Verraco
Un verraco (en français « verrat ») est une sculpture en granite représentant un animal, principalement un porc ou un taureau. Caractéristiques de la culture vettone, on les rencontre principalement dans l'ouest de l'Espagne et dans le nord du Portugal.
Généralités
Ces sculptures sont appelées verraco (verracos au pluriel) en espagnol ; le terme signifie littéralement « verrat » et on précise parfois verraco de piedra (« verrat de pierre ») pour les distinguer des animaux vivants. En portugais, on les appelle berrão (berrÔes au pluriel).
Les verracos se rencontrent dans l'ouest de la Meseta, le haut-plateau central de la pĂ©ninsule IbĂ©rique, essentiellement dans les provinces espagnoles d'Ăvila, CĂĄceres, Salamanque, SĂ©govie et Zamora, mais aussi dans le nord du Portugal et en Galice. Plus de 400 de ces sculptures sont rĂ©pertoriĂ©es.
La plupart des verracos semblent représenter des porcs ou des sangliers, mais on a également identifié des taureaux et, dans le village d'El Oso (littéralement « L'Ours »), la sculpture représenterait un ours. Ce sont des monuments mégalithiques, sculptés en granite.
Les verracos datent d'entre les IVe et Ier siĂšcles av. J.-C. et ont Ă©tĂ© Ă©rigĂ©s par les Vettons, l'un des peuples occupant la pĂ©ninsule IbĂ©rique avant la conquĂȘte romaine. Leur finalitĂ© n'est pas connue et il est possible qu'ils n'aient pas eu qu'un seul usage. Si on a pu leur attribuer une signification religieuse (protection des troupeaux, monuments funĂ©raires â certains verracos portent des inscriptions funĂ©raires en latin), Ă la lumiĂšre de recherches rĂ©centes (J. R. Ălvarez SanchĂs), on pense qu'ils pouvaient jouer le rĂŽle de signalement des pĂąturages, importants dans une culture vettone pastorale.
Exemples
Ăvila
- Aldea del Rey Niño (es)
- ArĂ©valo : 1 verraco dans le palais du gĂ©nĂ©ral Vicente de RĂo
- Ăvila : 14 verracos provenant de Tornadizos et 3 dĂ©couverts prĂšs de l'Adaja
- Cardeñosa : verraco de las Cogotas (es), castro de Cogotas
- ChamartĂn : 5 verracos, le mieux prĂ©servĂ© Ă©tant celui (es) du castro de la Mesa de Miranda
- Martiherrero : 4 verracos
- MingorrĂa
- Narrillos de San Leonardo (es)
- El Oso : verraco surnommé el oso, « l'ours », et qui donne son nom à la ville
- San Miguel de Serrezuela : dĂ©placĂ© dans le torreĂłn de los Guzmanes (es) Ă Ăvila
- Santa MarĂa del Arroyo : verraco de Santa MarĂa del Arroyo (es)
- Santo Domingo de las Posadas : 1 verraco
- Solosancho : 2 verracos, castro de Ulaca (verraco de Solosancho (es) et verraco de Villaviciosa (es))
- El Tiemblo : 4 verracos, taureaux de Guisando
- Tornadizos de Ăvila : 8 verracos
- La Torre : 2 verracos sans tĂȘte dans l'atrium de l'Ă©glise et un autre incrustĂ© dans un mur ; verraco de La Torre (es)
- Villanueva del Campillo : 2 verracos (verraco de Villanueva del Campillo (es)
- Villatoro : 3 verracos
- Vicolozano (es)
CĂĄceres
- Botija : castro de Villasviejas del Tamuja (es)
- Coria : conservé au museo de la Cårcel Real de Coria
- Guadalupe : caserĂo de Mirabel
- JaraĂz de la Vera
- Madrigalejo : conservé au musée archéologique de Cåceres
- Segura de Toro : toro de Segura de Toro (es)
- Valdelacasa de Tajo
- Villar del Pedroso
- Pasarón de la Vera : possiblement détruit au XIXe siÚcle, mais toujours décrit sur les armoiries de la ville
Salamanque
- Ciudad Rodrigo : 2 verracos, l'un d'eux provenant de Gallegos de Argañån et cosnervé à la maison de la culture
- Gallegos de Argañån : 2 verracos, l'un conservé au musée de Salamanque, l'autre à la maison de la culture de Ciudad Rodrigo
- Juzbado
- Larrodrigo
- Ledesma
- Lumbrales : 2 verracos
- Masueco : conservé au musée de Salamanque
- MonleĂłn
- Puente del Congosto
- La Redonda : conservé au musée de Salamanque
- Salamanque : verraco du pont (es), cité dans La Vie de Lazarillo de Tormes en 1554 ; plusieurs autres verracos conservés dans le musée de la ville
- San Felices de los Gallegos
- Santibåñez de Béjar
- Tabera de Abajo
- Yecla de Yeltes : castro de Yecla la Vieja
SĂ©govie
TolĂšde
- La Puebla de Montalbån : 1 verraco, découvert en 2006 et conservé dans le musée La Celestina[2]
- Castillo de Bayuela : 2 verracos sur la plaza de San Antonio
- Talavera la Nueva (es)
- Talavera de la Reina : connu sous le nom de « cabeza del moro » et partiellement enfoncĂ© dans un mur : seule la tĂȘte est visible
- Torralba de Oropesa
- Torrecilla de la Jara : 2 verracos
Bragance
- Bragance
- Duas Igrejas
- Malhadas (es)
- Picote (es)
- Torre de Dona Chama (en)
Guarda
- Almofala
Portalegre
- MarvĂŁo : tĂȘte de verraco (berrĂŁo en portugais), exposĂ©e au musĂ©e municipal de la ville
Références
- (en) JosĂ© Luis MartĂn, The Segovian sculpture, SĂ©govie, , 295 p. (ISBN 84-606-0909-X), p. 231-235
- (es) « El VII aniversario del Museo âLa Celestina' acercarĂĄ al pĂșblico el verraco encontrado en La Puebla », La Puebla de MontalbĂĄn,
Annexes
Bibliographie
- (en) JesĂșs R. Ălvarez-SanchĂs, « Oppida and Celtic society in western Spain », e-Keltoi: Journal of Interdisciplinary Celtic Studies, vol. 6,â , p. 255-285 (lire en ligne)