Wang Zhaojun
Wang Zhaojun (chinois 王昭君 ; pinyin Wáng Zhāojūn) est une femme du harem de Yuandi (汉元帝), l'empereur Yuan de la dynastie Han (48-33 av. J.-C.), qui fut donnée comme femme à Hu Hanye, chanyu (empereur) des Xiongnu. Elle est considérée comme une des quatre beautés de la Chine antique.
Reine des Xiongnu (d) |
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Naissance | |
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Sépulture | |
Nom dans la langue maternelle |
王嬙 |
Prénom social |
昭君 |
Activités |
Femme politique, déesse, Court lady, poétesse |
Conjoints | |
Enfant |
Yituzhiyashi (d) |
Biographie
En 33 av. J.-C., Hu Hanxie, le chanyu (单于) des Xiongnu, se rendit à Chang'an (actuellement Xi'an) pour rendre hommage à l’empereur de Chine. Il profita de cette occasion pour exprimer son désir de devenir un gendre de l'empereur (tradition du heqin). Au lieu d’honorer le chanyu avec une princesse, on lui montra cinq femmes du harem impérial, dont l’une était Wang Zhaojun.
D’après le Livre des Han postérieurs, Wang Zhaojun fut volontaire pour rejoindre le chanyu. Quand elle fut convoquée à la cour, sa beauté surprit et l’empereur faillit reconsidérer sa décision de l’envoyer auprès du chanyu Xiongnu.
Wang Zhaojun devint une favorite de Hu Hanxie, donnant naissance à deux fils. Seul l’un d’eux survivra, Yituzhiyashi (zh) (伊屠智牙师). Ils eurent aussi au moins une fille, Yun (云), qui devint la princesse Yimuo et plus tard devint une personnalité majeure du monde Xiongnu. Quand Hu Hanxie mourut en 31 av. J.-C., Wang Zhaojun souhaita revenir en Chine. L’empereur Han Chengdi (成帝), cependant, lui ordonna de suivre la coutume du lévirat xiongnu et de devenir l’épouse du fils aîné de son mari. Elle eut deux filles de ce mariage.
Influence sur la littérature
L’histoire de Wang Zhaojun inspira les écrivains et les poètes pendant des siècles. L'un d'eux raconte qu'elle serait entrée à la cour de l'empereur Yuan à la suite d'un concours de beauté. Les participantes devaient faire parvenir à l'empereur leur image, afin qu'il les sélectionne. Wang Zhaojun se fit faire un portrait par un peintre, mais, à court d'argent, elle ne put le payer. Pour se venger, celui-ci détériora sa beauté en déformant le tableau. L'empereur la sélectionna néanmoins, mais ne la visita jamais en personne. Il ne découvrit son véritable visage que quand il la désigna comme épouse du chanyu Hu Hanxie. Il en tomba alors éperdument amoureux, malheureusement trop tard.
D'autre auteurs, en fonction des impératifs moraux confucéens, condamnaient soit l’exil de la mère patrie, soit la tradition du lévirat des barbares, qui auraient entraîné le suicide de Wang Zhaojun.
Les pieds bandés
Les pieds bandés, qui apparaissent sous la dynastie Song (song chao 宋朝), marquèrent l’ethnicité chinoise en créant une frontière morale et physique qui séparait les Chinois des barbares. Avec l’apparition des pieds bandés, un changement apparaît aussi dans la légende de Wang Zhaojun. Précédemment elle se suicidait pour éviter la honte du lévirat, avec les Song elle reste fidèle à l’empereur et se noie avant même de mettre le pied en terre xiongnu.
Voir aussi
Bibliographie
- Kwong Hing Foon, Wang Zhaojun, une héroïne chinoise de l'histoire à la légende, Paris, Collège de France/IHEC, 1986.
- Kwong Hing Foon, « Wang Zhaojun dans les contes populaires contemporains », Études chinoises, no 11.1, 1992. [lire en ligne]