Vallée de Jezreel
La vallĂ©e de Jezreel (en hĂ©breu : ŚąŚŚ§ ŚŚŚšŚąŚŚ - "Emek Yizreel", aussi appelĂ©e la plaine d'Esdraelon) est une large vallĂ©e dans le nord d'IsraĂ«l, nommĂ©e en rĂ©fĂ©rence Ă la ville de JezraĂ«l situĂ©e sur une colline dans le sud de la vallĂ©e. La vallĂ©e de Jezreel fait partie de la GalilĂ©e dans le district nord dâIsraĂ«l.
Vallée de Jezreel | ||
Vue de la vallée de Jezreel. | ||
Massif | ||
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Pays | Israël | |
District | Nord | |
CoordonnĂ©es gĂ©ographiques | 32° 35âČ 47âł nord, 35° 14âČ 31âł est | |
Géolocalisation sur la carte : Israël
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Orientation aval | ||
Longueur | ||
Type | ||
Ăcoulement | Kishon | |
La vallée de Jezreel est le lieu d'importantes implantations humaines, anciennes et modernes. L'ancienne ville de Megiddo se situe dans le sud-ouest de la vallée. La plus grande ville moderne est la ville de Afoula aussi appelée « Capitale de la vallée ».
La vallée de Jezreel est, pour les chrétiens, le site de la future bataille de l'Armageddon.
Ătymologie
Le nom de la vallĂ©e provient de celui de la ville antique de JezraĂ«l situĂ©e sur une colline dominant le sud de la vallĂ©e. Ce nom, en hĂ©breu : ŚŚŚšŚąŚŚ, Yizre'el, se traduit par « semence de Dieu ». Le toponyme vallĂ©e de Jezreel est parfois uniquement appliquĂ© Ă la partie centrale de la vallĂ©e, autour de la ville de JezraĂ«l tandis que la partie sud-ouest de la vallĂ©e est dĂ©nommĂ©e « vallĂ©e de Megiddo » d'aprĂšs la citĂ© antique de Megiddo qui se situait Ă cet endroit. L'ensemble a aussi Ă©tĂ© appelĂ© plaine d'Esdraelon, ce qui correspond Ă l'Ă©quivalent de Jezreel en koinĂš.
GĂ©ographie
Au sens large, on définit parfois la vallée de Jezreel comme une trouée séparant les monts de Galilée de ceux de Samarie situés dans les territoires palestiniens, reliant ainsi la mer Méditerranée et la mer Morte. Dans cette acception, cet espace comprend d'ouest en est la baie de Haïfa, les vallées de Zebulon, de Jezreel proprement dite, de Harod et de Bëit Shéan[1].
La vallée de Jezreel comprise au sens strict est de forme grossiÚrement triangulaire. Orientée sud-est - nord-ouest, elle est entourée au nord-est par les collines de la Basse-Galilée, au sud par le mont Guilboa et les collines de Samarie, à l'ouest et la chaßne du mont Carmel au nord-ouest[1]. La vallée est traversée par le Kishon[1]. Elle est au contact avec la mer Méditerranée via la vallée de Zebulon et avec le rift du Jourdain via la vallée d'Harod. Le centre de la vallée se situe à environ 100 m au-dessus du niveau de la mer[1].
La vallĂ©e de Jezreel sâest formĂ©e au dĂ©but du PliocĂšne. Il sâagit dâun graben dont la topologie est assez plate, constituĂ© dâune couche alluvionnaire trĂšs Ă©paisse. Les sĂ©diments de la vallĂ©e sont dâorigine alluviale et partiellement colluviale. Ils sont sombres et Ă©pais, riches en matiĂšres organiques. Ces caractĂ©ristiques sont dues au fait que la vallĂ©e a abritĂ© de nombreuses zones humides jusquâĂ une Ă©poque rĂ©cente. Les sols sont en consĂ©quence fertiles et retiennent bien lâeau. Cependant, en raison de lâexcĂšs dâeau, certains de ces sols sont hydromorphiques[2].
La vallĂ©e Ă©tait peut-ĂȘtre Ă une Ă©poque un chenal par lequel la mer Morte, situĂ©e au sud-est de la vallĂ©e, Ă©tait reliĂ©e Ă la mer MĂ©diterranĂ©e. Il y a environ deux millions d'annĂ©es, alors que les terres situĂ©es entre la mer MĂ©diterranĂ©e et la vallĂ©e du rift du Jourdain connaissaient un phĂ©nomĂšne de surrection, le lien entre les deux mers a disparu et le dĂ©versement pĂ©riodique des eaux de la MĂ©diterranĂ©e dans la vallĂ©e a cessĂ©. La mer Morte dĂ©sormais complĂštement fermĂ©e est peu Ă peu devenue extrĂȘmement saline.
