Volker Eckert
Volker Eckert (né le à Oelsnitz/Vogtl. (Saxe, Allemagne de l'Est) et mort le à Bayreuth (Bavière, Allemagne)) est un tueur en série est-allemand puis allemand.
Volker Eckert | ||
Tueur en série | ||
---|---|---|
Information | ||
Naissance | Oelsnitz/Vogtl. (Saxe, Allemagne de l'Est) |
|
Décès | Bayreuth (Bavière, Allemagne) |
|
Cause du décès | Suicide | |
Nationalité | Allemagne de l'Est puis Allemagne | |
Surnom | Le tueur au Polaroïd (France) L'étrangleur de prostituées (Espagne)[1] |
|
Sentence | S'est suicidé avant son procès | |
Actions criminelles | Meurtres | |
Victimes | 6 à 19 | |
Période | - | |
Pays | Allemagne de l'Est, Allemagne, France, Espagne, Italie, Pologne, République tchèque | |
Arrestation | ||
Routier de profession, il a avoué le meurtre de six femmes dont cinq prostituées. Il a été soupçonné de dix-neuf meurtres en France, en Espagne, en Pologne, en Tchéquie et en Allemagne entre 1974 et 2006.
Biographie
Enfance et adolescence
Volker Eckert naît le à Oelsnitz/Vogtl. (Saxe, Allemagne de l'Est). Il est l'aîné d'une famille de trois enfants.
En 1968, âgé de 9 ans, Volker Eckert vit, de manière inattendue, son premier émoi sexuel avec la poupée de sa sœur, après lui avoir caressé les longs cheveux de cette dernière. Ayant une puberté précoce, Eckert se voit contraint de ne pas raconter cet évènement prématuré à ses camarades de classe, de peur d'être moqué et incompris. Il s'imagine alors que toutes personnes, l'ayant précédé dans ce type d'émoi, réagiront comme lui. ) ressembleront à cette poupée. Durant son enfance, il aurait découvert d'anciennes perruques de sa mère dans son grenier.
À partir de 1972, Eckert commence à se lasser des cheveux artificiels et se met à fixer la chevelure d'une fille de sa classe, assise devant lui. De la même manière qu'avec les poupées, Eckert souhaite caresser la chevelure de sa camarade en sachant pertinemment qu'elle refusera. Il lui arrive également de sauter des repas en raison de son fantasme, qui s'oriente peu-à-peu vers la pratique du bondage, allant jusqu'à une envie de violence dans laquelle la femme serait soumise à lui.
En 1973, Eckert est âgé de 14 ans, lorsque ses parents se séparent. Ne supportant pas que sa mère puisse soumettre l' « Homme de la maison », Eckert vole la voiture de sa mère et disparaît pendant plusieurs semaines, avant d'être finalement rattrapé et ramené à sa mère, dans son appartement de Plauen.
Au cours de l'année scolaire 1973/1974, alors qu'il est âgé de 14 ans, Volker Eckert repère, de nouveau, plusieurs de ses camarades de classe aux longs cheveux, porté par le désir de les étrangler et pouvoir caresser leurs cheveux. Pendant plusieurs mois, il travaille sur le fantasme, s'entraînant maintenant à étrangler la poupée de sa sœur avant de jouer avec ses cheveux.
Premiers crimes en Allemagne de l'Est
Le , Volker Eckert attire Silvia Unterdörfel, une camarade de classe, dans son grenier et l'étrangle à l'aide d'un cordon de rideau. Mais voyant sa victime résister, Eckert accentue la pression et Unterdörfel meurt des suites de ses blessures. Une fois sa victime décédée, Volker Eckert lui caresse les cheveux et maquille son meurtre en suicide, en lui entourant le cou d'une cordelette reliée à la poignée de la porte[1]. L'affaire sera classée en suicide et Volker Eckert n'est pas inquiété pour cet assassinat. Eckert n'a alors que 14 ans et dix mois.
Un an plus tard, en 1975, Volker Eckert travaille avec son père comme peintre. Il commence néanmoins à errer dans les rues de Plauen pendant la nuit, en recherchant des « femmes convenables » selon ses propos[2].
En , âgé de 18 ans, Volker Eckert est de nouveau arrêté, après avoir été surpris une nuit en train d'étrangler une femme dans la rue. Il est placé en détention provisoire pour cette agression sexuelle, mais pour seulement huit mois. Il avoue également au Dr Nedopil être soulagé que la police possède son ADN, qui a permis son arrestation. Il est libéré de prison en 1978, à 19 ans[3].
Entre 1979 et 1987, Volker Eckert se met à attaquer une trentaine de femmes différentes dans les rues sombres de Plauen. Lors de ses passages à l'acte, Eckert étrangle ses victimes, mais n'en tue aucune. Il agit, puis les laisse inconscientes. À la mort de ses parents, Eckert tente de se distraire en prenant soin de sa sœur cadette et de son frère. Il avoue au psychiatre que cela est "la seule chose valable" qu'il réussit. Peu après, les frères et sœurs d'Eckert sont placés chez leur tante, sa retenue ayant commencé à s'effondrer et au meilleur de ses souvenirs, au cours des huit années suivantes[2] - [3].
