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Yom Hazikaron

Yom HaZikaron (au nom complet hĂ©breu Ś™Ś•Ś Ś”Ś–Ś™Ś›ŚšŚ•ŚŸ ŚœŚ—ŚœŚœŚ™ ŚžŚąŚšŚ›Ś•ŚȘ Ś™Ś©ŚšŚŚœ Ś•ŚœŚ Ś€Ś’ŚąŚ™ Ś€ŚąŚ•ŚœŚ•ŚȘ Ś”ŚŚ™Ś‘Ś” pouvant ĂȘtre transcrit Yom Hazikaron lĂšhalalei maÊżarakhot IsraĂ«l oulĂšnifgaei peoulot eiva en alphabet latin et traduisible en français par « jour du souvenir pour les victimes de guerre israĂ©liennes et pour les victimes des opĂ©rations de haine ») est un temps fixĂ© par l’État d’IsraĂ«l dans la seconde moitiĂ© du XXe siĂšcle afin de rendre hommage aux soldats morts pour la patrie[1].

Yom Hazikaron
L’immortelle rouge (Sang-des-MaccabĂ©es), symbole du jour car elle ne pousse, selon la lĂ©gende, que sur un sol oĂč le sang juif a Ă©tĂ© versĂ© pour dĂ©fendre sa terre.
L’immortelle rouge (Sang-des-MaccabĂ©es), symbole du jour car elle ne pousse, selon la lĂ©gende, que sur un sol oĂč le sang juif a Ă©tĂ© versĂ© pour dĂ©fendre sa terre.

Nom officiel hĂ©breu : Ś™Ś•Ś Ś”Ś–Ś™Ś›ŚšŚ•ŚŸ ŚœŚ—ŚœŚœŚ™ ŚžŚąŚšŚ›Ś•ŚȘ Ś™Ś©ŚšŚŚœ Ś•ŚœŚ Ś€Ś’ŚąŚ™ Ś€ŚąŚ•ŚœŚ•ŚȘ Ś”ŚŚ™Ś‘Ś” Jour du Souvenir pour les victimes de guerre israĂ©liennes et pour les victimes des opĂ©rations de haine
ObservĂ© par Drapeau d’IsraĂ«l IsraĂ«l
Type fĂȘte nationale israĂ©lienne
Signification Jour mĂ©morial pour les personnes mortes pour IsraĂ«l ou tuĂ©es parce qu’israĂ©liennes ou juives depuis la proclamation de l’État d’IsraĂ«l
Commence la veille du 4 iyar (en vertu du contexte)
Finit la veille du 5 iyar (idem)
Date 4 iyar (idem)
CĂ©lĂ©brations Diverses commĂ©morations officielles, civiles et religieuses, port d’une immortelle rouge en boutonniĂšre

Cette commĂ©moration qui prĂ©cĂšde les festivitĂ©s du jour commĂ©morant l'indĂ©pendance d'IsraĂ«l a ensuite Ă©tĂ© Ă©tendue aux civils israĂ©liens et aux personnes juives victimes du terrorisme depuis 1945. Elle se tient gĂ©nĂ©ralement le 4 iyar (entre mi-avril et mi-mai du calendrier grĂ©gorien selon les annĂ©es) et donne lieu Ă  diverses cĂ©rĂ©monies et coutumes de recueillement, dont la fermeture des lieux de loisir et le retentissement de sirĂšnes du souvenir, observĂ©e par l’ensemble de la population juive israĂ©lienne Ă  l’exception d'une frange du secteur haredi.

Yom Hazikaron dans les sources historiques et officielles

Les premiĂšres manifestations publiques d’honneurs rendus aux morts ont lieu le 5 iyar directement au cours du Yom Haatzmaout ou « Jour de l’IndĂ©pendance Â» Ă©voquĂ© plus haut. Survenant peu aprĂšs la fin de la guerre d’indĂ©pendance, elles consistent alors en discours exaltant « ceux qui sont tombĂ©s pour que la nation juive se relĂšve Â»[2] - [3].

