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Yoni Palmier

Yoni Palmier, surnommé « le tueur de l'Essonne », né le à Montmorency (Val-d'Oise), est un tueur en série français.

Yoni Palmier
Tueur en série
Information
Naissance
Montmorency
Nationalité Drapeau de la France Française
Surnom Le Tueur de l'Essonne
Sexe Masculin
Condamnation
Sentence Réclusion criminelle à perpétuité
Actions criminelles Meurtres
Victimes 4
PĂ©riode -
Pays Drapeau de la France France
RĂ©gions Essonne
Ville Juvisy-sur-Orge, Ris-Orangis, Grigny
Arrestation

Il a été condamné le à la peine la plus lourde du code pénal français pour une série de quatre assassinats s'étant produits de novembre 2011 à avril 2012 dans un périmètre de cinq kilomètres dans le nord-est du département de l'Essonne.

Biographie

Avant les assassinats

Yoni Palmier est né le à Montmorency.

Jusqu'en 2005, Yoni Palmier vit avec sa mère, dans une barre de sept étages, à Ris-Orangis[1]. Il est condamné à six reprises. En 2004, il est condamné à sa peine la plus lourde, soit huit mois de prison ferme pour violences aggravées sur sa mère et son père, attaqués à coups de cutter, et port d'arme prohibé[2] - [3].

Assassinats

Le , Nathalie Davids, technicienne de laboratoire à l'hôpital de La Pitié-Salpêtrière de trente-cinq ans, est retrouvée en sang dans le parking de sa résidence, située 4 rue Pasteur à Juvisy-sur-Orge. C'est son voisin qui la retrouve et prévient les secours. Elle décède quelques heures plus tard à l'hôpital. Son meurtrier s'est acharné sur elle : Nathalie Davids a reçu sept balles dans le corps, dont une à la tête. Une semaine plus tard, son ancien compagnon, Michel Courtois, est interpellé. Il reconnaît les faits, avant finalement de se rétracter, dénonçant le comportement des policiers qui lui auraient extorqué ses aveux. Il a été mis en examen et placé sept mois en détention provisoire à la maison d'arrêt de Fleury-Mérogis, jusqu'au 11 juin 2012, deux mois après l'arrestation du principal suspect Yoni Palmier, mais il reste en examen, interdit de séjourner en Essonne et de quitter la France[4].

Le , c'est au tour de Jean-Yves Bonnerue, un cadre technique de cinquante-deux ans, d'être abattu dans ce même parking. Il a reçu une balle dans la tête, de dos, alors qu'il était en train de débarrasser le coffre de sa voiture. Les deux victimes étaient voisins et appartenaient au même conseil syndical de copropriété. Ils se connaissaient. Selon les enquêteurs, avant d'être assassiné, il aurait donné des indications aux policiers pour qu'ils retrouvent la trace de Michel Courtois, l'ancien compagnon de Nathalie[5].

Le , Marcel Brunetto, un retraité de banque de quatre-vingt-un ans, est tué d'une balle dans la nuque dans le hall de son immeuble situé au 48 rue Pierre-Brossolette, à Ris-Orangis.

Le , c'est au tour de Nadjia Lahsene, quarante-huit ans, d'être tuée alors qu'elle pénètre dans le hall de son immeuble situé au 1 rue Ravin, à Grigny. Le tueur lui tire trois balles dans la tête. Cette femme, d'origine algérienne, vivait seule avec son fils de dix-huit ans depuis le décès de son compagnon. Elle travaillait à l'aéroport Paris-Orly[5].

L'enquĂŞte

Ă€ chaque fois, l'arme du crime est la mĂŞme : il s'agit d'un pistolet semi-automatique de calibre 7,65 mm, accrĂ©ditant selon les autoritĂ©s la thèse d'un tueur en sĂ©rie isolĂ©[6]. Une centaine d’enquĂŞteurs sont mobilisĂ©s pour tenter de percer le mystère de la sĂ©rie de quatre crimes commis en moins de cinq mois dans le dĂ©partement. La police judiciaire lance, le vendredi en soirĂ©e, un appel Ă  tĂ©moin. Elle souhaite retrouver la trace, dans « l'ouest parisien », d'une moto Suzuki bleue et blanche de type GSX-R 750, un modèle de l’annĂ©e 2001 ou 2002. L'engin aurait un passage de roue arrière blanc, une coque arrière ainsi que le capot de selle Ă©galement de couleur blanche. Deux feux sont incrustĂ©s dans le passage de roue. Le pot d’échappement est de couleur noire. Cette moto aurait servi au tueur en sĂ©rie pour s'enfuir[7]. Les policiers remontent jusqu'Ă  lui en Ă©pluchant le fichier des cartes grises des Suzuki GSX-R, d'oĂą ressort un nom, Yoni Palmier, dont l'adresse sur sa carte ne correspond pas Ă  celle de son domicile. Ce dernier avait en effet utilisĂ© des papiers volĂ©s pour Ă©tablir la carte grise de sa moto[8].

