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William Rogers

Wolf Benjamin Cohen, dit William Rogers, né le à Leeuwarden[1] et mort à Paris le [2], est un dentiste parisien d'origine néerlandaise.

William Rogers
William Rogers en 1851
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  34 ans)
Paris
SĂ©pulture
Nom de naissance
Wolf Benjamin Cohen
Pseudonyme
William Rogers
Nationalité
française (à partir de )
Activité

Biographie

Caricature de William Rogers par Nadar (1852).

Issu d'une famille juive nĂ©erlandaise, Benjamin Cohen adopta un pseudonyme anglicisant afin de faciliter ses affaires en se faisant passer pour un praticien londonien diplĂ´mĂ© de la facultĂ© d'Édimbourg, oĂą il affirmait avoir Ă©tĂ© « reçu Â» en 1833.
Revendiquant l'invention des amalgames en platine et des dentiers « osanores Â», il s'Ă©tablit comme dentiste Ă  Paris en 1836[3]. DĂ©pourvu de tout diplĂ´me, il fut condamnĂ© en première instance () et en appel () pour exercice illĂ©gal de la mĂ©decine Ă  la suite d'une plainte dĂ©posĂ©e contre lui par Joseph Audibran et plusieurs autres membres de la SociĂ©tĂ© de chirurgie dentaire de Paris. Ce jugement fut cependant cassĂ© en , la Cour de cassation ayant jugĂ© que la pratique de la dentisterie ne s'apparentait pas Ă  la mĂ©decine si elle ne s'Ă©tendait pas au traitement des maladies de la bouche.

Adepte de procédés publicitaires nouveaux et tapageurs (tels que l'insertion d'articles dithyrambiques dans la presse ou l'emploi d'hommes-sandwich alors appelés laquais-affiche), il rivalisa avec un autre dentiste à grand spectacle, Georges Fattet. Les deux hommes s'intentèrent des procès et s'accusèrent mutuellement de plagiat. Rogers prétendit notamment que Fattet avait été son commis et, qu'à cette occasion, il lui avait volé le secret de fabrication des osanores. Il affirma également que Fattet n'était à l'origine qu'un simple garçon pâtissier qu'il employait pour balayer son cabinet[4].
Ce dernier était situé au no 270 de la rue Saint-Honoré, en face du passage Delorme.

En 1848, William Rogers aurait demandé sa naturalisation en récompense de sa participation à la Révolution de Février[5].

Au dĂ©but des annĂ©es 1850, il essaya d'exploiter la buccomancie, une variante de la physiognomonie consistant Ă  dĂ©duire le caractère des individus de l'examen de leur dentition et de la conformation de leurs lèvres, bouche et menton. Il publia en 1851 un traitĂ© de cette pseudo-science, dans lequel il affirmait : « Montrez moi la bouche d'une personne et je vous dirai ce qu'elle a Ă©tĂ©, ce qu'elle est, ce qu'elle sera Â».

Après sa mort, en 1852, son cabinet fut repris par son frère cadet[1], Nochem Cohen-Rogers (né à Leeuwarden en 1823 et mort à Paris le [6]), qui reprit le pseudonyme de William Rogers[7].

Il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise (7e division).

Notes et références

  1. La généalogie Levie Kanes (site consulté le 7 octobre 2011) donne, pour père de Wolf Benjamin Cohen (né en 1818) et de Nochem Cohen (né en 1823), Benjamin Wolf Cohen né à Leeuwarden en 1796 et décédé à Paris en 1865 à l'adresse connue de William Rogers. Cf. Actes de décès du 1er arrondissement de Paris, no 444, 10 avril 1865 (où il est mentionné comme Benjamin Cohen, rentier, âgé de 70 ans).
  2. Décès de Wolf, Benjamin Cohen dit William Rogers. Fichiers alphabétiques de l’état civil reconstitué, arrondissement ancien de Passy.
  3. Date donnée par son avocat. Cf. La Presse, 22 octobre 1846.
  4. « Variétés. - Encore les dents osanores », Gazette médicale de Paris, XVIe année, 3e série, t. I, no 43, 24 octobre 1846.
  5. Les journées de février, histoire illustrée de la liberté reconquise, Paris, Martinon, p. 64.
  6. Actes de décès du 1er arrondissement de Paris, no 502, 10 mai 1875.
  7. Une publicité pour William Rogers figure dans un programme des Concerts militaires des jardins du Palais-Royal (no 38, 23 août 1874).

Bibliographie

  • Henri Morgenstern, Les Dentistes français au XIXe siècle, Paris, L'Harmattan, 2009, p. 42-48, 52.
  • Joseph-Marie QuĂ©rard, La France littĂ©raire, t. XII, Paris, 1864, p. 731-733.

Ouvrages publiés par William Rogers

  • Esquisses sur les dents osanores, Paris, 1844.
  • L'EncyclopĂ©die du dentiste, ou RĂ©pertoire gĂ©nĂ©ral de toutes les connaissances mĂ©dico-chirurgicales sur l'anatomie de la bouche et la pathologie dentaire, avec des conseils aux mères, aux nourrices et aux gens du monde sur les soins de la bouche et les moyens de conserver les dents saines et belles, Paris, Baillère, 1845.
  • Manuel d'hygiène dentaire Ă  l'usage de toutes les classes et professions, Paris, Baillère, 1846.
  • Dictionnaire des sciences dentaires, ou RĂ©pertoire gĂ©nĂ©ral de toutes les connaissances nĂ©cessaires au dentiste, Paris, Krabbe, 1847 (seconde Ă©dition).
  • Almanach des mâchoires pour 1851, Paris, 1850.
  • La Buccomancie, ou l'art de connaĂ®tre le passĂ©, le prĂ©sent et l'avenir d'une personne, d'après l'inspection de sa bouche, Paris, Baillère, 1851 (traduite en Allemand par Heinrich Gauss : Die Buccomantie, Weimar, 1853).

Ouvrage posthume publié par son frère

  • Nouveau mĂ©moire sur la première dentition. - RĂ©sumĂ© de trente annĂ©es d'expĂ©rience et de recherches, Paris, 1869.
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