L’absence d’une date spĂ©cifique heurte cependant la sensibilitĂ© des familles des disparus qui voient leur deuil personnel subordonnĂ© Ă  la joie nationale. David Ben Gourion convoque une commission en 1950 qui, aprĂšs avoir envisagĂ© diffĂ©rentes dates comme Lag Ba'omer (commĂ©morant, dans l’ethos sioniste, la fin des pertes militaires survenues lors de la rĂ©volte de Bar Kokhba) ou le 11 adar (date du dĂ©cĂšs de Joseph Trumpeldor, tombĂ© en dĂ©fendant Tel HaĂŻ), se dĂ©cide en faveur du 4 iyar. Cette annĂ©e-lĂ , en effet, le 5 iyar a lieu chabbat et le deuil n’est pas de mise en ce jour (la cĂ©lĂ©bration de Yom Haatzmaout fut repoussĂ©e au dimanche et Yom Hazikaron au jeudi prĂ©cĂ©dent, soit le 3 iyar). Ben Gourion est particuliĂšrement sĂ©duit par la conjonction des dates, symbolisant le tribut payĂ© Ă  l’établissement et l’indĂ©pendance de la nation mais certaines familles s’en accommodent mal[2] - [3].

La Loi sur le Jour du Souvenir des HĂ©ros (nom complet en hĂ©breu : Ś—Ś•Ś§ Ś™Ś•Ś Ś”Ś–Ś™Ś›ŚšŚ•ŚŸ ŚœŚ—ŚœŚœŚ™ ŚžŚœŚ—ŚžŚȘ Ś”Ś§Ś•ŚžŚžŚ™Ś•ŚȘ Ś•ŚŠŚ‘Ś-Ś”Ś’Ś Ś” ŚœŚ™Ś©ŚšŚŚœ et en français : « statut du Jour de CommĂ©moration pour ceux qui sont tombĂ©s lors de la guerre d’indĂ©pendance et pour l’armĂ©e de dĂ©fense d’IsraĂ«l ») est actĂ©e en 1963[4] et diffĂ©rentes pratiques (sonneries pour les morts, visite des cimetiĂšres militaires, etc.), inspirĂ©es de cĂ©rĂ©monies tenues en Europe aprĂšs la premiĂšre guerre mondiale, sont instituĂ©es[3]. Depuis la guerre des Six Jours, les cĂ©rĂ©monies d’ouverture se tiennent devant le Mur occidental[2].

En 1980, la commĂ©moration est Ă©tendue aux organisations armĂ©es avant 1948, ainsi qu’aux agents du Mossad ou du Shabak morts en service[3]. En 1998, Ă  la suite de l’inauguration du mĂ©morial aux victimes des actes de terrorisme, il est dĂ©cidĂ© de commĂ©morer les victimes civiles, bien que cette dĂ©cision soit controversĂ©e[5] - [6].

Observance de Yom Hazikaron

Date

Yom HaZikaron doit avoir lieu un jour avant Yom Haatzmaout, pour autant que ni l’un ni l’autre n’entraĂźnent d’enfreinte du chabbat, y compris par les prĂ©paratifs Ă  la cĂ©rĂ©monie[4]. Par consĂ©quent :

  • Yom Hazikaron est cĂ©lĂ©brĂ© le 4 iyar, depuis le coucher de soleil de la veille jusqu’à la sortie des Ă©toiles pour autant que le 4 iyar ne tombe pas un jeudi, un vendredi ou un dimanche
  • si le 4 iyar a lieu un jeudi, Yom Hazikaron se tient la veille, le mercredi 3 iyar
  • si le 4 iyar a lieu un vendredi, Yom Hazikaron est avancĂ© au mercredi 2 iyar
  • si le 4 iyar a lieu un dimanche, Yom Hazikaron est reculĂ© au lundi 5 iyar.

Cérémonies

IsraĂ«l Ă  l’arrĂȘt lorsque rĂ©sonne la sonnerie en mĂ©moire des morts (Tel Aviv, 2009)

La loi de 1963 prĂ©voit une pĂ©riode de deux minutes de silence, pendant laquelle le pays entier doit se trouver Ă  l’arrĂȘt. Les drapeaux doivent ĂȘtre en berne. Des cĂ©rĂ©monies commĂ©moratives sont tenues et des programmes particuliers sont dispensĂ©s dans les institutions Ă©ducatives et les mĂ©dias. Les lieux de loisir publics doivent ĂȘtre fermĂ©s[4].

