cévenoles |
Patrimonialité | |
Site web |
Pays | |
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RĂ©gion | |
DĂ©partement | |
Commune |
Coordonnées |
44° 09′ 56″ N, 3° 46′ 06″ E |
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Description
C'est une église de style roman, construite en fraidronite sombre, une roche filonienne à grain fin, assez fréquente dans les Cévennes et proche de la kersantite. Orientée ouest/est, elle mesure 23 m par 6 m. On y accède, sur le flanc sud, par un portail, abrité par un porche saillant comportant des chapiteaux sculptés, bien qu'il y ait aussi une porte dans le mur ouest. Construit selon le plan basilical, le bâtiment est formée d'une nef unique à trois travées voûtées en berceau plein cintre, d'une seule travée de chœur et d'une abside semi-circulaire voûtée en cul-de-four percée d'une fenêtre haute. La nef est creusée par des arcs en plein cintre, deux aveugles au nord, deux percés de deux fenêtre hautes au sud. À l'ouest, un petit clocher, datant de la transformation en temple protestant, surmonte le pignon mouluré de la façade. Celle-ci présente un grand arc engagé. Une porte et une fenêtre haute, de style roman, complètent cette élévation de la façade.
À l'exception du clocher, qui a été ajouté tardivement, l'ensemble du bâtiment ne semble pas avoir été modifié et est remarquablement bien conservé.
Historique
Ce serait la plus ancienne église du diocèse encore debout[2]. Une église de valfrancesque est mentionnée dès 935, lorsque le pape Jean VI la donne à l'évêque de Nîmes. Cependant, elle n'est consacrée qu'en 1063. La tradition, elle, fait remonter sa construction à la bataille qui se serait déroulée à la Boissonnade entre les Francs et les Sarrasins au VIIIe siècle[3] d'où un premier nom de « Notre Dame de la Victoire ». Cependant le bâtiment actuel daterait du XIIe siècle[1].
Avec la Réforme protestante, l'église devient un temple protestant au XVIe siècle[4]. Après la révocation de l'édit de Nantes en 1685, l'édifice redevient une église catholique et des Camisards vont incendier l'église en 1702[4].
Ce solide bâtiment en fraidronite est alors restauré par le curé du lieu malgré le manque d'assiduité et d'enthousiasme des paroissiens, ceux-ci étant composés essentiellement de NC (protestants « Nouveaux Convertis » après la révocation de l'Édit de Nantes en 1685)[2]. Avec la liberté religieuse reconnue par la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789, l'église est alors quasiment désertée. En 1793, elle est à nouveau dévastée. Bien national, elle est alors vendue à un particulier qui l'utilise comme bâtiment à usage agricole[5]. En 1832, malgré l'opposition des autorités catholiques, elle est achetée par l'association cultuelle protestante locale qui la transforme en temple de l'église réformée. Aujourd'hui, c'est toujours un temple protestant[6] - [7].
L'édifice est classé au titre des monuments historiques en 1929[1].
Toponymie
Les deux principales hypothèses sur l'origine du nom de la vallée sont : soit que le village et la vallée se seraient trouvés dans une enclave franque entourée par des terres wisigothes ; soit qu'elle aurait été appelée ainsi à l'issue de la légendaire bataille de la Boissonnade[8]. Vallis Franscisca et Val franciscus signifiant vraisemblablement vallée franque ou francesque.
L'hypothèse que cela signifierait que c'était une vallée « franche », c'est-à -dire exemptée d'impôts est peu probable[8].
Pendant la durée de la Révolution, les communes des alentours aux noms trop religieux furent rebaptisées de façon laïque. Avec l'Empire, on retourna aux noms précédents, mais « Valfrancesque » fut transformé en « Vallée Française », seule l'église de la Boissonnade conserva ce nom.
Annexes
Articles connexes
Références
- Notice no PA00103884, base Mérimée, ministère français de la Culture
- Félix Buffière, Ce tant rude Gévaudan [détail des éditions], tome I, p. 553-554
- N. Bastide, GĂ©vaudan, 1974, p. 85-98
- « Sainte-Croix-Vallée-Française (Lozère) », sur museeprotestant.org, site du Musée protestant,
- Selon le dépliant historique distribué sur place
- (fr) Index des temples protestants de France
- Jean Perrin, « Valfrancesque, la huguenote », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
- Lucien Goillon, Si m'était conté Saint-Étienne en Cévenne : Notes d'histoire sur Saint-Étienne-Vallée-Française, Nîmes, Lacour, coll. « Colporteur », , 174 p. (ISBN 2-9503675-0-X)