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Yeonmi Park

Yeonmi Park (en chosongul : ë°•ì—°ëŻž, retranscrit Park Yeon Mi) , nĂ©e le Ă  Hyesan en CorĂ©e du Nord, est une militante des droits humains qui a fui la CorĂ©e du Nord en 2007 et qui vit actuellement aux États-Unis avec son mari et leur fils, oĂč elle travaille en tant que militante, journaliste et confĂ©renciĂšre. Elle s’est rendue cĂ©lĂšbre dans le monde entier lors du sommet One Young World de Dublin en 2014[1] et milite dans des programmes de tĂ©lĂ©vision pour la cause des rĂ©fugiĂ©s nord-corĂ©ens[2]. Elle est membre de Liberty in North Korea, une association de protection des rĂ©fugiĂ©s nord-corĂ©ens.

Yeon-mi Park
ë°•ì—°ëŻž
Park Ă  Atlas Network Liberty Forum Conference Ă  New York en 2014.
Park Ă  Atlas Network Liberty Forum Conference Ă  New York en 2014.

Surnom Park
Naissance
Hyesan, Corée du Nord
Origine Corée du Nord
Type de militance Liberty in North Korea (LiNK)
Cause défendue Militante pour les droits de l'Homme et pour la protection des réfugiés nord-coréens.
AnnĂ©es de service 2014 –
Hommages Sommet One Young World de Dublin en 2014
Autres fonctions Militante
Journaliste
Yeonmi Park
Hangeul ë°•ì—°ëŻž
Romanisation révisée Bak Yeon-mi
McCune-Reischauer Pak YƏnmi

La véracité de son témoignage est cependant jugée peu vraisemblable par des spécialistes et des journalistes[3] - [4] - [5] - [6].

Biographie

Les informations sur sa vie sont relatives, car il existe plusieurs versions de certains faits, elle mĂȘme s'Ă©tant rĂ©guliĂšrement contredite. Les journalistes Dorian Malovic et Juliette Morillot prĂ©cisent Ă  ce propos que Yeonmi Park dĂ©crivait initialement une « enfance insouciante » sur sa vie passĂ©e en CorĂ©e du Nord avant d’ĂȘtre recrutĂ©e comme « porte-flambeau par des activistes et organisations humanitaires religieuses et politiques »[4].

Enfance

Yeonmi est nĂ©e le Ă  Hyesan, Ryanggang, en CorĂ©e du Nord. Son pĂšre est alors fonctionnaire du Parti des travailleurs au pouvoir, et sa mĂšre est infirmiĂšre dans l'armĂ©e nord-corĂ©enne. Sa famille vit Ă  Hyesan jusqu'en 2002, puis emmĂ©nage Ă  Pyongyang pour suivre son pĂšre devenu homme d'affaires. Sa famille a Ă©tĂ© riche pendant la majeure partie de son enfance. Elle dĂ©crit son pĂšre comme « un homme trĂšs libre » qui critiquait le rĂ©gime. La famille a eu du mal Ă  subvenir Ă  tous leurs besoins quand le pĂšre a Ă©tĂ© emprisonnĂ©[7]. Yeonmi a une sƓur aĂźnĂ©e : Eunmi.

Fuite de la Corée du Nord

Le pĂšre de Park Yeonmi a Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© pour commerce illĂ©gal et soumis aux travaux forcĂ©s. Elle a changĂ© son opinion sur la dynastie Kim quand elle a regardĂ© un DVD piratĂ© du film Titanic de 1997, qui l'a amenĂ© Ă  rĂ©aliser la nature oppressive du gouvernement nord-corĂ©en. Cette prise de conscience de la cruautĂ© du gouvernement a en outre Ă©tĂ© rĂ©vĂ©lĂ©e quand, Ă  l'Ăąge de neuf ans, elle a assistĂ© Ă  l'exĂ©cution de la mĂšre d'un ami pour l'achat et le visionnage du DVD James Bond[8] (ce qui est cependant peu probable[3]).

