Vol Colgan Air 3407
Le vol Colgan Air 3407 est un vol de Continental Connection, assuré par la compagnie aérienne régionale Colgan Air entre l'aéroport international Newark Liberty (EWR), dans le New Jersey, et l'Aéroport international de Buffalo-Niagara (BUF), dans l'État de New York, sur un Bombardier Dash 8 Q400, qui s'est écrasé le sur une habitation au nord-est de Clarence Center, dans la banlieue de Buffalo, à environ 9 km de la piste de l'aéroport de destination. L'accident a provoqué la mort des 49 occupants de l'appareil et d'une personne au sol.
Vol Colgan Air 3407 | |||
Un Bombardier Dash 8 Q400 de Colgan Air, opérant pour Continental Connection, similaire à celui impliqué dans l'accident. | |||
Caractéristiques de l'accident | |||
---|---|---|---|
Date | 12 février 2009 | ||
Type | DĂ©crochage | ||
Causes | Erreur de pilotage due à l'incapacité subtile | ||
Site | Clarence Center, à Buffalo, dans l'État de New York, aux États-Unis | ||
Coordonnées | 43° 00′ 42″ nord, 78° 38′ 21″ ouest | ||
Caractéristiques de l'appareil | |||
Type d'appareil | Bombardier Dash 8 Q400 | ||
Compagnie | Colgan Air, pour le compte de Continental Connection | ||
No d'identification | N200WQ | ||
Lieu d'origine | Aéroport international de Newark-Liberty, dans le New Jersey, aux États-Unis | ||
Lieu de destination | Aéroport international de Buffalo-Niagara, dans l'État de New York, aux États-Unis | ||
Phase | Approche | ||
Passagers | 45 | ||
Équipage | 4 | ||
Morts | 50 (dont 1 au sol) | ||
Blessés | 4 au sol | ||
Survivants | 0 | ||
Géolocalisation sur la carte : États-Unis
| |||
Accident
L'accident s'est produit de nuit (22h10 heure locale) et alors qu'il tombait de la neige fondue, un phénomène météorologique habituel en cette saison dans le nord de l'État de New York. L'accident a provoqué un violent incendie, obligeant à l'évacuation des maisons environnantes.
Aucun appel d'urgence de l'équipage n'a été reçu avant l'accident.
Victimes
Parmi les victimes se trouvaient :
- Beverly Eckert, veuve d'une des victimes d'un des vols des attentats du 11 septembre 2001 et membre du Comité directeur des familles victimes du (9/11 Family Steering Committee). Elle se rendait à Buffalo pour une cérémonie d'hommage à son mari et la création d'une bourse à son nom dans leur ancien lycée. Le président Barack Obama, qui l'avait reçue la semaine précédente à la Maison-Blanche avec un groupe de familles des victimes du , lui a rendu hommage.
- Alison Des Forges, historienne américaine et militante des droits de l'homme, spécialiste du génocide au Rwanda.
- Gerry Niewood et Coleman Mellett, un saxophoniste et un guitariste de jazz, proche de Chuck Mangione. Ils se rendaient Ă Buffalo pour participer Ă un concert avec ce dernier et l'orchestre philharmonique de Buffalo.
EnquĂŞte
Les deux boîtes noires du Dash ont été retrouvées dès le lendemain matin sur le site de l'accident.
L'enquête a révélé que l'accident a été causé par plusieurs erreurs de l'équipage. Après avoir descendu le train d'atterrissage et sorti les volets, les pilotes n'ont pas pris de mesures particulières alors que l'avion volait en conditions givrantes. L'équipage a bien remarqué que du gel s'était accumulé sur les bords d'attaques de l'appareil (ce qui peut perturber l'écoulement de l'air), mais n'a pas réagi correctement. Les procédures dans ce cas prévoient d'augmenter légèrement la vitesse d'approche, afin de garder une marge de sécurité pour éviter tout risque de décrochage. L'avion a fini par trop ralentir, ce que les systèmes de sécurité ont détecté à temps. L'alarme de décrochage s'est alors déclenché et a prévenu les pilotes d'un risque de décrochage imminent ; mais le commandant de bord a eu une réaction inverse à celle qu'il aurait dû avoir, tirant sur le manche au lieu de le pousser. Cette action a provoqué le décrochage de l'appareil[1].
Dès que le décrochage a été identifié par les calculateurs de bord, un dispositif de sécurité, appelé « Stick-Pusher », est entré en action de manière automatique, il consiste à pousser sur le manche, afin de réduire l'angle d'incidence. Malheureusement, le commandant de bord a contré ce système en tirant sur le manche, ce qui n'a pas permis à l'avion de sortir du décrochage. L'avion a fini par piquer et s'est écrasé sur une habitation, tuant une personne au sol[1].
L'enquête a également montré que l'équipage manquait de concentration et que les pilotes avaient accumulé de la fatigue, ce qui expliquerait leurs réactions inadéquates face à une situation qui était facilement récupérable.
MĂ©dias
L'accident a fait l'objet d'un épisode dans la série télé Air Crash nommé « Morts de fatigue » (saison 10 - épisode 4).
Notes et références
- Jean-Pierre Otelli, Erreurs de pilotage : Cockpits : Conversations privées interdites, t. 6, Levallois-Perret, Altipresse, coll. « Histoires authentiques », , 273 p. (ISBN 979-10-90465-14-5), p. 59-107