Wilhelm von Mirbach
Le comte Wilhelm von Mirbach Harff (Bad Ischl en Haute-Autriche, - Moscou, ) est un diplomate allemand. Il a participé aux négociations soviéto-allemandes de Brest-Litovsk entre décembre 1917 et mars 1918. Il a été nommé ambassadeur d'Allemagne à la RSFSR en avril 1918.
Biographie
Issu d'une riche famille catholique d'aristocrates prussiens, il est un descendant de Johann Wilhelm von Mirbach-Harff (de), fondateur de l'Académie de chevalerie rhénane et de Richard von Vorst-Gudenau (de) son grand-père paternel. Ses parents étaient le comte Ernst von Mirbach-Harff (de) et son épouse, née Wilhelmine von Thun-Hohenstein (1851-1929).
Il sert entre 1908 et 1911 comme conseiller à l'ambassade d'Allemagne de Saint-Pétersbourg[1]. Il est ensuite conseiller politique du commandement militaire allemand à Bucarest. En 1915, Mirbach est ambassadeur d'Allemagne à Athènes, dont il est expulsé en décembre 1916 après la prise du pouvoir par le gouvernement favorable à l'Entente d'Elefthérios Venizélos[2]. Du 16 décembre 1917 au 10 février 1918, il est envoyé extraordinaire allemand à Pétrograd, mission qui aboutit à la signature du traité de Brest-Litovsk, à la suite duquel il est nommé ambassadeur à Moscou en avril 1918.
Assassinat
Il est assassiné par Iakov Bloumkine, à la demande du comité central du Parti socialiste-révolutionnaire de gauche, qui a essayé de provoquer la reprise de la guerre avec l'Allemagne[3] - [4]. Bloumkine est entré dans la résidence de Mirbach en utilisant des documents falsifiés et a tiré sur sa victime à bout portant.
Loin de remettre en cause le traité de paix avec l'Allemagne, cet acte terroriste confirme l'urgence de parachever les négociations avec l'Allemagne et l'Autriche-Hongrie, qui aboutissent au Traité de Berlin (27 août 1918) ; toutefois, l'assassinat de Mirbach marque le début de la révolte des socialistes-révolutionnaires de gauche à Moscou en 1918.
Wilhelm v. Mirbach est remplacé par Karl Helfferich comme ambassadeur allemand à la RSFSR. Le Traité de Berlin sera finalement dénoncé à la chute de l'Empire allemand (9-11 novembre 1918).
Notes et références
- Richard Pipes (trad. Jean-Mathieu Luccioni), La Révolution russe, Paris, Presses universitaires de France, coll. « Connaissance de l'Est », , 866 p. (ISBN 978-2-13-045373-4, OCLC 1023996646), p. 566.
- « L'expulsion du comte de Mirbach, ministre d'Allemagne, à Athènes », Le Miroir, no 160, (lire en ligne, consulté le )
- Nicolas Werth, Essai sur l'histoire de l'Union soviétique 1914 - 1991, Paris, Perrin, coll. « Tempus », (1re éd. 2019), 476 p. (ISBN 9782262078799)
- Léon Trotski, « L'endroit d'où l'on ne revient pas », avril 1936.
Bibliographie
- (de) Ludwig Biewer, « Mirbach-Harff, Wilhelm Graf von », dans Neue Deutsche Biographie (NDB), vol. 17, Berlin, Duncker & Humblot, , p. 556 (original numérisé).
Liens externes
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