Le pĂšre de Park Yeonmi a dĂ©clarĂ© un cancer du cĂŽlon alors qu'il Ă©tait internĂ© dans un camp de travail. En 2005, il a utilisĂ© un pot-de-vin pour obtenir sa libĂ©ration du camp afin de recevoir un traitement mĂ©dical. AprĂšs ĂȘtre rĂ©uni avec sa famille, il les a exhortĂ©s Ă  planifier leur Ă©vasion vers la Chine. Sa sƓur aĂźnĂ©e, Eunmi, est partie pour la Chine plus tĂŽt sans les avertir[9]. Yeonmi et sa famille ont fui la CorĂ©e du Nord en voyageant Ă  travers la Chine avec l'aide de contrebandiers qui font de la contrebande de la CorĂ©e du Nord vers la Chine. Des missionnaires chrĂ©tiens chinois et corĂ©ens les ont aidĂ©s Ă  se rendre en Mongolie, et des diplomates sud-corĂ©ens ont facilitĂ© leur arrivĂ©e Ă  SĂ©oul, en 2007. Park est alors devenue une militante Ă  temps plein pour les droits de l'Homme en CorĂ©e du Nord[9].

Chine

Yeonmi et sa famille ont fui la Corée du Nord en traversant le fleuve Yalu qui sert de frontiÚre avec la Chine. Dans la nuit du , avec l'aide d'un contrebandier, Park Yeonmi et sa mÚre auraient traversé la riviÚre gelée et trois montagnes pour passer la frontiÚre chinoise. Selon l'une de ses versions, son pÚre est resté en Corée du Nord, pensant que sa maladie les ralentirait[9]. AprÚs avoir traversé la frontiÚre, elles se seraient dirigées vers la province chinoise de Jilin. La famille aurait essayé de trouver Eunmi en demandant aux contrebandiers ses allées et venues, mais ils auraient échoué et Yeonmi et sa mÚre auraient supposé qu'Eunmi était morte[9]. Un de leurs passeurs aurait menacé de les dénoncer aux autorités si Yeonmi refusait d'avoir des relations sexuelles avec lui. Sa mÚre serait intervenue pour sa sécurité en s'offrant au passeur, qui l'aurait ensuite violée devant les yeux de sa fille [9]. Quelques jours plus tard, le pÚre de Park Yeonmi les aurait rejoint. Mais selon des déclarations de Park à d'autres journalistes, son pÚre les accompagnait dÚs le passage à la frontiÚre et il n'est pas question de viol[3].

Ils ont trouvĂ© refuge dans une maison appartenant Ă  une grand-tante de Shenyang, en Chine, un endroit cachĂ© dans lequel il n'y a pas d'eau courante. Elle s'est alors rendu compte que leurs conditions de vie en Chine Ă©taient aussi dĂ©plorables qu'en CorĂ©e du Nord[9]. En janvier 2008, le pĂšre de Yeonmi est mort Ă  45 ans, tandis que la famille vivait dans le secret. Elles Ă©taient incapables de le pleurer formellement, dans la crainte d’ĂȘtre dĂ©couvertes par les autoritĂ©s chinoises, et l'ont enterrĂ© dans une montagne Ă  proximitĂ©. Park Yeonmi a dit : « il n'y avait pas de funĂ©railles. Rien. Je ne pouvais mĂȘme pas le faire pour mon pĂšre. Je ne pouvais appeler personne pour dire que mon pĂšre Ă©tait dĂ©cĂ©dĂ©. Nous ne pouvions pas mĂȘme lui donner des analgĂ©siques. » Selon Park, elle-mĂȘme s'est occupĂ©e seule de l’enterrement. Sa mĂšre a quant Ă  elle dĂ©clarĂ© avoir payĂ© deux hommes pour le faire.

AprÚs l'enterrement, elles sont allés en bus pendant deux jours en direction d'un refuge dirigé par des missionnaires chrétiens d'origine chinoise et sud-coréenne dans la ville portuaire de Qingdao, en Chine. En raison de l'importante population coréenne dans la ville, ils ont été en mesure d'éviter les autorités. Avec l'aide des missionnaires, ils ont profité de la chance pour fuir vers la Corée du Sud par la Mongolie[9].

Mongolie

En février 2009, aprÚs avoir reçu l'aide de militants des droits de l'Homme et des missionnaires chrétiens, Park Yeonmi et sa mÚre ont transité par la Mongolie et traversé le désert de Gobi afin de demander l'asile à des diplomates sud-coréens[9].

