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École des hautes études internationales et politiques

L'École des hautes études internationales et politiques (H.E.I.P.), anciennement Hautes études politiques (H.E.P.) et Hautes études internationales (H.E.I.), est un établissement privé d'enseignement supérieur d'intérêt général fondé en 1899 par Dick May sous le nom d'École des Hautes Études Sociales.

École des hautes études internationales et politiques
Bâtiment Eiffel, campus de Paris.
Histoire
Fondation
1899 par Dick May
Dates-clés
1895 : Collège libre des sciences sociales
1899 : École des hautes études sociales
1947 : installation à Saint-Germain-des-Prés
1986 : création du Centre d’Etudes Diplomatiques et Stratégiques (CEDS)
Statut
Type
Établissement d'enseignement supérieur (en)
Forme juridique
Disciplines
Régime linguistique
Fondateur
Directeur
Lætitia Hélouet
Devise
Former des citoyens éclairés, des professionnels accomplis
Site web
Chiffres-clés
Étudiants
1 500 dont 223 internationaux
Localisation
Pays
Campus
Paris, La Défense, Bordeaux, Lyon, Londres et Rennes (à partir de 2023)
Localisation
Carte

Au moment de sa création, l'école compte un département de journalisme, un département de morale et un département de science politique. Un département de relations internationales est créé en 1904. L'institution accueille des professeurs comme Émile Durkheim, titulaire d'une chaire de sociologie, un Président de la République à l'image de Paul Deschanel de la chaire d'actualité internationale ainsi qu'Aristide Briand (chaire « Questions sociales ») et le philosophe britannique Bertrand Russell (chaire « Philosophie politique anglo-saxonne »). L'École comprend aujourd'hui six départements : science politique, géostratégie, droit public, commerce et économie politique.

Elle fait partie depuis 2012 du groupe OMNES Éducation, membre de la Conférence des Grandes Écoles, qui rapproche l'institution du milieu de l'entreprenariat.

Histoire

Dans la seconde partie du XIXe siècle, un certain nombre d'intellectuels français dont l'historien Ernest Renan déplorent les méthodes d'enseignement supérieur, qui « est moins celui de la science moderne que celui des rhéteurs du IVe siècle ou du Ve siècle. » La volonté de moderniser l'université française aboutit à la création en 1868 de l'École Pratique des Hautes Études. S'opposent alors l'enseignement magistral français et la pratique des séminaires, alors en vogue dans le monde académique allemand. La défaite de 1870 ainsi que les crises politiques successives que traverse la IIIe République naissante (scandale de Panama, scandale des décorations, Affaire Dreyfus) renforce ce mouvement en faveur de l'émancipation académique, tandis que les sciences sociales émergent en tant que discipline distincte. La fin du siècle voit la multiplication d'université libre à l'image de l'université nouvelle de Bruxelles à partir de 1894 et la London School of Economics en 1900.

En 1895, la romancière et féministe Jeanne Weill (connue sous le pseudonyme de Dick May) et le sociologue Théophile Funk créent le Collège libre des sciences sociales, consacrée à « l’étude désintéressée des grands problèmes sociologiques, économiques et politiques d’actualité ». En 1899, une partie du Collège devient l'École des Hautes Études sociales, où le journalisme devient une véritable discipline universitaire sous l'égide d'Émile Durkheim. L'École s'installe rue de la Sorbonne, dans le prestigieux Ve arrondissement de Paris. L'institution se dote d'un département de relations internationales en 1904, puis d'un département des Arts dont la direction est confiée à Romain Rolland et Léon Rosenthal. La sociologie urbaine y est enseignée de même que la question sociale, principales distinctions avec le Collège dont l'enseignement restait essentiellement axée sur les théories positivistes d'Auguste Comte[1]. Proche des milieux socialistes, Alphonse Eulard et Léon Bourgeois y dispensent des séminaires sur le solidarisme. Georges Sorel, théoricien du marxisme, occupe la chaire des questions sociales.