Histoire
Antiquité
La vallĂ©e Ă©tait traversĂ©e par la via Maris, un axe de communication datant de l'Ăąge du bronze reliant lâĂgypte au Levant[1].
PĂ©riode ottomane
L'écrivain américain Bayard Taylor dresse une description de la vallée, qu'il a eu l'occasion de traverser, dans un livre dénommé The Lands of the Saracen; or, Pictures of Palestine, Asia Minor, Sicily and Spain publié en 1854. Il la désigne comme « l'une des régions les plus riches du monde »[3]. Laurence Oliphant, qui se rend en 1887 dans le sandjak d'Akko, qui fait alors partie de la wilaya de Beyrouth, décrit la vallée comme « un immense lac de blé ondoyant avec ses villages collinaires émergeant pareillement à des ßles, elle présente un tableau de fertilité luxuriante des plus frappants qu'il se puisse concevoir. »[4].
Dans les années 1870, la famille Sursock (en) basée à Beyrouth achÚte auprÚs du gouvernement ottoman les terres de la vallée pour une somme de 20 000 livres anglaises. Entre 1912 et 1925, cette famille vend les 80 000 acres (320 km2) qu'elle détient dans la vallée au Commonwealth américain de Zion (en) pour prÚs de 750 000 livres. Le but de l'organisation est de fournir des terres aux Juifs établis en Palestine ainsi qu'à ceux souhaitant s'y installer[5].
Palestine mandataire
Le Commonwealth américain de Zion (en), nouveau propriétaire des terres de la vallée souhaitait promouvoir le travail Juif, l'un des principes fondamentaux du sionisme travailliste alors prédominant au sein du Yichouv. En conséquence, les métayers arabes travaillant pour les anciens propriétaires terriens se sont retrouvés sans travail. Certains, tels ceux d'Afula (El-Ful) ont refusé de partir de leur terres[6] et ont été expulsés par la police britannique. Les paysans arabes expulsés sont partis vers la cÎte à la recherche de travail et ont le plus souvent échoué dans des bidonvilles en périphérie de Jaffa et Haïfa[7].
Les Juifs du Yichouv crĂ©ent aprĂšs l'achat des terres les premiers noyaux de peuplement sionistes de la vallĂ©e. Ils fondent la ville d'Afoula et drainent les zones marĂ©cageuses afin dâaccroĂźtre les surfaces agricoles. Le premier moshav d'IsraĂ«l, Nahalal est crĂ©Ă© lĂ -bas en 1921.
La Hope Simpson Royal Commission (en) mise en place par les Britanniques aprÚs les émeutes arabes de 1929 pour déterminer les causes de l'instabilité du territoire mandataire conclut en ce qui concerne la situation des fellah de la plaine de Jezreel que l'attitude des autorités juives n'est pas à mettre en cause. En effet l'organisation responsable de l'achat des terres les a payées au prix fort et les métayers ont reçu une compensation qu'il n'était légalement pas obligatoire de leur octroyer. La commission impute la responsabilité de leur situation aux autorités coloniales britanniques qui ont failli à leur devoir de protection des populations arabes[8].
Voir aussi
Références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalitĂ© issu de lâarticle de WikipĂ©dia en anglais intitulĂ© « Jezreel Valley » (voir la liste des auteurs).
- (en) « Defining the Jezreel Valley », (consulté le ).
- (en) « Geology », sur Jezreel Valley Regional Project, (consulté le ).
- (en) Bayard Taylor, « The Lands of the Saracen, by Bayard Taylor », Gutenberg.org, (consulté le ).
- Abu-Lughod, Ibrahim (1971). (Ed)., The Transformation of Palestine. Illinois: Northwestern Press. p. 126.
- Safarix.com « Copie archivée » (version du 11 février 2007 sur Internet Archive), p. 49.
- (en) « Buying the Emek by Arthur Ruppin, 1929 (with an introduction) », Zionism-israel.com (consulté le ).
-
- Nevill Barbour: Nisi Dominus: A Survey of the Palestine Controversy. George G. Harrap, Londres, 1946, p. 117â118
- Polk, Stamler, Asfour: Backdrop to Tragedy: The Struggle for Palestine. Beacon Press, Boston, 1957, p. 237â238. Ces deux livres sont citĂ©s dans David Gilmour: Dispossessed: the Ordeal of the Palestinians. Sphere Books, 1983, p. 44â45.
- (en) Palestine. Report on Immigration, Land Settlement and Development. By Sir John Hope Simpson, C.I.E.
- Chapitre 1.3: Palestine: The Country and the Climate; 3)The vale of Esdraelon,
- Chapitre 5.3: Jewish Settlement on the Land; 3)The effect of Jewish settlement on the Arab.