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Walkin' Blues

Walkin' Blues est un standard du blues, très certainement écrit par Son House, et enregistré par celui-ci à plusieurs reprises, avec parfois une mélodie, des paroles ou un titre différents. Son premier enregistrement, intitulé My Black Mama, date de 1930[1]. La chanson est popularisée par Robert Johnson qui l'enregistre en 1936[2], puis par Muddy Waters qui en donne plusieurs interprétations à partir de 1941.

My Black Mama
Single de Son House
Face A My Black Mama—Part I
Face B My Black Mama—Part II
Sortie
Enregistré
Grafton, Wisconsin
Genre Delta blues
Format 78 tours
Auteur Son House
Label Paramount (13042)

Singles de Son House

Différentes versions de Son House

Plusieurs chansons intitulĂ©es Walking Blues sont enregistrĂ©es avant 1930, comme celles de Ma Rainey ou Lucille Bogan, mais sont sans rapport avec la chanson de Son House. Certaines paroles comme « I woke up this morning feeling down to my shoes Â» sont dĂ©jĂ  utilisĂ©es dans des chansons de blues plus anciennes, par exemple Good Man Sam de Julia Moody en 1922[3].

Eddie « Son Â» House enregistre My Black Mama Ă  Grafton, Wisconsin, en . Il chante seul et s'accompagne lui-mĂŞme Ă  la guitare[4]. Le morceau est publiĂ© en deux parties sur les deux faces d'un disque 78 tours par Paramount en [5]. La forme musicale est un blues Ă  12 mesures. Certaines paroles peuvent ĂŞtre discernĂ©es dans d'autres disques de l'Ă©poque, en particulier Work House Blues de Bessie Smith (1924). A la manière des chants de travail, chaque phrase dĂ©bute par un silence, reprĂ©sentant la chute imaginaire d'un outil. Un riff au Bottleneck est glissĂ© entre les couplets et les refrains. Dans les annĂ©es 1960, House reconnait avoir appris la mĂ©lodie de James McCoy, un musicien de Lyon, dans le Mississippi, jamais enregistrĂ©. A son retour dans le Mississippi, My Black Mama (ou Walking Blues) est rapidement adoptĂ© et imitĂ© par d'autres musicien de Delta blues[1].

Pendant son séjour à Grafton, Son House enregistre avec un autre guitariste, probablement Willie Brown[4], un blues dont les paroles s'inspirent en partie de Lonesome House Blues de Blind Lemon Jefferson. Cet air est intitulé Walking Blues, bien qu'il soit plus proche de la chanson de Jefferson que de My Black Mama. Cette prestation reste inédite jusqu'en 1988, date à laquelle Document Records la publie sur Delta Blues, Vol. 1, 1929–1930[1].

En , à Clack Store, près de Lake Cormorant, dans le Mississippi, House enregistre une autre version de Walking Blues sous la supervision d’Alan Lomax, lors d’une de ses sessions d’enregistrement sur le terrain pour la Bibliothèque du Congrès[4]. Cette fois, House joue avec un groupe composé du guitariste Willie Brown, du mandoliniste "Fiddlin'" Joe Martin et de l’harmoniciste Leroy Williams[6].

L'année suivante, le , House enregistre à Robinsonville, Mississippi, une nouvelle performance avec Lomax intitulée Walking Blues. Mais celle-ci comporte une mélodie et des paroles fort différentes des premières. D'après une interview menée le même jour, House semble se référer à cette pièce sous le nom de Girl I Love Is Dead[1].

Après avoir été redécouvert, à la suite de plusieurs décennies d'inactivité musicale, House enregistre Death Letter pour Columbia, une chanson qui répète une partie des paroles de My Black Mama. Cette piste, intitulée Death Letter Blues, sort sur l'album Father of the Folk Blues (1965)[1].

My Black Mama est la version le plus souvent reprise par les autres musiciens.

