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Voyage d'Allemagne

Le « voyage d'Allemagne », ou « voyage d'Austrasie », est une expédition militaire de Henri II contre Charles Quint en 1552. Ce raid militaire dans le Saint-Empire romain germanique lui permet de s'emparer par surprise des Trois-Évêchés, comprenant les trois villes de Metz, Toul et Verdun[alpha 1].

Contexte historique

Lettre du connétable de Montmorency demandant des renforts à Antoine de Bourbon, duc de Vendôme, contre Charles Quint dont l'armée se dirige vers Metz, (Archives nationales).

La guerre entre la France et le Saint-Empire reprend en , principalement en Italie. Mais la France convoite aussi les terres des Trois-Évêchés, possessions impériales jugées isolées par rapport aux autres territoires germaniques. En , avec le soutien des princes luthériens ligués contre Charles Quint, Henri II organise alors son « voyage d'Allemagne », une expédition militaire préparée minutieusement par Anne de Montmorency, contre le Saint-Empire romain germanique[1].

La chevauchée d'Austrasie

Le , l'armĂ©e française, forte de 40 000 hommes, est prĂŞte Ă  se mettre en mouvement[1]. Alors que le roi et François de Guise inspectent les troupes royales, Montmorency quitte Joinville, pour se rendre Ă  Toul. Sous les ordres du connĂ©table de Montmorency, les troupes de Henri II s'emparent sans combattre de la ville Ă©piscopale le [1]. Les troupes poursuivent aussitĂ´t leur chevauchĂ©e vers Gorze, qu'ils assiègent. Le bourg et son château sont pris le , et les assiĂ©gĂ©s impĂ©riaux sont en partie massacrĂ©s[1].

Le mĂŞme jour, l'avant-garde française, composĂ©e de 1 500 cavaliers, arrive sous les murs de Metz, et occupe par surprise les portes de la ville. Le lendemain, le roi Henri II rencontre le maĂ®tre Ă©chevin de Metz, Jacques de Gournay, Ă  Gondrecourt. Le , le roi se rend en armes Ă  Toul, oĂą il est reçu par l'Ă©vĂŞque Toussaint de HocĂ©dy, le maĂ®tre Ă©chevin ayant quittĂ© sa ville en signe de protestation pour Pont-Saint-Vincent[1]. L'armĂ©e française se rend ensuite Ă  Nancy, oĂą le roi fait son entrĂ©e solennelle le . Henri II renvoie Christine de Danemark, nièce de l'empereur Charles Quint, impose la rĂ©gence de Nicolas de MercĹ“ur et prend en otage le jeune duc Charles III, âgĂ© de 9 ans, et l'envoie Ă  Paris.

Henri II fait son entrĂ©e solennelle Ă  Metz le . Les Messins l'accueillent sans joie, reprochant aux maĂ®tres Ă©chevins messins, les paraiges, d'avoir trahi la citĂ©. La ville est toutefois soumise, sous le ferme contrĂ´le des hommes de Montmorency. Henri II reprend sa route le , vers le Rhin, laissant Ă  Metz 3 400 hommes. Il passe par Saverne, Strasbourg qui lui ferme ses portes, Haguenau, qui se rend le , puis Altenstadt le , oĂą il fait demi-tour[1]. Vers le , sur le chemin du retour, Henri II occupe Verdun, avant de rentrer en France. Ainsi s'achève la chevauchĂ©e d'Austrasie. La rĂ©action de l'empereur Charles Quint se traduit peu après par le siège de Metz d’ Ă  , suivi du retrait de Charles Quint.

Notes et références

Notes

  1. Les Trois-Évêchés, occupés par Henri II en 1552, seront rattachés au royaume de France lors du traité de Westphalie de 1648.

Références

  1. Guy Cabourdin, « Les temps modernes, de la Renaissance à la guerre de Trente ans », dans Encyclopédie illustrée de la Lorraine, Histoire de la Lorraine, Nancy, Presses universitaires de Nancy, , p. 67-73

Annexes

Bibliographie

  • Gaston Zeller, « Les Ă©vĂ©nements de 1552 et l'unitĂ© française », dans Le Pays lorrain, 33e annĂ©e, 1952, p. 33-42 (lire en ligne)
  • Marie-JosĂ© Laperche, « Metz, Toul et Verdun Ă  la veille du "Voyage d'Allemagne". Tableau Ă©conomique et social », dans Études touloises, 2003, no 105, p. 3-7 (lire en ligne)
  • Philippe Masson, « Politique et sociĂ©tĂ© dans la première moitiĂ© du XVIe siècle », dans Études touloises, 2003, no 105, p. 27-31 (lire en ligne)
  • Georges Viard, « GĂ©opolitique d’une rĂ©gion frontière : l’Europe Ă  la veille du “Voyage d’Allemagne” », dans Études touloises, 2003, no 105, p. 32-38 (lire en ligne)
  • Philippe Martin, « Le Voyage d’Allemagne », dans Études touloises, 2003, no 105, p. 45-53 (lire en ligne)

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