Initialement laĂŻques voire anti-religieuses, les cĂ©rĂ©monies ont progressivement intĂ©grĂ© des Ă©lĂ©ments plus traditionnels. Le Kaddish et l’hymne El Male Rahamim ont ainsi retrouvĂ© leur place au cĂŽtĂ© des poĂšmes et des chants pleurant les disparus[3].

Cérémonies du soir

Yom Hazikaron commence de nos jours au Mur occidental. Une cĂ©rĂ©monie se tient au Mur occidental en prĂ©sence du prĂ©sident de l’État, du gĂ©nĂ©ral en chef des armĂ©es et des familles endeuillĂ©es (un amendement Ă  la loi de 1963 leur permet de bĂ©nĂ©ficier d’un congĂ© exceptionnel en ce jour[4]). À 20 h, une sonnerie du souvenir y retentissant ainsi que dans tout le pays pendant une minute. On rĂ©cite ensuite un Yizkor particulier. Dans sa version originelle, ce Yizkor, composĂ© par Berl Katznelson pour les morts de Tel HaĂŻ, ne contenait aucune rĂ©fĂ©rence Ă  Dieu mais elles y ont Ă©tĂ© introduites depuis par Shlomo Goren, rabbin des armĂ©es puis grand-rabbin ashkĂ©naze d’IsraĂ«l. Des torches du souvenir sont Ă©galement allumĂ©es[7]. D’autres cĂ©rĂ©monies ont lieu ensuite en d’autres endroits pour les victimes d’attentats[8].

Cérémonies en journée

Drapeau en berne lors d’une cĂ©rĂ©monie dans un cimetiĂšre militaire

Le lendemain, une nouvelle sonnerie retentit Ă  11 heures pendant deux minutes, suivie d’une visite dans les cimetiĂšres militaires, la visite principale se tenant dans le carrĂ© militaire du mont Herzl. L’élĂ©gie de David pour SaĂŒl et Jonathan, archĂ©types des hĂ©ros de la nation tombĂ©s au combat, y est lue[9]. Les victimes du terrorisme sont commĂ©morĂ©es Ă  13 heures, devant le mĂ©morial qui leur est dĂ©diĂ©. De nombreuses cĂ©rĂ©monies privĂ©es sont organisĂ©es par les familles, les Ă©coles, des associations de perpĂ©tuation du souvenir des disparus, etc. À 20 heures, la cĂ©rĂ©monie de l’allumage des torches clĂŽt le Jour du Souvenir pour ouvrir celui de l’IndĂ©pendance[7].

Liturgie

Yom Hazikaron prend une importance particuliĂšre dans le secteur sioniste-religieux, du fait de la place des harouggei malkhout (Juifs mis Ă  mort par « le royaume Â», c’est-Ă -dire les Ă©tats ou autoritĂ©s non-juifs) dans la tradition juive en gĂ©nĂ©ral, et de la perception de l’indĂ©pendance d’IsraĂ«l comme un miracle divin en particulier.
Les priĂšres sont rĂ©alisĂ©es aprĂšs la sonnerie des morts, afin qu’elle ne les perturbe pas ; de nombreuses communautĂ©s pleurent leurs morts. Au lendemain matin, certains ajoutent le psaume 9 aprĂšs le kaddish shalem car, d’aprĂšs Rachi, ce psaume parle de la rĂ©demption future. Le yizkor pour les disparus est Ă©galement rĂ©citĂ©[10].

Autres coutumes

Il est de coutume de porter en ce jour une immortelle rouge Ă  sa boutonniĂšre car ces fleurs poussent, selon une lĂ©gende contĂ©e par Yitzhak Sadeh au Palmah peu avant l’indĂ©pendance de l’état d’IsraĂ«l, lĂ  oĂč le sang des Juifs est tombĂ© pour dĂ©fendre leur terre[11]. Les familles endeuillĂ©es reçoivent par ailleurs chaque annĂ©e une lettre de condolĂ©ances personnellement signĂ©e par le prĂ©sident de l’état[7].