Entre 1901 et 1906 exista une École russe des hautes études sociales affiliée à l'institution, où des cours magistraux étaient dispensées en russe par Maxime Kovalevski dissident de l'Université de Moscou et Eugène de Robertis. La Révolution de 1905 provoqua la dissolution de la section russe[2].

À la veille de la Première Guerre mondiale, l'école compte près d'un millier d'étudiants : le cycle d'études durait deux années et les frais de scolarité s'élevait en moyenne à trente francs par an (vingt francs de frais d'inscription général et dix francs de frais par section). À la même époque, le salaire journalier moyen ne dépasse guère cinq francs[3]. Les deux sources de financement principales furent la levée d'une souscription par la Société des Amis de l'École des Hautes Études Sociales et le vote d'une subvention de la Chambre des Députés à hauteur de 12 000 francs en 1900. L’École délivrait alors deux types de diplômes : un diplôme de fin d’études de section et un diplôme de l’École. Pour obtenir le diplôme de fin d’études de section, il fallait suivre l’ensemble des cours de l’université et rédiger un mémoire[2].

Dans l'entre-deux-guerres, Pierre Mendès-France y dispense un cours d'économie politique tandis qu'Aristide Briand y développe ses thèses sur la Société des Nations. L'activité de l'établissement est rationnalisée : seules sont maintenues l'école de journalisme, l'école sociale (qui devient HEP : Hautes Etudes Politiques) et l'école de géopolitique (HEI : Hautes Etudes Internationales). En 1947, l'institution déménage place Saint-Germain des Prés.

Sous l'impulsion de Maurice Schumann, devenu directeur en 1980, est créé le Centre d’Etudes Diplomatiques et Stratégiques (CEDS) dont la gestion est confiée au géopolitologue Pascal Chaigneau. L'école de journalisme devient effectivement autonome à partir de 1986 et prend le nom d'École Supérieure de journalisme.

Gouvernance

Depuis le 4 mai 2021, Lætitia Hélouet assure la direction de l'École en remplacement de Diane Le Béguec, professeure au Collège de France. Lætitia Hélouet, haute fonctionnaire territoriale, assure également depuis février 2023 la présidence Observatoire national de la politique de la ville (ONPV) par nomination du ministre de la Transition Écologique et de la Cohésion des Territoires, Christophe Béchu[4].

Le premier directeur de l'École fut le philosophe Émile Boutroux.

Campus

Le campus principal de l'École est situé 10, rue Sextius Michel, dans le XVe arrondissement de Paris. Depuis septembre 2022, l'établissement dispose d'un campus à La Défense. Il existe en outre des campus à Bordeaux, Lyon, dans le quartier de Marylebone à Londres ainsi qu'à Rennes à partir de septembre 2023.

Références

  1. Catherine Bruant, « L'École d'art public du Collège libre des sciences sociales : une formation à l'urbanisme comme « sociologie appliquée » », Le Télémaque, , pages 83 à 106 (lire en ligne)
  2. Dmitrij A. Gutnov, « L’École russe des hautes études sociales de Paris (1901-1906). », Cahiers du monde russe. Russie - Empire russe - Union soviétique et États indépendants, vol. 43, nos 2-3, , p. 375–410 (ISSN 1252-6576, DOI 10.4000/monderusse.8502, lire en ligne, consulté le )
  3. Christophe Prochasson, « Sur l'environnement intellectuel de Georges Sorel : l'École des hautes études sociales (1899-1911) », Mil neuf cent. Revue d'histoire intellectuelle (Cahiers Georges Sorel), vol. 3, no 1, , p. 16–38 (DOI 10.3406/mcm.1985.900, lire en ligne, consulté le )
  4. « Nomination de Laeticia Helouet à la présidence de l'Observatoire national de la politique de la ville », sur Ministères Écologie Énergie Territoires (consulté le )

Liens externes

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