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Young Britons' Foundation

La Young Britons' Foundation ('YBF) ; Fondation des jeunes Britanniques était un groupe de réflexion et un organisme de formation politique du parti conservateur du Royaume-Uni[1] - [2]. La Fondation a été officiellement lancée en juillet 2003 à l'occasion d'une conférence de la Young America's Foundation à Washington D.C et a été dissoute en 2016.

Young Britons' Foundation
Histoire
Fondation
Cadre
Siège

Cet organisme à but non lucratif a été présenté par son créateur (et directeur général) Donal Blaney comme étant « une madrasa conservatrice ». Son objectif affiché était d'« aider à former aujourd'hui les dirigeants et militants de centre-droit de demain » du parti conservateur anglais. Il inclut des aspects de formation mais aussi de recherche/action ; il visait notamment aussi à « importer des techniques politiques américaines au Royaume-Uni » (en particulier YBF voulait exposer ce qu'il percevait comme un parti pris de gauche dans les universités britanniques[1] - [3].

Dès sa création, la fondation YBF entretient en effet des liens étroits avec les mouvements libertariens de droite, néoconservateurs[4] et divers groupes de réflexion, fondations et lobbys conservateurs et libertariens de droite américains, représentés aux côtés du conseil d'administration de l'YBF. Cette proximité étant aussi matérialisée par des échanges et partenariats.

Elle a formé et promu divers jeunes conservateurs et « libéraux classiques »[1], mais a eu tendance à se radicaliser.

L'YBF était à l'origine basé dans la rue londonienne commerciale de Regent Street, ce qui a amené certains conservateurs à remettre en question son financement (lequel provenait entièrement de dons privés).

Le 21 décembre 2015, le Times rapporte que Donal Blaney a démissionné de son poste de directeur général, à la suite des allégations d'irrégularité concernant l'ancien directeur de la sensibilisation du YBF, Mark Clarke[5]. Le Times a aussi rapporté que l'YBF était susceptible de fermer ses portes. Et dès novembre 2016, le site Web de YBF ne fonctionne plus[6].

Contexte

La volonté de disposer d'une école du parti conservateur, liée à d'autres partis conservateurs (européens et américain) s'inscrivait dans le mouvement dit Conservative Future (CF) : le mouvement de la jeunesse (les moins de 30 ans) du parti conservateur (pour l'Angleterre, le Pays de Galles et l'Irlande du Nord, l'Écosse disposant de son propre mouvement, indépendant, dit "Conservative Future Scotland"). Conservative Future a contribué à créer l'Union internationale des jeunes démocrates de centre-droit[7] et le mouvement des Jeunes conservateurs européens.

Gouvernance

Direction générale

Elle a toujours été assurée par Donal Blaney, ancien président national du futur conservateur[4].

Présidence

Le premier président de la fondation a été Patrick Nicholls (ancien député du parti conservateur de Teignbridge, et ministre du gouvernement).

Il a été remplacé par Daniel Hannan (Député européen conservateur représentant le sud-est de l'Angleterre)[8] - [9].

« Conseil consultatif »

En septembre 2010, ce «conseil consultatif» de YBF comprend un nombre important d'américains : représentants de l'Heritage Foundation (groupe de réflexion tank conservateur américain), du US Competitive Enterprise Institute et de l'American Conservative Union (une organisation de lobbying conservatrice américaine).

Il comprend également le fondateur du US Leadership Institute, le président du US Jesse Helms Center, le président de la Young America's Foundation, le cofondateur de la US Henry Jackson Society, et un ancien directeur exécutif du Collegiate Network.

Ses représentants britanniques incluent Matthew Elliott (fondateur de la UK TaxPayers' Alliance, qui jouera un rôle important dans l'avènement du Brexit, comme lobbyiste et stratège politique), mais aussi le professeur Patrick Minford, le blogueur Iain Dale (qui en démissionnera la même année)[10] et deux conseillers locaux formant le Conseil parlementaire[11] (voir ci-dessous).

