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Vitus Georg Tönnemann

Veigt Georg Tönnemann (au nom latinisé en Vitus Georgius Tonnemann), né le à Corvey dans la principauté abbatiale de Corvey (de) et décédé le à Vienne (Autriche), est un prêtre jésuite allemand, juriste, confesseur et influent conseiller de l'empereur Charles VI[1].

Veigt Georg Tönnemann
Le père Vitus G. Tönnemann (avec médaillon de Charles VI): toile au musée de Paderborn
Biographie
Naissance

Corvey Blason de l'Abbaye princière de Corvey Abbaye princière de Corvey
Décès
Surnom
(latin) Vitus Georg Tonnemann
Nationalité
allemande
Formation
Lettres, philosophie et théologie
Activité
Confesseur, juriste, diplomate
Autres informations
Ordre religieux

Biographie

Jeunesse et formation

Né le à Corvey, dans la principauté abbatiale de Corvey (de), le jeune Vitus est scolarisé au collège jésuite de Paderborn avant d'entrer dans la Compagnie de Jésus le 7 décembre 1677. Il fait son noviciat à Paderborn et y continue ses études de philosophie et théologie jusqu’à son ordination sacerdotale en 1687.

Le père Tönnemann était professeur de philosophie à Münster lorsque son supérieur religieux l'envoya à Büren pour régler les problèmes juridiques auxquels était confronté le collège jésuite. Durant ce mandat, il dut se rendre à Vienne, où son talent et son comportement attirèrent rapidement l'attention de la cour impériale. Il est bientôt choisi par l'empereur Léopold I pour être le précepteur de son fils Joseph de Lorraine[2].

Confesseur de l’empereur

Le père Tönnemann ne quittera plus le service de la cour impériale. L'empereur Joseph Ier, successeur de Léopold, le charge de négocier le mariage de son frère Charles (dont Tönnemann était le confesseur depuis 1705) avec la princesse Elisabeth-Christine de Wolfenbuttel, de confession protestante, qu'il convainc de revenir à la foi catholique[3].

En 1711, Charles succède à son frère, l'empereur Joseph Ier, et règne sous le nom de Charles VI. Il garde Tönnemann comme confesseur et conseiller particulier, qui revient avec lui d’Espagne pour s’installer à Vienne. L’empereur Charles, par ailleurs, le nomme aumônier en chef de l'armée impériale. Sa proximité de l’empereur fait que le pape Clément XI le sollicite à plusieurs reprises pour faire valoir les droits de l'Église dans l’empire[4]. Bien introduit à Rome également il parvient à résoudre le problème persistant de l'obtention de licences sacerdotales auprès des évêques locaux afin que les aumôniers puissent exercer leurs fonctions partout où que les soldats se trouvent. Mieux encore: le pape Clément XI l'autorise à accorder ces licences directement aux aumôniers des troupes en déplacement.

Difficultés

Sa position crée des difficultés, notamment parce que ses actions sont interprétées comme reflétant l'attitude de l’ensemble de son Ordre religieux, la Compagnie de Jésus. Ainsi, lorsque l'archevêque de Salzbourg décida d'expulser ses sujets luthériens sans leur accorder, comme le stipulait le traité de Westphalie, un délai suffisant pour vendre leurs biens, Tönnemann plaida pour une stricte adhésion au traité, mais ne put empêcher les expulsions (1731-1732). Néanmoins, les Jésuites furent tenus pour responsables des expulsions: des représailles s’ensuivirent dans l'Europe protestante.

Une autre difficulté est de concilier les pressions de la cour impériale avec les demandes d'intervention auprès de l'empereur qui lui viennent de Rome. En 1717, Clément XI lui demande de mettre en garde l’empereur Charles contre l’expulsion du nonce apostolique de Naples. En 1733, les problèmes persistants à Naples entre l'Église et le Royaume sont à l'origine d'une lettre que lui adresse le Supérieur général Franz Retz qui, sur intervention du Pape, lui recommande de faire pression sur l'Empereur dans cette affaire. La même année, Retz lui demande à nouveau d'user de son influence auprès de l'empereur pour que les réformes éducatives prévues en Autriche n'aient pas d'effets négatifs sur les institutions éducatives jésuites.

Relation exceptionnelle

La relation de l’empereur Charles VI avec son confesseur-conseiller, le père Tönnemann, fut exceptionnelle dans sa longueur comme dans sa proximité[5]

Tönnemann lui-même n'était pas attaché à la vie de cour (il n’y vivait pas) et n'aimait pas être entraîné dans des débats politiques et religieux. Il tenta à plusieurs reprises de quitter son poste, mais sans succès. La cour impériale comme le Supérieur général des Jésuites considéraient ses services comme inestimables et il continua donc jusqu'à sa mort à être le confesseur-conseiller de Charles VI. Il mourut à Vienne le , à l’âge de 81 ans. L'empereur Charles VI mourut sept mois plus tard, en octobre 1740.

Notes et références

  1. Helena Fyfe Thonemann, Confessor to the last of the Habsburgs: Vitus Georg Tönneman, Soc. Jesu. (1659-1740) : the unknown Jesuit confessor to Charles VI (1685-1740) (Holy Roman Emperor, 1711-40), (ISBN 9780953940523, OCLC 321018778, lire en ligne)
  2. Alan Palmer, Endorsement to THE UNKNOWN CONFESSOR TO THE HOLY ROMAN EMPEROR CHARLES VI (1711-40) by Helena Fyfe Thonemann (lire en ligne).
  3. Le rapport favorable de Tönnemann fut un facteur important dans la conclusion du mariage
  4. Les JĂ©suites, Histoire et Dictionnaire, Paris, Bouquins Ă©ditions, , 1086 p. (ISBN 978-2-38292-305-4)
  5. Une marque notable de l’attachement de l’empereur à son ancien précepteur fut la visite qu’il lui rendit dans les derniers jours de sa vie, alors qu’il était à l’agonie: un fait aussi inaccoutumé qu’exceptionnel.

Lien externe

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