Écluse Notre-Dame-de-la-Garenne
L'écluse Notre-Dame-de-la-Garenne ou barrage de Port-Mort [1] est un système combinant barrage, barrage hydroélectrique et écluses, rencontré sur le cours montant de la Seine à 40,495 km en amont du barrage de Poses, au point kilométrique (PK) 161,265, dans le département de l'Eure.
La passerelle pour piétons
Localisation | |
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Coordonnées |
49° 10′ 02″ N, 1° 23′ 14″ E |
Cours d'eau |
Vocation |
Navigation - Énergie |
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Opérateur | |
Date de mise en service |
Centrale de Port-Mort | |
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Nombre de turbines |
4 |
Puissance installée |
8 MW |
Depuis 1962, année de reconstruction (mécanisation) des installations, une centrale hydroélectrique lui est adjointe.
Historique
Au XVIIIe siècle, le site dispose naturellement d'un déversoir[2]. C'est la raison qui motive le choix de le retenir pour y bâtir un système artificiel de régulation favorisant notamment la navigation fluviale sur la Seine.
Une première écluse moderne remonte à 1848. Hildevert Hersent, un Eurois, s'y est illustré, lui qui mit au point par la suite, l'emploi de l'air comprimé à haute pression[3] pour les chantiers du même genre qui lui furent confiés. Le premier ouvrage est placé sous la direction de l'ingénieur Henri Emmery[3].
Puis, dès 1864, des réflexions sont menées pour encore mieux maîtriser les conditions de navigation : le bief s'étendant de Notre-Dame à Poses-Amfreville est alors chiffré à 1 241 000 francs[4].
Un rapport du préfet de Seine-et-Oise du expose la liste des biefs à construire[5].
L'étude préalable donne ainsi lieu à un marché de travaux divisé en trois lots respectivement attribués aux établissements Prégermain Frères (Saint-Pierre-la-Garenne), l'entreprise suisse de Conrad Zschokke (de) (1842-1918) et, enfin, les établissements Eiffel ().
Le barrage et ses écluses sont construits de 1879 à 1889. Le barrage est de type à déversoir mobile, l'eau passant au-dessus de la structure mobile. Il est constitué de poutres métalliques et de bardages de béton. Le chantier est réalisé sous la direction de l'ingénieur Émile Nouguier. Il est mis en service en 1889. Le barrage présente une chute d'eau de 4 mètres.
Situation
Le système de barrage en arrière-plan
L'ensemble des constructions se situent entre les communes de Saint-Pierre-la-Garenne sur la rive gauche et Port-Mort sur la rive droite, à 12,35 mètres d'altitude. Une passerelle [6] surmonte l'ensemble des installations et permet le passage des piétons et cyclistes au-dessus du fleuve.
En partant de Port-Mort, on rencontre successivement au long des 201 mètres :
- La centrale hydroélectrique[7]
- Le barrage proprement dit disposé en 6 passes dont 2 navigables
- l'île Besac [8]
- L'échelle de remontée des poissons (ca 2000)
- Les 3 écluses parallèles et la 4e, longue de 185 m et large de 24 m réaménagée en 1977[9], légèrement en biais, toutes de tailles différentes (la plus ancienne affichant 12 mètres de largeur et une longueur de 113 mètres à l'origine[10]).
Caractéristiques techniques
Trafic
L'écluse exploitée en permanence porte le no 4[12], la no 3 assurant une alternative à la permanence de la navigation.
24 navires de tous types franchissent les écluses journellement, l'année 2017 ayant compté un peu moins de 9 000 bateaux dont quelque 1 200 de plaisance[9].
Fonctionnement
L'écluse nécessite l'emploi de sept éclusiers et onze agents de maintenance[9].
Biodiversité
Une échelle à poissons favorise depuis 2008 la remontée du saumon et de l'anguille. La passe est aménagée dans la plus ancienne des deux écluses désaffectées.
Un dispositif de bio-télémétrie permet de mesurer la dynamique de migration des poissons observés[13].
En août 2022, un béluga se retrouve coincé dans un des bassins de l'écluse. Il y reste plusieurs jours avant une tentative de sauvetage de la Sea Sheperd. Il perd malheureusement la vie lors de son transport vers le port de Ouistreham[14].
Dans les arts
Adrien-Jacques Sauzay (1854-1928) a peint une toile intitulée Vieille écluse de Notre-Dame de la Garenne [15].
Notes et références
- Document VNF citant le l'Ă©cluse
- Avant l'édification d'un barrage, un gué (suivant les saisons) puis un bac à chaîne permettaient la traversée des riverains. Le gué, dénommé passage de la Garenne est attesté dès 1319 lors d'un échange en faveur de l'abbaye de Mortemer par le roi Philippe V le Long.
- Hildevert Hersent, base LĂ©onore, notice LH/1295/59.
- Le Constitutionnel : journal du commerce, politique et littéraire, 5 novembre 1864, sur Gallica.
- Rapports du préfet et de la commission départementale - département de Seine-et-Oise, sur Gallica.
- Fermée depuis 2008 pour causes d'un débat sur le financement du coût d'entretien et de mise à niveau en matière de sécurité du public, sa réouverture est prévue à l'horizon 2018, notamment dans un contexte touristique favorable, la Seine à Vélo .
- Quand la Seine produit de l'électricité, .
- ZNIEFF 230030978 - L'île Besac sur le site de l’INPN.
- Navigation sur la Seine : dans les coulisses du barrage des Quatre Écluses, actu.fr, 21 avril 2021.
- Précis historique et statistique des voies navigables de la France ….
- Document d'information communal sur les risques majeurs.
- Barrage de Gaillon infranchissable, actu.fr, 7 avril 2023.
- Les enjeux du suivi : acquisition de données in situ et dialogue avec la modélisation, 23 novembre 2022.
- « Béluga dans la Seine : le cétacé est mort lors de son transport vers Ouistreham », Europe 1,‎ (lire en ligne )
- Vieille écluse de Notre-Dame de la Garenne, par Adrien-Jacques Sauzay - reproduction non trouvée.