« Conseil parlementaire »

Il était constitué de :

  • Liam Fox, Ă©galement « secrĂ©taire Ă  la dĂ©fense de l'ombre »[9] ;
  • Conor Burns, qui a aussi Ă©tĂ© (jusqu'Ă  peu de temps avant de devenir dĂ©putĂ© en 2010) le vice-prĂ©sident de YBF[9].

Financements

Selon Donal Blaney, la fondation est « en grande partie » financĂ©e par elle-mĂŞme, pour un montant de dĂ©pense d'environ 50 000 ÂŁ/an. L'origine des financements est restĂ©e en grande partie cachĂ©e[5] mais on sait que l'auteur renommĂ©, et eurosceptique avouĂ©, Frederick Forsyth a Ă©tĂ© l'un des mĂ©cènes de l'YBF[12].

Scandale interne

Selon une enquête du journal The Guardian, la Young Britons' Foundation, tout comme le parti qu'elle sert, a une gouvernance particulièrement pyramidale, où l'argent et le réseautage ont une grande importance, au détriment de mécanismes démocratiques internes de régulation (on y trouve peu de freins et contrepoids internes contre un éventuel individu manipulateur et/ou harceler). Un chef contrôle l'organisation du parti, nomme le président du parti et donne le ton au bureau central. S'il y a eu dans le passé des tensions entre le chef et le bureau central (par exemple quand Iain Duncan Smith était chef du parti), le parti exécute généralement la stratégie décidée par le chef, et non l'inverse. Dans ce type de structure, celui qui devient tête de turc d'un responsable hiérarchique ne trouvera pas ou peu de soutien dans l'organisation.

Dans ce contexte, un jeune conservateur ambitieux, Mark Clarke[13] (consultant d'Unilever, âgé de 38 ans), s'est rapidement vu confier des responsabilités d'encadrement, bien que se démarquant par un style imprudent, manipulateur et intimidant. Il est devenu, selon The Guardian, si incontrôlable dans ce contexte, qu'il aurait pour au suicide le jeune activiste de 21 ans Elliott Johnson (ce dernier a dit que victime d'intimidations, il avait été contraint de se suicider, puis a été retrouvé mort sur les rails de la gare de Bedfordshire, le 15 septembre 2015)[14]. Le jeune homme a laissé par écrit des noms de membres du parti et des militants en cause, et selon sa famille d'autres jeunes militants se sont plaints d'un traitement similaire, sans réaction du parti.

En réponse Mark Clarke a été expulsé du parti conservateur à vie, et quelques heures après les révélations du Guardian, le président du parti (Grant Shapps) a démissionné de son poste de ministre. Shapps n'était cependant pas seul à contrôler le bureau central, il était assisté de son Lord vice-président Andrew Feldman (ami de longue date de David Cameron) qui avait également approuvé le projet Road Trip 2015 de Mark Clarke (projet de formation d'un groupe de campagne, visant à envoyer de jeunes militants conservateurs démarcher dans les circonscriptions, projet au centre des allégations de malveillance de Clarke)[15]. Le Parti a ensuite commandé un audit interne à un cabinet d'avocats (Clifford Chance), supervisé par Lord Feldman et Simon Day (directeur général du parti)[16].

Puis le parti a demandé un examen externe, tout en précisant qu'aucun responsable du parti ne serait impliqué dans le processus, sauf en tant que témoin[16], considérant comme le précisait le site Web du Conservative Home avoir toujours respecté ses propres devoirs. In fine l'enquête externe a été réalisée par Clifford Chance (cabinet habitué à conseiller de nombreux départements de Whitehall sous ce gouvernement, avec Lord Pannick comme examinateur externe[16].

Formations

En 2010, selon le journal The Guardian, « il est informellement reconnu que l'YBF est le principal fournisseur de formations destinées aux jeunes militants conservateurs »[4].

La mĂŞme annĂ©e, le prĂ©sident du parti conservateur Eric Pickles, le ministre de l'IntĂ©rieur de l'ombre Andrew Rosindell et le secrĂ©taire de la DĂ©fense de l'ombre Liam Fox ont pris la parole lors du rassemblement parlementaire annuel du YBF, qui s'est tenu Ă  la Chambre des communes[17]. L'YBF disait alors avoir formĂ© 2 500 militants du parti conservateur. Au moins 11 candidats parlementaires conservateurs aux Ă©lections gĂ©nĂ©rales de 2010 ont Ă©tĂ© dĂ©lĂ©guĂ©s ou confĂ©renciers aux cours du YBF.