En , un assassinat est commis à Plauen : le corps sans vie de Heike Wunderlich, 18 ans, est retrouvé dans les bois de Plauen. La femme a été étranglée et dénudée. Le meurtre de Heike Wunderlich n'est pas relié aux agressions de Volker Eckert parce que la victime a été assassinée. L'affaire est classée sans suite et Eckert ne sera jamais inquiété pour cet assassinat[4].
A l'automne 1987, Volker Eckert commet une nouvelle agression avec violence sur une adolescente. Ce soir-là, Claudia, âgée de 16 ans, marche dans les rues de Plauen. Eckert la repère et décide de la suivre discrètement. Dès qu'il en à l'occasion, il se rapproche de Claudia puis se jette sur elle. Une lutte a lieu et Eckert l'étrangle puis lui caresse les cheveux. À la suite de son nouveau passage à l'acte, Eckert s'en va, laissant Claudia inconsciente. Dès son réveil, Claudia porte plainte et ébauche un portrait-robot. À la diffusion du portrait-robot, le Dr Nedopil reconnaît, de manière formelle, le visage d'un homme qu'il a examiné par le passé : Volker Eckert, âgé de 28 ans. Sachant qu'Eckert est connu des services de police pour des faits d'agressions sexuelles, le Dr Nedopil prévient le commissariat de Plauen. Volker Eckert est arrêté pour la tentative de meurtre commise sur Claudia puis est placé en détention provisoire[3].
En 1988, Volker Eckert comparaît pour la tentative d'assassinat commise sur Claudia. Il est alors âgé de 29 ans. Au terme de son jugement, Eckert est reconnu coupable de tentative d'assassinat et condamné à 12 ans de prison. En détention, Eckert ne reçoit que quelques heures de thérapie d'un psychologue qui est au courant de ses fantasmes sexuels. Ce dernier rend rapport favorable à la libération d'Eckert[3].
Volker Eckert est libéré en , après 6 ans et demi de détention. Eckert choisit de devenir chauffeur routier en 1999. Cela lui permet d'attirer les prostituées afin de retrouver son « fantasme enfantin »[4].
Meurtres à travers l'Europe
Le à Bordeaux, Volker Eckert aborde Sandra Osifo, une prostituée de 25 ans, dans son camion. Eckert roule jusqu'à l'aire de repos de Chermignac, puis tue Osifo par strangulation avant de lui caresser sa chevelure. Eckert décide par la suite d'abandonner le corps de sa victime sur les lieux puis de rentrer chez lui. Le corps d'Osifo est découvert le lendemain, le visage tuméfié accompagné de griffures au niveau de la gorge. L'autopsie confirme que la mort est due à une strangulation. Le parquet de Bordeaux ouvre une enquête pour assassinat, mais cette enquête débouche sur un non-lieu, du fait que personne ne recherche la victime assassinée[5].
Dans la nuit du 8 au , en Catalogne, Volker Eckert aborde Isabel Beatriz Diaz Munoz, une autre prostituée, âgée de 35 ans, puis l'embarque dans son camion. Eckert roule plusieurs kilomètres puis tue Diaz Munoz par strangulation et lui caresse sa chevelure. Eckert camoufle ensuite son corps puis quitte les lieux du crime. Le corps d'Isabel Beatriz Diaz Munoz est retrouvé plusieurs semaines après le meurtre par des promeneurs. Les enquêteurs envisagent l'hypothèse du suicide. Volker Eckert devient alors un tueur en série[6].
Dans la nuit du , Volkert Eckert aborde Maria Veselova, 27 ans, près de Barcelone, en l'embarquant dans son camion. La femme est une prostituée Russe. Eckert roule plusieurs kilomètres puis tue Veselova par strangulation avant de lui caresser sa chevelure et de la photographier à l'aide d'un Polaroïd. Eckert décide d'abandonner le corps de la prostituée sur les lieux avant de repartir. Des passants retrouvent le corps sans vie de Maria Veselova le lendemain du crime, mais l'enquête ne débouche, là encore, sur aucune piste, parce que la victime n'a ni de connaissance ni de proche[4].
Volker Eckert aborde, le , Agnieszka Bos, une autre prostituée de 28 ans, à Reims. Eckert l'entraîne dans son camion, la viole, puis la tue par strangulation, avant de lui caresser sa chevelure et de la photographier. Eckert traverse Amiens et Saint-Quentin le jour même, à bord de son camion et abandonne le corps de la femme à Suippes[7].
