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Voyageur (fourrure)

De la fin du XVIIe siècle au milieu du XIXe siècle, en Amérique du Nord, un voyageur était un employé d'une compagnie qui partait faire la traite des fourrures avec les Autochtones.

Shooting the Rapids, 1879
par Frances Anne Hopkins (1838-1919)

Histoire

En 1681, les autorités françaises réalisèrent que les commerçants de fourrures devaient être contrôlés de manière que l'industrie reste rentable. Elles ont ainsi légitimé et limité le nombre de coureurs des bois en établissant un système utilisant des permis (ou congés). Cette légitimation créa la seconde génération de coureurs des bois : les voyageurs. Les voyageurs possédaient un permis, ou étaient alliés avec un marchand de Montréal en possédant un.

Le commerce de la fourrure était alors contrôlé par un petit nombre de marchands de Montréal. La Nouvelle-France commença aussi une politique d'expansion dans un but de dominer le commerce. L'influence française s'étendit vers l'Ouest, le Nord et le Sud. Des forts et des comptoirs furent construits avec l'aide des explorateurs et des commerçants. Des traités de commerce furent négociés avec les Autochtones, et le commerce de la fourrure devint très profitable et organisé. Le système devint complexe, et les voyageurs, dont beaucoup étaient des indépendants, devinrent lentement des travailleurs engagés sous contrat.

Un voyageur joué par un acteur de la North West Company Post State Historic Site, près de Pine City au Minnesota

Pour la plupart, les voyageurs étaient des équipes embauchées pour s'occuper des canots transportant les biens de commerce et les approvisionnements aux comptoirs de traite où les biens et approvisionnements étaient échangés contre des fourrures. Ces canots voyageaient le long de voies d'eau bien établies. Ils ramenaient ensuite les fourrures à Montréal. Certains voyageurs restaient dans l'arrière-pays durant l'hiver et transportaient les biens de commerce des comptoirs de traite à des postes avancés français plus éloignés. Durant cette période, ils aidaient aussi à négocier le commerce dans les villages autochtones. Au printemps, ils transportaient les fourrures de ces postes avancés aux comptoirs de traite. Les voyageurs servaient aussi de guides pour les explorateurs (tels que Pierre La Vérendrye). Les canotiers parlaient généralement français et étaient des Canadiens français, ou métis. Ils venaient habituellement de l'île de Montréal ou des seigneuries et paroisses le long, ou près, du Saint-Laurent.

Les voyageurs étaient des employés hautement valorisés de compagnies de commerce telles que la Compagnie du Nord-Ouest (CNO) et la compagnie de la Baie d'Hudson (CBH). En raison de l'efficacité des voyageurs, la CNO réussit à défier la CBH. La CBH commença à embaucher ses propres voyageurs en 1815 pour l'aider à rivaliser avec la CNO.

Au XIXe siècle, les voyageurs ont servi dans la milice canadienne. Leur régiment était singulier. Mais ils ont beaucoup changé le cours de l'histoire durant la guerre de 1812. Ils seront 3 000 à se joindre pour défendre la nation.

Voyageurs passant devant une chute en canot, de Frances Anne Hopkins, 1869.

Les voyageurs sont légendaires, surtout au Canada français. Ils sont des héros célébrés dans le folklore et la musique. Sans les voyageurs et les coureurs des bois avant eux, il n'y aurait eu aucun commerce de fourrure et les colonies de la plupart de l'Amérique du Nord auraient alors pris une direction différente. Les explorations qui conduisirent à l'ouverture vers l'Ouest ne se seraient pas produites, et les relations entre les Autochtones et les Européens auraient été très différentes.

Voir aussi

Voyageurs at Dawn, 1871
par Frances Anne Hopkins

Articles connexes

Liens externes

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