Virus de l'immunodéficience simienne
Le virus d'immunodéficience simienne (VIS, SIV en anglais, pour Simian Immunodeficiency Virus) est un rétrovirus ayant de nombreuses souches et touchant exclusivement une quarantaine d'espèces de primates non humains. Ce virus est responsable du syndrome d'immunodéficience acquise du singe (SIDAS). On pensait que les souches naturellement présentes chez une espèce n'entraînaient aucune maladie chez cette dernière, jusqu'à la découverte de symptômes du sidas en phase terminale chez le chimpanzé Pan troglodytes schweinfurth[1] .
simienne
— auteur incomplet —, date à préciser
Arbre phylogénétique
L'arbre phylogénétique du VIH est en 2019, le suivant :
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Histoire
Il a été établi que les deux types de VIH entraînant le sida chez l'Homme sont apparus à la suite de mutations lors de son passage du singe à l'Homme. Le passage aurait eu lieu dans la première moitié du XXe siècle.
Le SIV n'a été découvert qu'en 1985 - chez un macaque rhésus souffrant du SIDAS - soit après la découverte du VIH.
Il a maintenant été établi que l'origine du VIH-2 est le SIVsmm du mangabey enfumé (Cercocebus atys) en Afrique de l'Ouest.
À l'origine du VIH-1, groupes M et N, le SIVcpzPtt. Il est toujours présent dans les populations des chimpanzés de l’Afrique Centrale de l’ouest (Pan troglodytes troglodytes) du Sud Cameroun. Le gorille de l’Ouest (Gorilla gorilla gorilla) est infecté par un virus, SIVgor, proche du VIH-1 groupe O. (Phylogénie des SIV et des VIH Mieux comprendre l’origine des VIH_ Martine Peeters, Marie-Laure Chaix, Eric Delaporte, MEDECINE/SCIENCES 2008 ; 24 : 621-8)
Syndrome d'immunodéficience acquise simien
Le SIDAS est la version simienne du sida. Il apparaît lorsqu'une espèce est contaminée par le SIV, et peut se développer au sein d'une nouvelle espèce, par le phénomène de franchissement des barrières d'espèce . Par exemple, la souche SIVsm du singe mangabey enfumé (Cercocebus atys) d'Afrique de l'Ouest est la cause du sida simien chez le macaque rhésus. De nombreuses espèces de singes d'Afrique sont porteuses du SIV sans développer de sidas.
Béatrice Hahn de l'Université d'Alabama a montré que les chimpanzés pouvaient mourir du syndrome d'immunodéficience acquise simien (SIDAS). Elle aurait également montré que l'épidémie de sida en Afrique était la cause d'une mortalité accrue chez les populations de chimpanzés[22]. En Pandrea I, Silvestri G, Apetrei C. avaient déjà exprimé leur questionnement sur ce point dans AIDS in african nonhuman primate hosts of SIVs: a new paradigm of SIV infection. Curr HIV Res. 2009 Jan;7(1):57-72..
Recherche
Une étude des virus des singes (le Mandrillus leucophaeus) de l’île de Bioko en 2010 montre que la souche virale du SIDAS aurait un âge compris entre 32 000 ans et 74 000 ans, voire beaucoup plus, et non pas quelques centaines d'années comme on l'imaginait alors[23].
Le VIH-1 ne provoquant le sida que chez l'homme (ce qui a été démenti par les découvertes plus récentes de Béatrice Hahn), les chercheurs ne disposaient pas de modèle animal pour tester des médicaments par exemple. Dès 1992, plusieurs équipes se sont intéressées à la création de virus hybrides couplant le VIS et le VIH-1 qui pallierait cette difficulté : Klaus Überla produit en 1995 un virus hybride - RT-SHIV - capable d'induire le syndrome du sidas chez des macaques rhésus[24].
Notes et références
- « Les chimpanzés sauvages souffrent d'une forme de sida » Olivier Donnars, La Recherche
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- (en) Study Finds Chimps Die From Simian AIDS, Dispelling Widely Held Belief Article de Lawrence K. Altman dans le New York Times, 22 juillet 2009
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- Vers un modèle animal pour le sida ? Article de Klaus Überla dans la Recherche