L'École nationale supérieure d'art de Bourges (ENSA Bourges) est une école d'art installée dans le bâtiment de l'ancien collège jésuite de Bourges, construit au XVIIe siècle, dans le cœur historique de la ville.
L'enseignement dispensé est essentiellement tourné vers l'art contemporain. Ainsi, le champ des pratiques qu'elle propose est très large : des pratiques traditionnelles, comme la peinture ou la photographie, vers d'autres plus récentes, comme la vidéo, le son ou le multimédia.
Vue de la cour de l'ancien collège jésuite en 2013.
L’École nationale des beaux-arts de Bourges est créée en 1881 et intègre le nouveau bâtiment construit dans un style éclectique par l'architecte Alfred Leclerc[1] à l'emplacement de l'église des Carmes. Ce premier bâtiment est détruit en 1976. Depuis, l’ancien collège des Jésuites[2] est mis à disposition de l’école par la Ville de Bourges.
Après 1968, les enseignements s’affranchissent des pratiques académiques. Un département céramique, dirigé par Jacqueline Lerat, fonctionnera pendant plus de vingt ans, et un département vidéo ouvre dès 1976, d'où émanera la création de l'association Bandits-Mages en 1991.
L'école sera l'une des premières en France à introduire les questions de genre dans son cursus, sous l'impulsion d'enseignantes, et à travers son partenariat avec l'association Emmetrop. De même à l'initiative de Nathalie Magnan, elle introduira pour la première fois la pratique du VJing en 2012, discipline alors très méconnue dans les écoles d'art.
La situation du bâtiment est devenue critique au fil du temps. Des travaux de restauration sont envisagés en 2020. Le devenir de l'école est menacé.
Lucien Pénat (1873-1955), peintre dessinateur et graveur, premier grand prix de Rome en gravure en 1902.
Le cursus art
L’école dispense uniquement un cursus art qui se déroule sur dix semestres.
Les semestres 1 et 2 forment la première année durant laquelle l’étudiant s’initie à l’exploration des champs du visuel, du sensible, de l’histoire et de la théorie de l’art. Elle introduit à l’expérimentation de méthodes de résolution de problèmes plastiques ou expressifs par un ensemble de cours confiés à plusieurs enseignants de telle manière que, durant les trois premiers semestres, les étudiants aient été confrontés à l’ensemble de l’équipe enseignante. Cette immersion dans les problématiques contemporaines permet aux étudiants de mieux identifier leurs motivations.
Les semestres 3 à 6 constituent la phase Programme des études et sont validés par le diplôme national d’arts plastiques (DNAP). Il s’agit de diversifier, de développer et d’affirmer la maîtrise des modes d’analyse, de conception et de production artistique. La trame des exercices, des cours transversaux et des séminaires laisse progressivement la place à la recherche personnelle.
Les semestres 7 à 10, au terme desquels l’étudiant présente le diplôme national supérieur d’expression plastique (DNSEP), sont consacrés à la phase Projet. Cette dernière est orientée vers la recherche qui suppose une grande autonomie et une forte implication dans l’actualité des pratiques émergentes. Le semestre 7 offre la possibilité aux étudiants de réaliser un projet hors-les-murs, soit à l’étranger soit en France. L’objectif au terme du cursus complet est l’élaboration d’une problématique personnelle qui puisse engager la dynamique d’une œuvre artistique à venir. Depuis 2012, l'Agence d'évaluation de la recherche et de l'enseignement supérieur (AERES) a reconnu le grade de master pour les titulaires du DNSEP obtenus après cette date.
Les ressources
L’école dispose de l’ensemble des moyens de production nécessaire à l’expression contemporaine : les ateliers traditionnels propres au dessin, à la peinture et à la sculpture, l’ensemble des techniques de reproduction (gravure, lithographie, sérigraphie, offset), la photographie numérique et argentique, le multimédia et l’infographie, la vidéo, le cinéma et le son.
Les enseignements sur l’image en mouvement et le son disposent d’un ensemble d’ateliers spécifiques de montage, de prise de son et d’un plateau de tournage professionnel situé dans une ancienne chapelle. Ce lieu est utilisé pour les projets requérant un espace de grande échelle, tels tournages, performances, installations, festivals, ainsi qu’un atelier optionnel de pratiques corporelles et théâtrales.
Par ailleurs, l'école dispose aussi des équipements suivants :
un amphithéâtre de 130 places — équipé d’une régie de vidéo projection — sert aux cours, conférences, présentations de films et rencontres ;
une bibliothèque met à disposition ses 14 500 ouvrages et un ensemble de films, vidéos et autres supports ;
un magasin de prêt permet aux étudiants d’emprunter du matériel pour élaborer leur travail personnel ;
une salle d’écoute — associée à l’atelier son — est utilisée pour l’écoute et l’analyse critique des pièces et d’objets sonores ;
le gymnase[14], principalement lieu d’expérimentation et d’événements, accueille notamment les accrochages des bilans, les journées Tarmac, des concerts, des workshops et les diplômes ;
la galerie d’essai permet aux étudiants de la phase Projet d’aborder l’ensemble des problèmes liés à la question de l’exposition ;
la galerie de travaux offre aux étudiants de la phase Programme la possibilité de confronter leurs travaux ;
un studio de radio permet d'expérimenter le son et la diffusion en FM.
Ateliers techniques
bois
métal
multimédia
photographie
son
vidéo/production
vidéo/tournage
éditions
céramique modelage
La galerie La Box
Outil essentiel dans le dispositif pédagogique, la Box, galerie de l’école, invite chaque année un commissaire, un critique, un artiste ou un collectif à concevoir un projet curatorial expérimental sur une partie de l’année qui prend de multiples formes (expositions, conférences, workshops, projets internet, publication…) associant les étudiants.
Outre ce projet curatorial annuel, la Box accueille une programmation souple, variée, en lien avec les partenaires de l’école, les résidents ou toutes autres formes expérimentales sur des périodes d’un jour à un mois.