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Varazdat

Varazdat (en arménien Վարազդատ, en latin Varasdates) est un roi arsacide d'Arménie ayant régné de 374 à 378. Il succède à son oncle le roi Pap et est renversé en 378 ; la veuve de Pap, Zarmandoukht, occupe ensuite le trône arménien. Réfugié à Rome, il est ensuite exilé en Bretagne, où il meurt probablement, à une date inconnue.

Varazdat
Illustration.
Portrait imaginaire de Varazdat.
Titre
Roi d'Arménie
–
Prédécesseur Pap
Successeur Zarmandoukht
Biographie
Dynastie Arsacides
Enfants Khosrov IV, Vram Châhpouh

Entre Rome et Perse

Sesterce de Valens.
Monnaie de Shapur II.

Après l'assassinat du roi Pap, le coempereur romain Valens, chargé de l'Orient, envoie Varazdat, neveu de Pap[1], réputé pour ses capacités physiques et mentales, occuper le trône arménien, sous la tutelle du sparapet Mushel Mamikonian, fidèle partisan de l'alliance avec Rome[2]. Entre-temps, les armes ne lui ayant pas été favorables, le roi perse Shapur II demande en 375 à Valens soit l'évacuation de l'Arménie, qu'il qualifie de « source perpétuelle de tracas », soit le retrait des Romains de l'ouest de l'Ibérie, dirigée par Sauromace II[3]. Valens rejette la proposition mais envoie deux légats, le magister equitum Victor Magistrianus et Urbicius, dux de Mésopotamie, au roi perse afin de discuter du sujet. Ceux-ci expliquent à Shapur que ses demandes sont injustes car les Arméniens ont reçu le droit de vivre selon leurs propres lois[4], et que si les troupes romaines chargées de protéger le roi ibérien étaient gênées dans leur déplacement, la guerre serait inévitable. Valens estime cette menace sérieuse car il compte grossir le rang de ses armées d'auxiliaires goths, peuple dont il a récemment autorisé l'installation en Thrace. Lors de leur retour, les deux légats commettent cependant l'erreur d'accepter deux régions (l'Asthianène et la Bélabitène) sans réelle autorisation, ce qui offre une nouvelle occasion de marchandage à Shapur. À la fin 376, il envoie Suren en ambassade à Valens, qui propose à ce dernier les deux régions illégalement acceptées par les légats en échange de concessions romaines. Suren est toutefois renvoyé avec un message indiquant que les Romains refusent de négocier et qu'ils lanceraient une invasion de la Perse au printemps 377[3]. La réponse de Shapur ne tarde pas : les deux régions sont reprises et les troupes romaines sont harcelées en Ibérie occidentale. Au début 377, les Goths se révoltent et Valens se voit forcer de négocier, voire de retirer des troupes d'Arménie afin de mâter cette révolte. Il meurt lui-même le lors de la bataille d'Andrinople.

Fin de règne

Entre-temps, la situation en ArmĂ©nie se dĂ©tĂ©riore encore. Après le dĂ©part des troupes romaines, Varazdat, poussĂ© par son père nourricier, fait assassiner Mushel[2]. La fonction de sparapet est alors reprise par Manouel Mamikonian, qui a servi Shapur lors de la rĂ©cente guerre contre l'empire kouchan. Manouel prend alors les armes contre Varazdat et le force Ă  s'enfuir d'ArmĂ©nie en 378, après quatre annĂ©es de règne. Manouel, Zarmandoukht, la veuve de Pap[2], et son fils Arshak III forment un gouvernement provisoire alliĂ© aux Perses, et Shapur fait stationner une armĂ©e de 10 000 hommes en ArmĂ©nie sous le commandement de Suren.

Varazdat se réfugie à Rome[3] avant d'être exilé en Bretagne, où il finit probablement sa vie[2] - [5].

Descendance

Certains auteurs comme Cyrille Toumanoff[6] attribuent deux fils Ă  Varazdat :

Jeux olympiques antiques

Varazdat est souvent considéré comme l'un des derniers participants aux Jeux olympiques antiques[7]. Sa victoire au concours de pugilat est rapportée par Moïse de Khorène dans son Histoire de l'Arménie[8], probablement dans les années 360[9].

Notes et références

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Varazdat » (voir la liste des auteurs).
  1. Le prêtre Mesrob, historiographe de saint Nersès, donne le nom d'Anob à son père. Selon Faustus de Byzance, Livre IV, chapitre 37, Varazdat se proclame lui-même le neveu de Pap.
  2. Gérard Dédéyan (dir.), Histoire du peuple arménien, Toulouse, Éd. Privat, (1re éd. 1982), 991 p. [détail de l’édition] (ISBN 978-2-7089-6874-5), p. 177.
  3. (en) Noel Lenski, Failure of Empire: Valens and the Roman State in the Fourth Century A.D., University of California Press, Berkeley, 2003 (ISBN 0-520-23332-8), p. 181-185 [lire en ligne (page consultée le 4 juin 2008)].
  4. Ammianus Marcellinus, Res Gestae, Livre XXX, 2.4.
  5. (en) David Marshall Lang, Armenia: Cradle of Civilization, George Allen & Unwin, London, 1970, p. 162.
  6. Cyrille Toumanoff, Les dynasties de la Caucasie chrétienne de l'Antiquité jusqu'au XIXe siècle : Tables généalogiques et chronologiques, Rome, , p. 87-88.
  7. (en) Nigel Wilson (dir.), Encyclopedia of Ancient Greece, Routledge, New York, 2006 (ISBN 978-0-415-97334-2).
  8. Moïse de Khorène, Histoire de l'Arménie, Livre III, 40.
  9. (en) David C. Young, A Brief History of the Olympic Games, Blackwell, Malden, 2004 (ISBN 1-4051-1130-5), p. 135.

Voir aussi

Bibliographie

  • RenĂ© Grousset, Histoire de l’ArmĂ©nie des origines Ă  1071 [dĂ©tail des Ă©ditions], p. 152 Ă  156, « Règne de Varazdat ».
  • MoĂŻse de Khorène (trad. Annie et Jean-Pierre MahĂ©), Histoire de l'ArmĂ©nie, Gallimard, coll. « L'aube des peuples », Paris, 1993 (ISBN 2-07-072904-4), p. 284-285.
  • Cyrille Toumanoff, Les dynasties de la Caucasie chrĂ©tienne de l'AntiquitĂ© jusqu'au XIXe siècle : Tables gĂ©nĂ©alogiques et chronologiques, Rome, , p. 87-88.
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