Le , Yoni Palmier, né le à Montmorency, est arrêté. Au bout de deux jours de garde à vue, il reconnaît le meurtre de Nathalie Davids et conduit les enquêteurs à un box à Draveil où il retrouvent deux pistolets 7,65[9]. Déféré devant la juge d'instruction, Yoni Palmier est mis en examen et placé en détention préventive, le , pour les quatre assassinats en raison des éléments suivants :

  • l'ADN de Yoni Palmier est le seul prĂ©sent sur l'arme utilisĂ©e ;
  • Yoni Palmier a louĂ© un box dans le parking de l’immeuble oĂą ont Ă©tĂ© tuĂ©s Nathalie Davids, le et Jean-Yves Bonnerue, le Ă  Juvisy-sur-Orge ;
  • Yoni Palmier a rĂ©sidĂ© jusqu’en 2005, rue Pierre-Brossolette Ă  Ris-Orangis. Une adresse situĂ©e Ă  deux pas des lieux du meurtre de Marcel Brunetto, 81 ans, tuĂ© dans cette rue ;
  • enfin, l’immeuble de Grigny dans lequel a Ă©tĂ© abattue Nadjia Lahcène se trouve Ă  moins de 800 m d’un box louĂ© par Yoni Palmier Ă  Viry-Châtillon. Un box oĂą une moto Suzuki GSX-R, un scooter, un casque et un blouson ont Ă©tĂ© retrouvĂ©s. Ce deux-roues et ces vĂŞtements correspondent, selon plusieurs tĂ©moins, Ă  ceux du tueur de l’Essonne[10] - [11] - [12] - [13].

Il est ensuite mis en examen pour le quatrième meurtre, celui de Nathalie Davids. Initialement, c'est Michel Courtois qui avait Ă©tĂ© mis en examen pour le meurtre de cette femme qui Ă©tait sa maĂ®tresse. Ce dernier a depuis Ă©tĂ© totalement blanchi mais Ă©prouve beaucoup de difficultĂ©s Ă  retrouver une vie normale après de très longs mois d'incarcĂ©ration[14] - [15] - [16]. Contraint de vivre au RSA, il obtient de la justice 18 000 euros au titre du prĂ©judice moral et matĂ©riel (il rĂ©clamait 600 000 â‚¬) ainsi que 34 300 euros au titre de ses frais d'avocat[17].

Lors des différents interrogatoires, le suspect va montrer une attitude désinvolte et peu coopérative envers les policiers enquêteurs, avocats, le procureur et les deux juges d'instruction. Il tient des propos brouillons voire confus, essayant de diluer sa responsabilité et pointant celle d'un mystérieux "groupement" qui le manipulerait depuis longtemps. De fait, après une jeunesse difficile, il s'est peu à peu renfermé pour ne pas dire enfermé dans un monde qui lui est propre, et beaucoup des gens qui le connaissaient confirmeront qu'il avait un comportement étrange. Les mêmes personnes diront en revanche leur surprise d'apprendre qu'il soit capable de piloter une moto de sport puissante alors qu'il prétendait ne pas savoir conduire un scooter et qu'il se déplaçait avec une simple voiturette sans permis. Une experte qui l'examinera en détention expliquera qu'il a fréquenté des milieux sectaires et flirté avec le mysticisme, d'où son originalité et la présence chez lui de nombreux troubles obsessionnels compulsifs. Cependant, il est jugé responsable de ses actes et à ce titre accessible à une sanction pénale.

DĂ©tention provisoire

  • Le , Yoni Palmier est transfĂ©rĂ© Ă  l'hĂ´pital de la prison de Fresnes Ă  la suite d'un problème d'Ă©paule, oĂą il tente de s'Ă©vader : « les surveillants ont dĂ©couvert dans sa cellule une corde de 3 m, un couteau artisanal, 125 € en liquide et un crochet mĂ©tallique »[18].
  • Le , il est rouĂ© de coups par plusieurs codĂ©tenus dans la cour de promenade de la prison de Meaux-Chauconin[19].

Cour d'assises de première instance

Le , le procès de Yoni Palmier s'ouvre devant la cour d'assises d'Evry. Il a alors 36 ans[20]. Ses amis décrivent un marginal sans emploi, un personnage sombre et violent. Sa seule ex-maîtresse, Valérie, parle d'actes sexuels violents qui la faisaient saigner. Il n'aura ensuite plus qu'une courte relation homosexuelle avec un voisin[21] - [22] - [23].

