À l'étendard
À l’Étendard, également connu sous les titres de Cantate à l'étendard ou d'Hymne à l'étendard ou encore L’Étendard. Chant populaire, est un cantique choral, avec accompagnement de musique d'harmonie, conçu « en l'honneur de Jeanne d'Arc » et composé en 1899 par l'abbé Marcel Laurent[1], pour un chœur à quatre voix, sur des vers (octo- et décasyllabiques) du chanoine Gustave Vié[2]. Sur la première page de la partition autographe, établie pour le , le titre donné est : L'Etendard de Jeanne d'Arc. Il est assorti d'une précision, peut-être notée dans un second et un troisième temps : Allegro triomphal avec Chœur (ces deux derniers mots semblent n'avoir été ajoutés qu'en troisième lieu, l'intervention du chœur étant précédée d'un épisode introductif à l'orchestre, qui occupe seul les deux premières pages). Musicalement, son caractère militaire est très prononcé.
Depuis 1899, À l'Etendard est chanté chaque année, à Orléans, au soir du , au cours d'une des premières cérémonies des Fêtes johanniques annuelles (il est entonné à l'instant où le maire de la ville remet la bannière de Jeanne à l'évêque du diocèse). L'hymne acquit rapidement un rayonnement national et même international, qui lui valut d'être considéré comme « une sorte de Marseillaise johannique »[3], selon le mot de René Berthelot, directeur du Conservatoire d'Orléans de 1936 à 1972.
Selon l'organiste Édouard Mignan, qui fut son élève, enfant, dans le chœur de la maîtrise, le compositeur, Marcel-Etienne Laurent, maître de chapelle de la cathédrale d'Orléans, était un excellent organisateur. Mais Laurent reconnaissait lui-même que sa science de la musique était insuffisante, sa formation ayant été incomplète. En 1980, un chanoine de la cathédrale, Mgr Brun[4], écrira « qu'il était assez musicien pour savoir qu'il ne l'était pas assez »[5]. En 1899, Laurent soumit d'abord la partition à une sorte de « comité de lecture » improvisé, où figurait son plus brillant élève, Édouard Mignan, alors âgé de 15 ans. Laurent lui avait confié la mission d'accompagner la maîtrise de Sainte-Croix, au piano et à l'orgue (Mignan devint plus tard organiste titulaire de l'église de la Madeleine, à Paris). Ce jour-là, le jeune homme aida le compositeur à corriger plusieurs enchaînements d'accords[6]. Par la suite, on demanda à un chef de musique militaire d'orchestrer cette « Cantate » dans laquelle peut aussi intervenir le quatuor à cordes.
Le , les « chorales de la ville », le grand séminaire et la maîtrise unirent leurs voix. L'hymne, exalté, connut un succès qui s'étendit bien au-delà d'Orléans (le pape l'entendit dès septembre). À une époque maintenant ancienne, il fut même proposé pour devenir l'hymne national de la France.
Il a été enregistré à Domrémy en 1979, à l'occasion du 555e anniversaire de la chevauchée de Jeanne d'Arc, par Geneviève Haas, titulaire des grandes orgues de la basilique, et le trompettiste Paul-Henri Claudel. Le disque 33 tours s'appelait : La Chevauchée de Jeanne.
Paroles
1. |
Sonnez fanfares triomphales, |
2. |
Salut à la blanche bannière | ||
| |||||
3. |
Quels noms fameux tu nous rappelles, |
4. |
Planant au-dessus de nos têtes, |
Notes et références
- Marcel Laurent, né à Courtenay en 1860, est mort à Orléans en 1921. Il a notamment été nommé maître de chapelle de la cathédrale Sainte-Croix d'Orléans en 1890, fonction qu'il assura jusqu'à sa mort, en 1921.
- Victor-Gustave Vié est né à Escrennes en 1849 et mort à Pontlevoy en 1918. Il fut évêque de Monaco d'avril 1916 à sa mort.
- Deramond 2008
- Pierre-Marie Brun avait été fait « prélat d'honneur de Sa Sainteté », et portait donc le titre de « Monseigneur ».
- Pierre-Marie Brun, « A l'Étendard et ses auteurs », Orléans, Association des Amis du Centre Jeanne d'Arc, Bulletin n° 4, 1980, p. 33.
- Jules Brosset, Marcel-Etienne Laurent. Chanoine de l'Église d'Orléans, Maître de Chapelle de la Cathédrale, Officier d’Académie (1860-1921), Orléans, Imprimerie moderne, 1924.
Voir aussi
Bibliographie
- Julie Deramond, « À l’étendard ! », Les Cahiers de Framespa, no 4, (lire en ligne)
- Actes du Colloque Renaissance et rayonnement des Maîtrises d'Églises aux XIXe et XXe siècles (2011), Langres, SHAL, 2015 : François Turellier, « Musique à la cathédrale Sainte-Croix d'Orléans (1802-1921) », p. 137-163 (p. 157).
Articles connexes
Liens externes
- À l’étendard interprété par Paul Payan (1878-1959)