Vieux Temple de Nouméa
Le temple protestant de Nouméa ou Vieux Temple est un temple protestant situé à Nouméa en Nouvelle-Calédonie, au pied d'un promontoire (la colline du Sémaphore), le long du boulevard Vauban et en amont de la rue de l'Alma, dans le centre-ville. Installé dans un bùtiment inauguré en 1893 et associé à un presbytÚre achevé en 1895 ainsi qu'à un foyer fraternel achevé en 1945, il s'agit de l'un des plus anciens lieux de culte et de l'un des plus importants édifices protestants de Nouméa.
Vieux Temple de Nouméa | |||
Présentation | |||
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Culte | protestant réformé | ||
Type | temple | ||
Rattachement | Ăglise protestante de Kanaky Nouvelle-CalĂ©donie | ||
DĂ©but de la construction | 1884 | ||
Fin des travaux | 1893 | ||
Style dominant | Colonial NĂ©o-gothique |
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Protection | Classé MH (1992) | ||
GĂ©ographie | |||
Pays | France | ||
Région | Nouvelle-Calédonie | ||
Ville | Nouméa | ||
CoordonnĂ©es | 22° 16âČ 10,2âł sud, 166° 26âČ 40,44âł est | ||
Géolocalisation sur la carte : Nouméa
Géolocalisation sur la carte : Nouvelle-Calédonie
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Histoire
La constitution progressive d'une communautĂ© protestante relativement importante dans la petite capitale coloniale qu'Ă©tait NoumĂ©a, initialement composĂ©e surtout de colons originaires d'Angleterre ou de colonies britanniques, d'Allemagne ainsi que de certaines rĂ©gions de France, a crĂ©Ă© trĂšs tĂŽt le besoin de se doter d'un lieu de culte. En 1871, le pasteur LĂ©on Charbonniaud, aumĂŽnier protestant de l'Administration pĂ©nitentiaire, se voit accorder par les autoritĂ©s coloniales l'autorisation d'utiliser la grande salle du tribunal pour le culte dominical[1]. Il lance Ă©galement les recherches d'un terrain en vue d'y construire un temple, finalement obtenu par un arrĂȘtĂ© du gouverneur LĂ©opold de Pritzbuer, lui-mĂȘme protestant, en 1877[1] - [2]. Le pasteur LĂ©on Charbonniaud ainsi que sa communautĂ© mettent alors sept ans Ă rĂ©unir les financements nĂ©cessaires, grĂące surtout Ă des subventions et souscriptions publiques, et le chantier commence en 1884. C'est le successeur de LĂ©on Charbonniaud, le pasteur François Lengereau, en poste de 1886 Ă 1902, qui va mener Ă terme cette entreprise[3]. Il s'appuie, comme pour les travaux de la cathĂ©drale catholique voisine commencĂ©e trois ans plus tard, sur la main d'Ćuvre importante et gratuite fournie par le bagne[1] - [2]. Le temple est inaugurĂ© le , en prĂ©sence du gouverneur Albert PicquiĂ©, des autoritĂ©s, des notables, des fidĂšles protestants de la petite ville et d'un public contenant de nombreux catholiques[2].
Au Vieux Temple vont s'ajouter d'autres bùtiments ou aménagements adjacents : la construction d'un presbytÚre au sud est vite entreprise par les membres de la paroisse et est achevée en 1895[1] ; le pasteur Mawe Wapae fait réaliser entre 1929[3] et 1936 par les élÚves de l'école de la mission de Hawila à Lifou un escalier monumental dans l'axe du portail principal et de la rue de l'Alma, à l'ouest[2] ; la présence des soldats américains, majoritairement protestants, durant la Seconde Guerre mondiale fait que, à leur demande et avec leur financement, un foyer fraternel est construit au nord du temple par l'entrepreneur Martin Bötcher entre le et le [1]. à l'intérieur du temple, l'une des principales modifications postérieures à l'inauguration du bùtiment reste l'installation en 1901 d'un orgue fabriqué à Sydney en 1872[2].
En 1992, le temple, lâescalier monumental et le mobilier intĂ©rieur dont lâorgue et la chaire, puis le presbytĂšre en 1993, sont classĂ©s au titre des monuments historiques par la Province Sud[1] - [2]. Des premiers travaux de restauration ont lieu en 1998, suivis d'une campagne plus importante menĂ©e Ă l'initiative de l'Association pour la sauvegarde du patrimoine classĂ© du Vieux Temple et avec le soutien de la ville de NoumĂ©a comme de la Province Sud depuis 2007[4].
