Yakuza eiga
Le yakuza eiga (ă€ăŻă¶æ ç» ou ă€ăŻă¶ăăă) [âjakÉŻdza eËÉĄa][1], parfois simplement appelĂ© film de yakuza en français, est un genre de film trĂšs populaire dans le cinĂ©ma japonais qui se concentre sur la vie et les relations des yakuzas, Ă©galement appelĂ© la mafia japonaise.
Historique
Ninkyo eiga
Les ninkyo eiga ou « films de chevalerie » sont des films de yakuzas idéalisés et formalistes avec une forte dimension moralisante[2].
LâĂąge dâor du genre se situe dans les annĂ©es 1960. La plupart ont Ă©tĂ© produits par le studio Toei. Ces films se situent dans la pĂ©riode comprise entre la fin de la fĂ©odalitĂ© et la Seconde Guerre mondiale. MalgrĂ© lâĂ©vocation de cette pĂ©riode, ils traitent de sujets contemporains, comme lâinfluence de lâOccident, gĂ©nĂ©ralement sous la forme dâun honorable hors-la-loi (personnifiĂ© par le stoĂŻque Ken Takakura) dĂ©chirĂ© entre les valeurs contradictoires de giri (devoir) et ninjo (sentiments personnels).
Acteurs emblĂ©matiques de cette pĂ©riode : ShintarĆ Katsu, Ken Takakura, KĆji Tsuruta, Junko Fuji, Akira Kobayashi.
CinĂ©astes notables de cette pĂ©riode : Yasuo Furuhata, Takashi Harada, Teruo Ishii, Tai KatĆ, Masahiro Makino, Yasuzo Masumura, Kenji Misumi, Sadao Nakajima, Kiyoshi Saeki, Masahiro Shinoda, Norifumi Suzuki, Seijun Suzuki, TokuzĆ Tanaka, KĆsaku Yamashita.
Jitsuroku eiga
Les jitsuroku eiga sont des films de yakuzas réalistes, souvent anarchisants, plutÎt portés sur la violence spectaculaire[3].
Ce nouveau type de yakuza eiga Ă©merge dans les annĂ©es 1970. Jitsuroku peut se traduire par « vrai document ». Ces films sont censĂ©s ĂȘtre plus rĂ©alistes, car basĂ©s sur des histoires vraies, et filmĂ©s dans un style documentaire. Le jitsuroku eiga est popularisĂ© par Combat sans code d'honneur (1973), de Kinji Fukasaku. Ce film, qui a donnĂ© naissance Ă quatre suites basĂ©es sur le roman original, dĂ©peint l'aprĂšs-guerre des ââyakuzaââ, qui nâĂ©taient pas que les honorables hĂ©ritiers du code des samouraĂŻs, mais aussi dâimpitoyables voyous. Le film a Ă©tĂ© applaudi pour la performance de Bunta Sugawara, le propulsant au rang de star.
Mais le yakuza eiga dĂ©cline, du fait de lâusure rapide du genre, et de la montĂ©e en puissance du cinĂ©ma hollywoodien au box-office japonais.
Acteurs emblĂ©matiques de cette pĂ©riode : Bunta Sugawara, ShintarĆ Katsu
Cinéastes notables de cette période : Kinji Fukasaku, Hideo Gosha, Kon Ichikawa, Kenji Misumi, Sadao Nakajima
Développements récents
Dans les années 1990, les films de yakuza au Japon ont diminué. Maintenant, beaucoup sont des films à petit budget. Les films de Takeshi Kitano, acclamés par la critique, font exception, et sont connus dans le monde entier.
CinĂ©astes notables de cette pĂ©riode : Shinji Aoyama, Yasuo Furuhata, Hideo Gosha, Takashi Ishii, Seiji Izumi, Takeshi Kitano, Kiyoshi Kurosawa,Takashi Miike, RokurĆ Mochizuki
Films emblématiques
- 1927 : Le Journal de voyage de Chuji de Daisuke ItĆ
- 1948 : L'Ange ivre d'Akira Kurosawa
- 1964 : Fleur pĂąle de Masahiro Shinoda
- 1966 : Le Vagabond de Tokyo de Seijun Suzuki
- 1967 : La Marque du tueur de Seijun Suzuki
- 1968 : La Pivoine rouge de KĆsaku Yamashita
- 1969 : La Pivoine rouge : Le Jeu des fleurs de Tai KatĆ
- 1971 : Guerre des gangs Ă Okinawa de Kinji Fukasaku
- 1972 : La LĂ©gende de ZatoĂŻchi : La Blessure de ShintarĆ Katsu
- 1973 : Combat sans code d'honneur de Kinji Fukasaku
- 1974 : Autant en emporte mon nunchaku de Shigehiro Ozawa
- 1974 : The Yakuza de Sydney Pollack
- 1975 : Le CimetiĂšre de la morale de Kinji Fukasaku
- 1982 : Dans l'ombre du loup de Hideo Gosha
- 1989 : Black Rain de Ridley Scott
- 1990 : Jugatsu de Takeshi Kitano
- 1993 : Sonatine de Takeshi Kitano
- 1996 : Kids Return de Takeshi Kitano
- 1997 : Hana-Bi de Takeshi Kitano
- 1999 : Dead or Alive de Takashi Miike
- 2000 : Brother de Takeshi Kitano
- 2001 : Ichi the Killer de Takashi Miike
- 2001 : Gozu de Takashi Miike
- 2010 : Outrage de Takeshi Kitano
- 2012 : Outrage: Beyond de Takeshi Kitano
- 2017 : Outrage: Coda de Takeshi Kitano
Notes et références
- Prononciation en japonais standard retranscrite selon la norme API.
- Donald Richie (trad. de l'anglais), Le CinĂ©ma japonais, Monaco, Ăditions du Rocher, , 402 p. (ISBN 2-268-05237-0), p. 368
- Donald Richie (trad. de l'anglais), Le CinĂ©ma japonais, Monaco, Ăditions du Rocher, , 402 p. (ISBN 2-268-05237-0), p. 367
Voir aussi
Bibliographie
- (en) Mark Schilling (2003), The Yakuza Movie Book : A Guide to Japanese Gangster Films, Stone Bridge Press (ISBN 1-880656-76-0)
Articles connexes
Liens externes
- Le genre yakuza eiga sur Cinémasie.com
- Introduction au Yakuza-eiga par le réalisateur américain Paul Schrader
- Ninkyo Posters
- Yakuza Eiga, qu'est-ce que c'est ? sur le site d'Arte