Yaya Dillo
Yaya Dillo, né le , est un homme politique tchadien[1]. Il est le président du parti Socialiste sans frontière du Tchad (PSF) et il était le représentant-résident de la commission de la CEMAC du Tchad député de juin 2018 au 11 mai 2020. Il est candidat à l'élection présidentielle tchadienne de 2021 sous la bannière du Parti socialiste sans frontière.
Yaya Dillo Djerou | |
Fonctions | |
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Ministre des mines et de l'Ă©nergie du Tchad | |
septembre 2008. – | |
Biographie | |
Date de naissance | |
Nationalité | Tchadienne |
Parti politique | Mouvement patriotique du salut. Socle pour le changement, l'unité et la démocratie. Parti socialiste sans frontière. |
Père | Djerou Betchi |
Mère | Sobory Goussoub Barka |
Diplômé de | Université d'Ottawa |
Religion | Islam |
Ancien ministre de mines et d'énergie et ex-conseiller à la présidence de la république du Tchad, en pleine période de crise épidémique, il avait parlé de « conflit d'intérêt » dans une video devenue virale[2]. Selon lui la fondation Grand coeur de la première dame Hinda Déby Itno s'attribue de façon abusive les prérogatives de certains ministères, notamment dans les secteurs de la santé et de l'éducation.
Affaire Dillo
Yaya Dillo a un parcours très partagé entre la rébellion armée et les services avec le pouvoir du président Idriss Déby Itno. Mais affaire dite Dillo prend nom après avoir dénoncé publiquement un conflit d’intérêts entre la fondation de la première dame et le gouvernement. Ainsi, il était poursuivi pour diffamation et injures par deux mandats judiciaires. Et la personne à l’origine de la plainte n’est autre que la première dame, Hinda Déby Itno[3].
La nuit de 27 février 2020 février précisément, des soldats d’élite à bord de camionnettes, de véhicules blindés et même de chars, ont tenté de l'arrêter à son domicile où il était retranché. Deux personnes trouvent la mort, sa mère et son enfant ainsi que cinq autres personnes blessées grièvement dont sa grande sœur[4]. Il écrit sur son compte Facebook « Ils viennent de tuer ma mère et plusieurs de mes parents » et quelques minutes plus tard il ajouta « Un blindé a enfoncé ma porte principale. La lutte pour la justice doit continuer pour sauver notre pays. (...) Mes chers compatriotes, levons-nous ! ». Ces phrases ont choqué l'opinion nation et internationale au lever du jour[5]. Les parents de l'opposant envahissent la place mortier au 5 eme arrondissement du N'Djamena. Ainsi ils établissent un bouclier qui a son arrestation. L’opposant avait en effet dénoncé sur les réseaux sociaux une convention signée entre Grand Cœur et le gouvernement dans le cadre de la lutte contre l’épidémie de coronavirus. A présent, les autorités tchadiennes ont annoncé l'ouverture d'une enquête judiciaire pour meurtre, coups et blessures volontaires, et complicité de meurtre contre tous les auteurs, co-auteurs et complices d’infractions lors de la tentative d’interpellation.
Depuis le 28 février 2020, l'opposant était Yaya Dillo reste introuvable pour le moment mais moins non localisable par les autorités tchadiennes. Selon les informations officielles, il a été exfiltré par des proches le même soir du dimanche 28 février, lorsque les forces de l’ordre ont déclenché leur attaque sur son domicile. Des dizaines de ses partisans et familles se sont lancés à l’assaut d’un char, cailloux à la main, et les forces de l’ordre ont tiré de nombreuses bombes lacrymogènes pour tenter de les disperser. Yaya Dillo a profité de la confusion qui régnait pour s’éclipser[6].
Jusqu'au 9 mars 2021, ses partisans et sa famille ont ses nouvelles car il intervient régulièrement dans le débat politique via son compte Facebook et a donné même des interviews aux chaines de télévision et radios internationales dont TV5 Monde, Radio France internationale, Al Jazeera[7].
À un mois de l’élection présidentielle, l'affaire Dillo tend le climat politique au Tchad. Puisque la tentative d’arrestation qui a occasionnée deux morts et cinq blessés de l’opposant Yaya Dillo a marqué le peuple tchadien et particulièrement la classe politique. Ces faits ont soulevé une vive émotion de l'opposition. Au lendemain de cette opération meurtrière, trois candidats à l’élection présidentielle se sont retirés de la course présidentielle. Le premier d’entre eux, Saleh Kebzabo, leader de l’opposition, a dénoncé une «militarisation évidente du climat politique». Suivie de Mahamat Yosko Brahim qui exprime ses sentiments de doute via les réseaux sociaux «actuel qui n’est pas favorable à une élection présidentielle libre et transparente» et se retire. Et Ngarlejy Yorongar, le doyen des candidats, ancien compagnon d'armes d'Idriss Déby en 1990, s’est retiré en raison de «l'injustice sociale et de l'insécurité que vivent les partis politiques de l'opposition». De sorte, qu’ils ne sont plus que six candidats à se présenter[8].
Cette émotion est exprimée aussi au delà des frontières du Tchad notamment l’Union africaine qui a exprimé sa «consternation» après «la perte de vies humaines civiles et parmi les forces de l'ordre». Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a déploré «le recours à la force dans le cadre du processus électoral au Tchad», et il a exhorté «les autorités tchadiennes à favoriser le dialogue politique avant les prochaines élections». Et la France, ancien colon et partenaire stratégique dans la lutte contre le terrorisme dans le Sahel, par son chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian, a appelé, lui aussi, les autorités tchadiennes à mener «au plus vite» une enquête «impartiale» sur les morts dans la tentative d'arrestation de Yaya Dillo[9].
Candidats restés au course présidentielle du 11 avril 2021
Après la tentative d'arrestation meurtrière, la liste se rétrécit par le retrait de leader de l'opposant en laissant que six candidat face au président sortant ce qui lui donne une forte chance de réélection pour un sixième mandat.
Candidats | Partis | Premier tour | Second tour | |||
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Voix | % | Voix | % | |||
Idriss DĂ©by | MPS | |||||
Félix Nialbé Romadoungar | URD | |||||
Brice Mbaimon | MPTR | |||||
Albert Pahimi Padacké | RND | |||||
Lydie Beassemda | PDI | |||||
Théophile Yombombé | RNDT | |||||
Baltazar Alladoum | ASTRE | |||||
Votes valides | ||||||
Votes blancs et nuls | ||||||
Total | 100 | 100 | ||||
Abstention | ||||||
Inscrits / participation |
Notes et références
- « Confusion. Questionnement après l’attaque contre l’opposant Yaya Dillo au Tchad », sur Courrier international, (consulté le )
- « Au Tchad, la campagne présidentielle se durcit », La Croix,‎ (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le )
- « Tchad : ce que les autorités reprochent à l’opposant Yaya Dillo Djerou – Jeune Afrique », sur JeuneAfrique.com, (consulté le )
- « Au Tchad, au moins deux morts au cours de la tentative d’arrestation d’un opposant », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
- « Tchad: violences au domicile de l’opposant Yaya Dillo », sur fr.news.yahoo.com (consulté le )
- « Tchad: l’opposant Yaya Dillo exfiltré de son domicile par des proches », sur RFI, (consulté le )
- (en) « Chad opposition leader says several relatives killed in home raid », sur www.aljazeera.com (consulté le )
- AfricaNews, « Tchad : trois candidats se retirent de l'élection présidentielle », sur Africanews, 2021-03-04cet20:23:01+01:00 (consulté le )
- « Au Tchad, la campagne présidentielle se durcit », La Croix,‎ (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le )