Architecture
Caractéristiques générales
Le Vieux Temple est un bùtiment de style néo-gothique rectangulaire de 24 mÚtres de long du nord-nord-ouest au sud-sud-est, de 9 mÚtres de large de l'ouest-sud-ouest vers l'est-nord-est, et de 13 mÚtres de haut[3]. Au centre de la façade occidentale, au sommet de l'escalier monumental, un porche ogival orné d'une rosace s'avance au-dessus d'un portail ornemental, qui sert d'entrée principale. Une autre porte se trouve sur la façade septentrionale. Les deux portes en bois sont sculptées et richement décorées. Les vitraux représentent des thÚmes floraux sans signification religieuse[3].
Le temple possÚde, comme la cathédrale ou de nombreux édifices de l'administration pénitentiaire, plusieurs caractéristiques des édifices construits par les travailleurs du bagne[3] : son aspect sobre et ramassé, ses murs et son sol en pierre de taille, son toit en tÎle ondulée.
Architecture intérieure
Il s'agit d'une seule nef à cinq travées, avec une voûte d'ogive faite de lamelles de bois collées peintes en blanc[3]. Une trentaine de bancs, renouvelés dans les années 1960, occupent la partie centrale de la nef et ne peuvent accueillir plus de 250 personnes. Au-dessus de l'entrée septentrionale, une mezzanine accueille l'orgue australien[3].
à la limite méridionale, la chaire, certainement la partie la plus décorée de l'édifice, est entiÚrement sculptée en bois de tamanou (bois noble endémique, assez dur, rose brun, voire rouge) par des menuisiers et ébénistes transportés[5]. DerriÚre la chaire, la sacristie devait initialement abriter une bibliothÚque qui n'a finalement jamais été finalisée[3].
PresbytĂšre
Le presbytÚre, achevé en 1895 au sud, a été construit avec des matériaux fournis gratuitement par l'administration coloniale. Il comprend deux niveaux avec loggias, dont un rez-de-chaussée pour héberger les missionnaires de passage et le diaconat, et un étage pour loger le pasteur et sa famille[1] - [3]. Il accueille également aujourd'hui le conseil presbytéral et une chambre pour les pasteurs de passage[6].
Escalier monumental
L'escalier monumental en pierre s'appuie sur un mur de soutÚnement qui supporte le terrassement sur lequel le temple a été aménagé, en surélévation par rapport à la chaussée du boulevard Vauban. Sa largeur est supérieure à 13 mÚtres[3].
Paroisse
Le Vieux Temple est le lieu de culte de l'une des deux paroisse noumĂ©enne de l'Ăglise protestante de Kanaky Nouvelle-CalĂ©donie (ĂPKNC), qui s'appelait avant 2013 Ăglise Ă©vangĂ©lique en Nouvelle-CalĂ©donie et aux Ăźles LoyautĂ© (ĂĂNCIL), une Ăglise rĂ©formĂ©e d'origine essentiellement calviniste. Il s'agissait, jusque dans les annĂ©es 1960, de la seule paroisse de NoumĂ©a, et Ă ĂȘtre en grande partie frĂ©quentĂ©e par des fidĂšles europĂ©ens ou polynĂ©siens. Elle n'a donc jamais Ă©tĂ© un centre missionnaire. Puis, dans les annĂ©es 1940, avec l'arrivĂ©e de plus en plus importante de MĂ©lanĂ©siens dans la capitale Ă la fin du code de l'indigĂ©nat, une double paroisse s'est implantĂ©e dans le Vieux Temple, instaurant une sĂ©grĂ©gation ethnique, l'une Ă©tant europĂ©enne, l'autre mĂ©lanĂ©sienne. DĂ©sormais, le culte est redevenu mixte et la paroisse unie, tandis qu'une seconde a Ă©tĂ© crĂ©Ă©e dans le quartier de Montravel.
Voici une liste non exhaustive des pasteurs de la paroisse de Nouméa puis du Vieux Temple :
Notes et références
- [PDF] « La Paroisse du Vieux Temple 1893 », Religions et lieux de culte à Nouméa, brochure de la ville de Nouméa, p. 12
- « Temple protestant », site de la Province Sud, consulté le 22 juillet 2016
- Orso FILIPPI, Bernard FUSTEC, Le mémorial de Nouméa: 1859-1999, à travers 140 ans d'histoire du conseil municipal, Nouméa, PlanÚte Mémo, 1999, p. 124-125
- [PDF] Note explicative de synthÚse, Attribution de subventions à divers groupements et associations à caractÚre culturel pour l'année 2010, n°2010/04, Ville de Nouméa
- Jean-Michel MATHONIĂRE, « Recherche sur les menuisiers et Ă©bĂ©nistes du "Vieux Temple" de NoumĂ©a (Nouvelle-CalĂ©donie) et sur Adolphe Blum », Blog compagnonnage.info, 26/08/2010, consultĂ© le 23/07/2016
- PresbytÚre protestant, site de la Province Sud, consulté le 23 juillet 2016