Vol Air New Zealand 901
Le , un DC-10 effectuant le vol Air New Zealand 901 s'écrase sur le mont Erebus, en Antarctique, en ne laissant aucun rescapé parmi les 237 passagers et les 20 membres d'équipage. La catastrophe a pour origine l'utilisation d'un plan de vol erroné combinée à une situation météorologique de blanc dehors.
Vol Air New Zealand 901 | |||
Le DC-10 impliqué dans l'accident, ici à l'approche de l'aéroport de Londres-Heathrow en juillet 1977. | |||
Caractéristiques de l'accident | |||
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Date | |||
Type | Impact sans perte de contrôle | ||
Causes | Erreur de navigation et illusion d'optique (blanc dehors) | ||
Site | Mont Erebus (île de Ross, Antarctique) | ||
Coordonnées | 77° 25′ 30″ sud, 163° 27′ 30″ est | ||
Caractéristiques de l'appareil | |||
Type d'appareil | DC-10 | ||
Compagnie | Air New Zealand | ||
No d'identification | ZK-NZP | ||
Lieu d'origine | Aéroport d'Auckland, en Nouvelle-Zélande | ||
Lieu de destination | Aéroport d'Auckland, en Nouvelle-Zélande | ||
Phase | Phase de descente d'un vol de croisière | ||
Passagers | 237 | ||
Équipage | 20 | ||
Morts | 257 | ||
Blessés | 0 | ||
Survivants | 0 | ||
Géolocalisation sur la carte : Antarctique
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L'avion de la compagnie Air New Zealand avait décollé d'Auckland (Nouvelle-Zélande) pour un vol touristique aller-retour sans escale en direction de l'Antarctique. Cet accident est la catastrophe la plus meurtrière survenue sur le continent antarctique (en) depuis le naufrage du San Telmo en 1819.
Vol et disparition
L'avion, un DC-10, était parti d'Auckland en direction de l'Antarctique afin d'effectuer — en fonction des conditions météorologiques rencontrées sur place — un vol touristique, soit au-dessus du pôle Sud magnétique et du glacier Ninnis, soit de l'île de Ross, pour finalement revenir se poser en Nouvelle-Zélande au bout d'une douzaine d'heures. À bord, un buffet était mis à la disposition des passagers qui pouvaient se déplacer librement afin de rechercher les meilleurs points de vue, rendre visite au personnel de navigation dans la cabine de pilotage et bénéficier de commentaires de spécialistes de l'Antarctique dont Peter Mulgrew.
Le vol se déroula sans encombre au-dessus de l'océan Pacifique Sud puis de l'océan Austral : à une altitude de croisière de 35 000 pieds (environ 10 700 mètres), les passagers purent observer les premiers icebergs à l'approche de l'Antarctique. Ayant établi le contact avec la station de navigation aérienne de McMurdo, la seule dans ce secteur, qui l'informa des conditions météorologiques — quelques nuages dont la base se situait à une altitude de 2 000 pieds (environ 610 mètres) et une visibilité de quarante milles — le commandant de bord décida de mettre le cap vers l'île de Ross pour y observer le mont Erebus. Arrivés au-dessus de la mer de Ross, l'avion reçut l'autorisation de descendre à une altitude de 18 000 pieds (environ 5 500 mètres). Poursuivant sa descente, le commandant du DC-10 demanda un guidage radar à la station McMurdo afin de traverser la couche nuageuse mais l'avion n'apparaissait toujours pas sur les écrans de la station de navigation. Le dernier contact avec l'appareil fut établi lorsque celui-ci se trouvait à une altitude de 6 000 pieds (environ 1 830 mètres), toujours au-dessus des nuages. N'obtenant aucune réponse malgré de nombreux appels, des équipes de recherche survolèrent l'île de Ross et retrouvèrent les restes de l'appareil onze heures après le dernier contact établi à 12 h 56, éparpillés à une altitude de seulement 1 500 pieds (environ 460 mètres), sur le flanc du mont Erebus au nord de la station de McMurdo. Elles ne virent aucun survivant.
Enquête et conclusions
L'enregistreur de données de vol et l'enregistreur sonore de la cabine de pilotage, ainsi que les bandes vidéo et les pellicules photographiques des passagers furent d'une grande aide aux enquêteurs dépêchés sur place. Le cratère d'impact révéla que l'avion avait percuté la montagne à grande vitesse, quasiment à l'horizontale, et pris feu immédiatement. La reconstitution des dernières minutes du vol mit en évidence que l'avion avait effectué deux virages à 360°, à droite puis à gauche, tout en perdant de l'altitude et ceci afin de chercher la meilleure route possible en évitant les zones les plus nuageuses. Ayant terminé ses virages et pensant se trouver à trente milles au nord de McMurdo selon le plan de vol préétabli, l'équipe de pilotage poursuivit la descente. Le système avertisseur de proximité de sol retentissant seulement trois minutes plus tard, l'équipage tenta de redresser l'appareil qui percuta la montagne peu après à 260 nœuds (environ 480 kilomètres par heure).
L'explication fournie par les enquêteurs est la conjonction d'une erreur dans le plan de vol et d'une illusion d'optique. En effet, au moment de l'accident, des observateurs au sol indiquèrent que la visibilité autour de l'île de Ross était mauvaise, que la base des nuages se trouvait à une altitude d'environ 3 500 pieds (environ 1 070 mètres) et que des nuages couvraient le mont Erebus, une situation de blanc dehors. Cette nébulosité conjuguée à la lumière polaire aurait pu provoquer une illusion d'optique donnant l'impression aux passagers de l'avion qu'ils survolaient un terrain plat alors qu'ils se dirigeaient droit vers la montagne. L'équipe de pilotage pensait quant à elle passer à l'ouest du mont Erebus mais selon un plan de vol erroné établi plus d'un an auparavant. Les coordonnées de la station McMurdo avaient alors été mal enregistrées, mais les vols précédents s'étaient passés sans encombre : les équipages volaient à vue dans de bonnes conditions de visibilité, contrairement au vol 901. Ironie du sort, les coordonnées avaient été changées la veille du vol mais seule la station McMurdo en avait été informée, et pas l'équipage du vol 901. La responsabilité de l'accident fut néanmoins, dans un premier temps, imputée à l'équipage, qui était descendu en dessous de l'altitude réglementaire (6 000 pieds, soit 1 830 mètres) à ce moment du vol, ainsi qu'aux mauvaises conditions météorologiques.
Passagers et membres d'équipage
Nationalité | Passagers | Équipage | Total |
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Nouvelle-Zélande | 180 | 20 | 200 |
Japon | 24 | 0 | 24 |
États-Unis | 22 | 0 | 22 |
Royaume-Uni | 6 | 0 | 6 |
Canada | 2 | 0 | 2 |
Australie | 1 | 0 | 1 |
France | 1 | 0 | 1 |
Suisse | 1 | 0 | 1 |
Total | 237 | 20 | 257[1] |
Notes et références
- (en) « Mémorial du vol TE901 » (consulté le )
Annexes
Articles connexes
Bibliographie
- Andrew Ayers, « Leçon tirée du voile blanc au mont Erebus », Nouvelles, no 4, , p. 11-12 (ISSN 0709-812X, lire en ligne)