Durant le procès, Yoni Palmier s'exprime de façon très confuse. Il reconnaît, à demi-mot, être le coupable du premier meurtre, celui de Nathalie Davids.

Le , Yoni Palmier est condamné à la réclusion criminelle à perpétuité, avec une période de sûreté de 22 ans, la peine maximale prévue par le code pénal. La cour a prononcé aussi une rétention de sûreté, disposition rarissime entrée en vigueur en 2008 permettant de réévaluer chaque année la libération d’un condamné une fois sa peine purgée. C'est, en théorie, la peine la plus lourde prononçable dans le cadre du code pénal[24] - [25] - [26]. Elle correspond, en quelque sorte, à la « perpétuité réelle ».

Cour d'assises d'appel

Le , le procès en appel de Yoni Palmier débute, devant la cour d'assises de Paris. Dès le début du procès, interrogé par le président, l'accusé déclare reconnaître avoir commis les quatre assassinats[27].

Le , le verdict tombe : Yoni Palmier, 38 ans, est reconnu coupable et de nouveau condamné à la réclusion criminelle à perpétuité avec 22 ans de sureté mais sans rétention de sureté[28].

Détenu depuis , Yoni Palmier pourra demander une libération conditionnelle au bout de 22 ans d'incarcération, en .

Notes et références

  1. « Yoni Palmier, l'accusé des meurtres dans l'Essonne, un marginal "déséquilibré" », sur lepoint.fr,
  2. , sur lexpress.fr
  3. , sur liberation.fr, 20 avril 2012
  4. William Molinié : "Michel Courtois remis en liberté", dans 20 Minutes, 13 juin 2012, https://www.20minutes.fr/paris/952215-20120613-michel-courtois-remis-liberte.
  5. Thomas Vampouille, Jean-Marc Leclerc et Flore Galaud, « La même arme utilisée pour les meurtres dans l'Essonne », sur Le Figaro,
  6. Jean-Marc Leclerc et Flore Galaud, « La traque du tueur en série de l'Essonne s'intensifie », sur Le Figaro, .
  7. Bernard Gaudin, « Essonne : La police recherche la moto du tueur en série », sur corbeil-infos.fr, .
  8. Florian Loisy, « Le tueur de l'Essonne jugé pour usurpation d'identité », sur leparisien.fr,
  9. « Vidéo. Meurtres en Essonne : les mystères du tueur en série présumé », Le Parisien, (consulté le ).
  10. Patricia Tourancheau, Essonne : «les crimes d’opportunité» d’un présumé semeur de mort, , Libération.
  11. Patricia Tourancheau, Le présumé tueur de l’Essonne écroué, , Libération.
  12. Julien Balboni, Essonne : « Il était incapable de monter sur un vélo ! Alors sur une moto... », , France-Soir.
  13. « Meurtres de l'Essonne : 6 mois de mort et de questions », , France-Soir.
  14. « Tueur de l'Essonne. Yoni Palmier aux assises, Michel Courtois blanchi », , Ouest-France.
  15. « Yoni Palmier mis en examen pour un quatrième meurtre dans l'Essonne », , L'Express.
  16. « Yoni Palmier, «le tueur de l’Essonne», sera jugé aux assises, Courtois blanchi », , Paris Normandie.
  17. Pascale Égré, « Justice : une journée au tribunal des accusés à tort », sur leparisien.fr,
  18. « Yoni Palmier voulait s'évader de Fresnes », Le Parisien, .
  19. « Meaux-Chauconin : le tueur présumé de l'Essonne agressé en prison », Le Parisien, .
  20. « Yoni Palmier, soupçonné d'être le "tueur de l'Essonne", sera jugé aux assises », , la 1re
  21. « Yoni se sentait au-dessus de tout », Le Parisien, .
  22. « Il semblait aimer dominer les femmes »
  23. Tueur de l'Essonne : en larmes, l'ex-petite amie raconte sa vie avec l'accusé, Yoni Palmier, Outre-Mer 1re
  24. « Meurtres de l'Essonne : Yoni Palmier condamné à la perpétuité », Le Monde, .
  25. AFP, Le procès de Yoni Palmier en 10 phrases choc, L'Express, .
  26. Procès du Tueur de l'Essonne : Yoni Palmier se dévoile… un peu, Le Parisien, .
  27. , Le Monde, 14 mars 2017
  28. Yoni Palmier perpétuité confirmée en appel L'Express,

Annexes

Articles connexes

Articles de presse

Documentaires télévisés

Émissions radiophoniques

  • « Les meurtres de l'Essonne » le , « Le procès du tueur de l'Essonne » le et « Yoni Palmier, le tueur de l'Essonne » le dans L'Heure du crime de Jacques Pradel sur RTL.
  • « Le tueur de l'Essonne » le dans Hondelatte raconte de Christophe Hondelatte sur Europe 1.
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