Quand elles arrivĂšrent Ă  la frontiĂšre mongole, les gardes les ont arrĂȘtĂ©es et les ont menacĂ©es d'expulsion vers la Chine. Park explique qu'Ă  ce stade, elle et sa mĂšre Ă©taient prĂȘtes Ă  se suicider avec leurs couteaux . « Je pensais que c'Ă©tait la fin de ma vie. Nous disions au revoir l'une Ă  l'autre. » Leurs actions ont persuadĂ© les gardes de les laisser passer, mais sous garde vers un centre de dĂ©tention Ă  Oulan-Bator, la capitale de la Mongolie. Le , Park Yeonmi et sa mĂšre ont Ă©tĂ© envoyĂ©es Ă  l’aĂ©roport Gengis Khan d'Oulan-Bator afin de voler vers SĂ©oul. Park Yeonmi s'est sentie soulagĂ©e d'ĂȘtre enfin libre ; selon le Daily Telegraph, elle aurait pensĂ© (au moment oĂč les fonctionnaires des douanes mongoles leur ont fait signe de passer) « Oh mon Dieu. Ils ne m'ont pas arrĂȘtĂ©e. »[9]

Corée du sud

Park Yeonmi et sa mĂšre ont eu du mal Ă  s'adapter Ă  leur nouvelle vie en CorĂ©e du Sud, mais elles ont rĂ©ussi Ă  trouver un emploi en tant qu'employĂ©es de magasin et serveuse. Elle a Ă©galement poursuivi ses Ă©tudes Ă  l'UniversitĂ© de Dongguk Ă  SĂ©oul[8] - [9]. En avril 2014, le service de renseignements sud-corĂ©en a retrouvĂ© sa sƓur, Eunmi, qui vivait maintenant Ă  SĂ©oul. Eunmi avait fui vers la CorĂ©e du Sud via la Chine et la Mongolie. Elle et sa mĂšre ont finalement rĂ©ussi Ă  se rĂ©unir avec Eunmi[9].

Positionnement idéologique

RĂ©unification

Park croit qu'il existe des possibilitĂ©s positives et nĂ©gatives pour la CorĂ©e du Nord d'ĂȘtre rĂ©unifiĂ©e avec la CorĂ©e du Sud. Park doute qu'il y ait une chance de rĂ©unification de la pĂ©ninsule corĂ©enne, car ils ne la dĂ©sirent pas ; les Sud-CorĂ©ens sont d'ailleurs discriminatoires envers les immigrants illĂ©gaux en CorĂ©e du Sud[8]. Elle souhaite qu'il n'y ait ni nordiste, ni sudistes en CorĂ©e, mais seulement des CorĂ©ens eux-mĂȘmes[10]. Elle suppose aussi qu'il pourrait y avoir une chance de rĂ©unification si la CorĂ©e du Nord se dissout de la mĂȘme maniĂšre que l'Union soviĂ©tique[8].

Corée du Nord

Park affirme que le changement peut se produire en Corée du Nord tant qu'elle et les autres immigrés nord-coréens continuent de plaider en faveur des droits de l'Homme en Corée du Nord. Enfin, selon elle, tant que les marchés jangmadang resteront actifs, de plus en plus de Nord-Coréens seront en mesure de s'exposer au monde extérieur, et de s'interroger sur le sens de leur vie[10].

Kim Jong-Un

Park considĂšre Kim Jong-un comme un chef cruel envers les Nord-CorĂ©ens, qui continue d'abuser de son propre peuple. Selon elle, il s'agit d'un « criminel pour avoir tuĂ© 80 personnes en une seule journĂ©e, coupables d'avoir regardĂ© un film ou lu la Bible. Ce jeune homme est si cruel qu'il a ordonnĂ© que les personnes qui tentent de s'Ă©chapper soient abattues. »[10] Selon le Telegraph, Park explique qu'il doit ĂȘtre puni non seulement pour son oppression, mais aussi du fait qu'il se joue de son propre peuple[9]. Toutefois, selon l'universitaire spĂ©cialiste de la CorĂ©e du Nord Andrei Lankov, il est peu vraisemblable que des personnes soient exĂ©cutĂ©es pour les raisons mentionnĂ©es par Park : « Je suis vraiment trĂšs sceptique sur le fait que regarder un film occidental puisse conduire Ă  une exĂ©cution. Une arrestation est certes possible, et encore peu probable »[3].

Militantisme

Mike Bassett indique que Yeonmi « est aujourd'hui une activiste politique. Elle a un agenda politique qui vise à obtenir des instances internationales un durcissement des sanctions contre Pyongyang »[4].