Un mois plus tard, le , Volker Eckert aborde Miglena Petrova, une autre prostituée, âgée de 20 ans, en Catalogne. Eckert emmène la jeune fille dans son camion et roule plusieurs kilomètres. Eckert tue Petrova par strangulation puis lui caresse sa chevelure en la photographiant. Eckert se débarrasse du corps de sa victime en bordure d'un parking. Sur les lieux, une caméra de sécurité filme son camion et sa plaque d'immatriculation. Le corps de Miglena Petrova est retrouvé le [6].
Quelques jours plus tard, le , le corps d'Agnieszka est découvert à son tour, en état de décomposition avancée[8] La vidéo prise par la caméra, sur les lieux du meurtre de Miglena Petrova, relève la plaque d'immatriculation du camion présent au moment du crime. Il s'agit du camion de Volker Eckert[6].
Arrestation, incarcération, poursuites et suicide
Le , Volker Eckert est arrêté à Cologne en Allemagne, la plaque d'immatriculation de son camion étant identifiée par une caméra de surveillance en Catalogne qui le filme se débarrassant d'un corps sur un parking. Tueur fétichiste, la police trouve des mèches de cheveux et des photos Polaroïd de ses victimes dans son camion et dans sa maison. Eckert avoue avoir commis son premier meurtre sur l'une des se camarades de classe alors qu'il n'avait par encore 15 ans. Eckert reconnaît également le meurtre d'Agneska, en le justifiant par un désaccord sur les tarifs de la prostituée. Au terme de son interrogatoire, Eckert est placé en détention provisoire, à la Prison de Bayreuth, inculpé pour six assassinats, dont cinq sur des prostituées.
Entre janvier et , alors qu'il est en prison, Eckert est extrait à plusieurs reprises de sa cellule dans le cadre d'interrogatoires sur d'autres meurtres de prostituées non-élucidés, contenant des similitudes avec les strangulations ainsi que le profil des victimes :
- Benedicta Edwards, prostituée de 23 ans, retrouvée assassinée en près de Troyes. Volker Eckert est dans la région au moment du crime mais le suspect conteste avoir tué Benedicta, malgré des éléments irréfutables.
- Un cadavre de femme, découvert le près de Pilsen en Tchéquie, sur une bordure d'autoroute. Selon quelques constatations, la mort serait survenue entre le et le . La piste de Volker Eckert est envisagée car il se trouvait dans ce secteur au moment du crime. La victime n'a jamais pu être identifiée[9].
- Ahhiobe Gali, prostituée de 25 ans, retrouvée assassinée le , dans le Nord-Est de l'Italie, aux alentours de Brescia[4].
Lors de ses interrogatoires successifs, de janvier et , Eckert se refuse à tout aveu et toute déclaration, se disant innocent aux crimes qui lui sont reprochés. Ses gardes à vue sont levées pour manque de preuves suffisantes et d'autres victimes potentielles lui sont attribuées en raison des troublantes ressemblances à sa manière d'opérer. Eckert reste toutefois à la Prison de Bayreuth pour les six meurtres pour lesquels il doit être jugé et reçoit une convocation pour 13 autres meurtres (19 au total) de prostituées, le [6].
Volker Eckert se suicide, le , dans sa cellule de la Prison de Bayreuth (Bavière), au lendemain de son 48ᵉ anniversaire. A la suite du décès d'Eckert, la police découvre des preuves de sa culpabilité dans la mort de neuf femmes entre l'Allemagne, la France, l'Espagne et l'Italie. En outre, il existe de fortes présomptions qu'il ait tué quatre autres femmes[10]. Il est donc suspecté de 19 meurtres.
En , la justice allemande ferme le dossier.
Les autorités autrichiennes et italiennes travaillent depuis 2010 sur quarante-cinq meurtres de prostituées non élucidés tout au long de l'autoroute E45, route fréquemment empruntée par Volker Eckert[1].
Notes et références
- Stéphane Bourgoin, « Volker Eckert, le "routier du crime" », émission L’heure du crime sur RTL, 2 octobre 2012
- (en) « Nick Davies on the 30 year pursuit of serial strangler Volker Eckert », sur the Guardian, (consulté le )
- « Volker Eckert : le tueur au polaroïd - Portraits de criminels - Télé-Loisirs » (consulté le )
- « Dossiers criminels », sur users.skynet.be (consulté le )
- « Europe. Sur la route sanglante du tueur », sur ladepeche.fr (consulté le )
- « Volker Eckert : le tueur aux polaroïds », sur www.rtl.fr (consulté le )
- « Journal L'Union », sur Journal L'Union (consulté le )
- « Un tueur sur la route », sur LExpress.fr, (consulté le )
- « Europe. Sur la route sanglante du tueur », sur ladepeche.fr (consulté le )
- « Un tueur en série présumé retrouvé mort en prison en Allemagne », sur ladepeche.fr (consulté le )
Annexes
Documentaire télévisé
- « Volker Eckert : le tueur au polaroïd » dans Portraits de criminels sur RMC Story et sur RMC Découverte.