Walkin' Blues
Single de Robert Johnson
Face A Sweet Home Chicago
Face B Walkin' Blues
Sortie [7]
Enregistré
San Antonio, Texas
Durée 2:59
Genre Delta blues
Format 78 tours
Auteur Robert Johnson (crédité)
Producteur Don Law
Label Vocalion (Vo 03601)

Singles de Robert Johnson

Robert Johnson et Muddy Waters

Robert Johnson enregistre Walkin' Blues le Ă  San Antonio au Texas (Vocalion 03601). Il l’a probablement apprise des prestations de House dans le Mississippi Delta au dĂ©but des annĂ©es 1930. Dans sa version, les paroles « She got Elgin movements, from her head down to her toes Â» sont directement empruntĂ©es Ă  Change My Luck de Blind Lemon Jefferson (1928)[8] - [9]. Un autre vers du 3e couplet, « I been mistreated an’ I don’t mind dyin' », a Ă©tĂ© enregistrĂ© prĂ©cĂ©demment par Mamie Smith en 1920 dans Fare Thee Honey[10].

Robert Johnson ralenti le tempo du morceau original My Black Mama[11]. Vraisemblablement, il enseigne la mélodie au bluesman Johnny Temple, qui enregistre Lead Pencil Blues sur cet air en 1935 (Vocalion)[1].

Walkin' Blues est éditée en face B du single Sweet Home Chicago par Vocalion (03601) en [7]. Ce titre est inclus dans la première réédition des chansons de Johnson en 1961, King of the Delta Blues Singers (Columbia). En 1990, on le retrouve sur le coffret 2 CD The Complete Recordings.

Texte du premier couplet

I woke up this mornin', feelin' round for my shoes
Know by that I got these old walkin' blues, well
Woke up this mornin' feelin round for my shoes
But you know by that, I got these old walkin' blues

Un autre musicien qui connait bien l’air de Son House est Muddy Waters, qui l’enregistre plusieurs fois au début de sa carrière : sous le titre Country Blues pour Lomax en 1941 ; (I Feel Like) Going Home en 1948 pour son second single (Aristocrat 1305), couplé avec I Can't Be Satisfied ; et Walkin' Blues, publié en 1950 sur la face B de Rollin' Stone (Chess 1426)[1].

Reprises

Diverses versions de Walking Blues sont réalisées ensuite par Paul Butterfield, Taj Mahal et Johnny Winter, entre autres. Chacune se réfère à l'une ou l'autre des performances classiques de House, Johnson et Waters[1]. Parmi les nombreux artistes ayant repris Walkin' Blues[12], on compte notamment :

Au cinéma

La chanson apparait aussi dans la bande son de plusieurs films[13].

Notes et références

  1. Komara 2006, p. 714.
  2. « jazz24.org/2013/03/walkin-blue… »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?).
  3. (en) Max Haymes, « I Need-A Plenty Grease In My Frying Pan (Roots and Influences of Vaudeville & Rural Blues: 1919-1940 - CD B) », sur Earlyblues.com, (consulté le )
  4. (en) Stefan Wirz, « Illustrated Son House Discography », sur Wirz' American Music (consulté le )
  5. (en) « Cover versions of My Black Mama by Son House », sur SecondHandSongs (consulté le )
  6. (en) Alan Lomax, The Land Where the Blues Began, The New Press, (ISBN 0-413-67850-4), p. 16-19
  7. (en) « 78 RPM - Robert Johnson - Sweet Home Chicago / Walkin' Blues - Vocalion - USA - 03601 », sur 45worlds.com (consulté le )
  8. Komara 2006, p. 105.
  9. (en) Wolfgang Karrer, « Blind "Lemon" Jefferson - The Songs », sur wkarrer.webs.com, (consulté le )
  10. (en) Max Haymes, « I Need-A Plenty Grease In My Frying Pan (Roots and Influences of Vaudeville & Rural Blues: 1919-1940 - CD A) », sur Earlyblues.com, (consulté le )
  11. (en) Bluesland: portraits of twelve major American blues masters, Pete Welding, Dutton, 1991
  12. (en) « Cover versions of Walkin' Blues by Robert Johnson », sur SecondHandSongs (consulté le )
  13. (en) « Titles with Soundtracks Matching "Walkin Blues" », sur Internet Movie Database (consulté le )

Voir aussi

Bibliographie

  • (en) Edward Komara, Encyclopedia of the Blues, vol. 1 et 2, New York, Routledge, , 2e Ă©d. (1re Ă©d. 2004), 1440 p. (ISBN 0-415-92699-8, lire en ligne [PDF]), « My Black Mama (Walking Blues) », p. 714. Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • (en) Pete Madsen, Slide Guitar : Know the Players, Play the Music, Rowman & Littlefield, , 168 p. (ISBN 978-1-47685-323-9)

Liens externes

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