RĂ©ception et controverses

Initialement conçu pour complĂ©menter Yom Haatzmaout, Yom Hazikaron a largement pris l’ascendant sur lui avec le temps. En effet, alors que la rĂ©alitĂ© de l’État a Ă©tĂ© intĂ©grĂ©e par les gĂ©nĂ©rations nĂ©es aprĂšs sa crĂ©ation, le nombre de morts a augmentĂ© avec les annĂ©es et concerne de nombreux IsraĂ©liens. De plus, les programmes pĂ©dagogiques des Ă©coles ainsi que les Ă©missions radiophoniques et tĂ©lĂ©visĂ©es, qui diffusent Ă  longueur de journĂ©e les noms des morts et des rĂ©cits de vie, accroissent l’implication de la population Ă  la rĂ©alitĂ© israĂ©lienne, et ont contribuĂ© Ă  l’intĂ©gration des immigrants dans leur nouvelle sociĂ©tĂ©[3] - [12].

Yom Hazikaron est pour cette raison totalement ignorĂ© de ceux qui estiment ne pas faire partie de cette histoire, d’une part le secteur arabe (mais non bĂ©douin[7]) de la population et d’autre part certaines franges du secteur haredi opposĂ©es au sionisme pour des raisons religieuses ou politiques[13]. Cependant, si la tĂ©lĂ©vision relaye annuellement les images de haredim continuant leurs activitĂ©s lors des sirĂšnes de la mĂ©moire[3] et que certains tentent de perturber les cĂ©rĂ©monies[14] - [15], une rĂ©flexion tend Ă  s’amorcer chez d’autres[16] - [17].

Yom Hazikaron en dehors d’IsraĂ«l

Yom Hazikaron est commĂ©morĂ© en dehors d’IsraĂ«l par un moment de silence avant les cĂ©lĂ©brations de Yom Haatzmaout. Certaines congrĂ©gations ajoutent une priĂšre spĂ©ciale avant le Kaddish[13].

Notes et références

  1. Frédéric Encel, Géopolitique du sionisme, Paris, Armand colin, , 352 p. (ISBN 978-2-200-60363-2), p. 150-151.
  2. (en) « Israel Memorial Day », sur Knesset.gov.il (consulté le )
  3. (en) Daniel Goldfarb, « Is Grief a Communal or a Personal Affair? », sur My Jewish Learning (consulté le )
  4. (he) « Loi pour l’institution d’un Jour du Souvenir national », sur Knesset.gov.il (consultĂ© le )
  5. (he) Y. Zur, M. Kerman & Y. Mendlewicz, « Les victimes des attentats des autobus sont-ils des morts pour la patrie de type B ? », sur Ynet, (consulté le )
  6. (he) O. Klein, « Qui participe-t-il au deuil ? », sur Haaretz, (consulté le )
  7. (he) « Cérémonies pour Yom Hazikaron », sur Yizkor (consulté le )
  8. (en) « Yom Hazikaron Events in Jerusalem, 8th May 2011 » (consulté le )
  9. (he) « Shaoul veYehonatan, hanoflim harishonim » (consulté le )
  10. (he) David Fuks, Siddour Koren, JĂ©rusalem, Koren, (ISBN 978-965-301-228-8), p. 463-464 & 834 (halakhot 690-691)
  11. (en) Mooli Brog, « From the Top of Massada to the Bottom of the Ghetto », (consulté le )
  12. (en) « Yom Hazikaron : Israel's Memorial Day », sur My Jewish Learning (consulté le )
  13. (en) Avi Hein, « Yom Ha-Zikaron », sur Jewish Virtual Library (consulté le )
  14. (he) « Des haredim ont provoqué une émeute et mis le feu à des poubelles au soir de Yom Hazikaron », sur Ynet, (consulté le )
  15. (he) « Environ 150 haredim ont manifesté au soir de Yom Hazikaron », sur nrg, (consulté le )
  16. (he) « Pourquoi je m’arrĂȘterai pendant la sonnerie », sur Ynet, (consultĂ© le )
  17. (he) « Le temps est-il venu de déclarer Yom Hazikaron pour les haredim ? Pour et contre », sur Be'hadrei 'haredim, (consulté le ) ;

Annexes

Articles connexes

Liens externes

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