Frais de formation

Ils étaient subventionnés (hébergement et repas compris)[5].

Seuls environ 45 ÂŁ Ă©taient Ă  la charge des Ă©tudiants[5].

La formation et les conférences étaient organisées selon la règle de Chatham House[5].

Campagne

Dans les derniers jours de l'Ă©lection gĂ©nĂ©rale de 2010 au Royaume-Uni, plus de 500 000 tracts ont Ă©tĂ© livrĂ©s par YBF Ă  plus de 20 groupes libdem / conservateurs du Royaume-Uni, mettant en garde contre les dangers d'un parlement suspendu[9].

Partenariats et échanges avec les États-Unis

Ă€ titre d'exemple :

  • En 2013 Lors des Ă©lections du Conseil communautaire de la ville de Londres, le YBF a prĂ©sentĂ© environ 20 candidats, tous contestant la Gouvernance de la City (qui fonctionne selon des règles hĂ©ritĂ©es du Moyen Ă‚ge, comme un État dans l'Ă©tat, avec la possibilitĂ© pour les entreprises de voter comme des citoyens)[20].

Autres groupes et entités liés à la Young Britons' Foundation

ClĂ´ture de la Fondation

La conférence YBF de 2015 est annulée après des allégations d'irrégularité portée envers l'ancien directeur de la sensibilisation YBF Mark Clarke[5] - [21].

Six ministres du Cabinet qui devaient prendre la parole à la conférence ont annulé leur présentation, invoquant des affrontements dans la presse[22].

Voir aussi

Notes et références

  1. (en-GB) « Right-wing students 'suffer 'bias' », (consulté le )
  2. (en) « Rightwing group targets 'campus bias' », sur the Guardian, (consulté le )
  3. (en) « Tory youth group accused of take-over plot », sur the Guardian, (consulté le )
  4. (en-GB) Robert Booth, « Radicalised Tories ready to take on Labour's big guns », sur The Guardian, (ISSN 0261-3077, consulté le )
  5. (en-GB) « What is the Young Britons' Foundation? », sur BBC News, (consulté le )
  6. « Site report for ybf.org.uk », Netcraft (consulté le )
  7. (en-US) « International Young Democrat Union » (consulté le )
  8. « People: Daniel Hannan », The Conservative Party (consulté le )
  9. « David Cameron accused of being dishonest over links with 'Conservative madrasa' », The Guardian,‎ (lire en ligne, consulté le )
  10. « https://twitter.com/iaindale/status/673948343907835904 », sur Twitter (consulté le )
  11. « ybf.org.uk/about/ybf-advisory-… »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?).
  12. « ybf.org.uk/about/the-ybf-board… »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?).
  13. (en) « Conservatives under scrutiny over election aide Mark Clarke », sur the Guardian, (consulté le )
  14. (en) « Elliott Johnson: the young Tory destroyed by the party he loved », sur the Guardian, (consulté le )
  15. (en-GB) « Tory bullying scandal: City law firm Clifford Chance to take full control of investigation into Mark Clarke claims after Grant Shapps resignation », sur CityAM, (consulté le )
  16. (en) « Tory activist thought to have killed himself said he was being bullied », sur the Guardian, (consulté le )
  17. Robert Booth, « 'Tory madrasa' preaches radical message to would-be MPs », The Guardian, London,‎ (lire en ligne)
  18. Mostrous, « Young Brits flock to US election campaign », The Times,‎ (lire en ligne)
  19. « ybf.org.uk/2010/02/24/ybf-spea… »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?).
  20. « The two groups challenging City of London status quo », Evening Standard,
  21. « Tory Bullying: Donal Blaney Slams Party Response », LBC (consulté le )
  22. Christopher Hope, « Right-wing activists' conference called off in wake of 'Tatler Tory' bullying scandal », Daily Telegraph,‎ (lire en ligne, consulté le )

Articles connexes

Liens externes

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