Vue d'artiste de Yeonmi park lors du sommet One Young World de Dublin en 2014.

Depuis sa fuite vers la Corée du Sud, Park Yeon mi a publiquement écrit et parlé de sa vie en Corée du Nord, aprÚs avoir écrit pour le Washington Post, et avoir été interviewé par The Guardian[11] - [12].

Park a Ă©tĂ© volontaire pour faire partie de programmes militants tout comme celui de Freedom Factory Corporation[11], une organisation de rĂ©flexion en CorĂ©e du Sud.. Elle est aussi devenue membre de LiNK (Liberty in North Korea), une organisation Ă  but non lucratif qui sauve des rĂ©fugiĂ©s nord-corĂ©ens se cachant en Chine et s'installant en CorĂ©e du Sud ou aux États-Unis. Du 12 au , Park a assistĂ© au sommet de LiNK Ă  l’universitĂ© de Pepperdine, Ă  Malibu (en Californie). Elle et les autres militants nord-corĂ©ens, Joo Yang et Seongmin Lee, ont travaillĂ© dans des sessions, expliquant aux participants les conditions de vie en CorĂ©e du Nord et la façon dont on peut soutenir les rĂ©fugiĂ©s.

Park a participĂ© Ă  la campagne LiNK, le Jangmadang (임마ë‹č). Elle a enregistrĂ© son histoire sur vidĂ©o pour aider Ă  la campagne, qui s'est dĂ©roulĂ©e au cours de l'automne 2014 [13].

Park a également dénoncé le tourisme en Corée du Nord, dans lequel les touristes sont encouragés à s'incliner devant les statues de Kim Jong Il et Kim Il Sung, qu'elle voit comme « participer à la propagande du régime en montrant aux touristes les Nord-Coréens comme s'ils aimaient le leader et lui obéissaient. »[14]

Park a parlé de sa fuite de Corée du Nord dans des événements célÚbres, tels TEDx à Bath[15], TEDxHangang à Séoul[16], le sommet One Young World à Dublin[17], et l'Oslo Freedom Forum[18].

Bibliographie

  • Je voulais juste vivre, Éditions Kero, 2016, 304 pages, (ISBN 978-2-36658-178-2).

Notes et références

  1. « Corée du Nord : le discours de Yeonmi », sur dailymotion
  2. (en) Harrison Jacobs, « North Korean Defector Explains What It Was Like To Grow Up Thinking Kim Jong-il Was 'A God' », sur businessinsider.com, (consulté le )
  3. (en-US) « The Strange Tale of Yeonmi Park », The Diplomat,‎ (lire en ligne)
  4. Dorian Malovic et Juliette Morillot, La Corée du Nord en 100 questions, Texto, , p. 349
  5. (en-US) « Mike’s answers to 10 questions regarding his article Casey and Yeon-mi ‘Puppet’ Show - The Korea Observer », The Korea Observer,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  6. (en-US) « Unreliable witnesses - Policy Forum », Policy Forum,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  7. (en) Jay Nordlinger, « Witness from Hell », sur National Review, (consulté le )
  8. (en) Tom Phillips, « Escape from North Korea: 'How I Escaped Horrors of Life under Kim Jong-il », sur The Telegraph. Telegraph Media Group, (consulté le )
  9. (en) Priyanka Gupta, « Escaping North Korea: One Refugee's Story. », sur Al Jazeera (Qatar), (consulté le )
  10. (en) Lizzie Crocker, « How ‘Titanic ’Helped This Brave Young Woman Escape North Korea’s Totalitarian State », sur The Daily Beast, (consultĂ© le )
  11. (en) Yeon-mi Park et Maeve Shearlaw, « The North Korean defector who continues to defy regime – live Q&A as it happened », sur The Guardian, (consultĂ© le )
  12. (en) Nathan et A. Thompson, « The Ethics of Taking a Trip to North Korea as a Tourist », sur NBC News (consulté le )
  13. (en) « North Korean Defector | Yeonmi Park », sur Youtube
  14. (en) « TEDxHangang 5th Event », sur Youtube
  15. (en) « One Young World. "Escaping from North Korea in Search of Freedom." », sur YouTube, (consulté le )
  16. (en) « Oslo Freedom Forum. "Yeonmi Park-ë°•ì—°ëŻž - North Korea's Black Market Generation." », sur YouTube,‎ (consultĂ© le )

Articles connexes

Liens externes

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