VĂctor Licandro
VĂctor Manuel Licandro MartĂnez (nĂ© le Ă TacuarembĂł, Uruguay et mort le Ă Montevideo, Uruguay)[1] est un journaliste, politique et militaire uruguayen, qui participa Ă la fondation de la coalition de gauche du Front large en vue des Ă©lections gĂ©nĂ©rales de 1971. IncarcĂ©rĂ© sous la dictature militaire (1973-1985), il a continuĂ© Ă exercer des fonctions au sein du Front large lors de la transition dĂ©mocratique. Il dĂ©missionna en 2007 de la prĂ©sidence du Tribunal de conduite du Front large en raison de dĂ©saccords avec le gouvernement Vázquez, refusant de considĂ©rer le Front large comme une simple courroie de transmission du gouvernement et s'opposant Ă la politique trop modĂ©rĂ©e Ă son goĂ»t de TabarĂ© Vázquez.
Naissance | |
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Décès |
(Ă 93 ans) Montevideo (Uruguay) |
Nom de naissance |
VĂctor Manuel Licandro MartĂnez |
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De la dictature de Terra Ă la dictature militaire de 1973-1985
VĂctor Licandro fut arrĂŞtĂ© Ă 15 ans pour des raisons politiques sous la dictature de Terra (annĂ©es 1930)[2]. Il participa en 1947 aux travaux topographiques, en collaboration avec l'Institut militaire argentin, en prĂ©paration du chantier binational de la centrale hydroĂ©lectrique de Salto Grande[2]. En 1951, il fut envoyĂ© en Europe pour rĂ©aliser des Ă©tudes de cartographie, visitant des installations en Suisse et aux Pays-Bas[2] et travailla en 1953 pour une commission de l'Institut GĂ©ographique Militaire chargĂ©e de prĂ©parer la construction de centrales hydro-Ă©lectriques[2]. De 1956 Ă 1961, il fut le secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral, Ă©lu Ă deux reprises, de la Commission directrice du Centre militaire[2]. Il fut aussi Ă©lu en 1958, Ă l'unanimitĂ© des officiers de la RĂ©gion militaire no 3, membre du Tribunal d'honneur de l'armĂ©e[2]. En 1968, en dĂ©saccord, tout comme le gĂ©nĂ©ral Seregni, avec la politique autoritaire du gouvernement Jorge Pacheco Areco, il dĂ©missionna de l'armĂ©e, puis fonda, en 1970, la Chambre de dĂ©fense du patrimoine (Cadapan), qu'il prĂ©sida[2].
Le , il participa au lancement officiel du Front large aux côtés du général Seregni, coalition de gauche rassemblant du Parti communiste au Parti démocrate chrétien, en passant par des dissidents blanco et colorado ainsi que par le Mouvement du 26 mars, proche des Tupamaros[2]. La même année, il fut invité à arbitrer lors de deux duels, l'un opposant le sénateur et ex-ministre Enrique Erro au ministre de l'Intérieur, le brigadier Danilo Sena, l'autre opposant le président du Front large, Seregni, au général Juan Pedro Ribas[2]. Par ailleurs, il était membre du comité éditorial du journal Ahora (es) de 1971 à 1973[2].
Après le coup d'État de juin 1973, il fut arrĂŞtĂ© au domicile du colonel Carlos Zufriategui, avec le gĂ©nĂ©ral Seregni et Zufriategui, le , jour d'une manifestation contre la dictature militaire alors prĂ©sidĂ©e par Juan MarĂa Bordaberry[2]. 23 autres officiers furent arrĂŞtĂ©s[3]. En 1975, un tribunal militaire le condamna, avec Seregni, Ă la dĂ©chĂ©ance de son grade militaire et de ses droits civiques et Ă des dizaines d'annĂ©es de prison[4]. Il Ă©tait accusĂ© de « subversion » et de pro-communisme[4].
De la transition démocratique à la victoire du Front large
Il ne fut libéré que le [5]. Toujours privé de ses droits civiques, il participa le à l'Acte de l'Obélisque (es), une manifestation multipartite en faveur de la tenue d'élections démocratiques[4]. Lors de la transition démocratique, il occupa alors divers postes de responsabilité au sein du Front large, dont la présidence du Tribunal de conduite politique entre et [2] ou la présidence de la Commission de la défense du Front large de 1986 à 2005[2].
En dĂ©saccord dans les annĂ©es 1990 avec le prĂ©sident du Front large, LĂber Seregni, qu'il trouvait trop timorĂ©, il dĂ©missionna en 2007 du Tribunal de conduite politique, aux cĂ´tĂ©s de Carlos GĂłmez Haedo et de Juan Olivera[6] - [7], Ă la suite de son agacement provoquĂ© par l'affaire de corruption touchant Juan Carlos Bengoa, ex-directeur des casinos de Montevideo de 2000 Ă 2005 et nommĂ© par le ministre de l'Économie Danilo Astori (AssemblĂ©e Uruguay) Ă la tĂŞte de la Direction gĂ©nĂ©rale des casinos, qui fut mis en examen et incarcĂ©rĂ© en . Licandro et ses collègues dĂ©missionnaires considĂ©raient en effet que le Tribunal de conduite politique du Front devait juger tous les membres du Front impliquĂ© dans des malversations, qu'ils soient ou non Ă des postes gouvernementaux, et par consĂ©quent Bengoa, ce qui n'avait pas Ă©tĂ© fait[7]. Il s'opposait aussi Ă la politique de dĂ©fense prĂ´nĂ©e par la socialiste Azucena Berruti, ministre de la DĂ©fense du gouvernement Vázquez[8]. Licandro critiquait notamment l'alignement de l'Uruguay sur les États-Unis[8]. Dans ces dĂ©cisions, il reçut l'appui des secteurs les plus Ă gauche du Front, Ă©tant critiquĂ© au contraire par son nouveau prĂ©sident, Jorge Brovetto, et la tendance centriste[8]. L'AssemblĂ©e plĂ©nière du Front rejeta sa dĂ©mission[7], mais celle-ci fut tout de mĂŞme effective. Licandro conserva toutefois sa place de membre d'honneur Ă la Table politique et Ă l'AssemblĂ©e plĂ©nière du Front[7].
Licandro a reçu, avec d'autres personnalitĂ©s, le Prix JosĂ© D'ElĂa en , octroyĂ© par la confĂ©dĂ©ration syndicale PIT-CNT[9].
Il meurt le Ă 93 ans.
Notes et références
- « http://www.elpais.com.uy/11/03/30/ultmo_556743.asp »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?) El PaĂs, Montevideo, Uruguay,
- Miguel Aguirre Bayley, Licandro: flamantes 91 años del compañero general, La República, 26 février 2009
- Antoine Sanguinetti (2001), Mémoires d'actions et de réactions, éd. L'Harmattan, p. 345
- Stella Calloni, La dictadura "fue el tiempo canalla de Uruguay": VĂctor Licandro. « Copie archivĂ©e » (version du 10 mai 2007 sur Internet Archive), La Jornada, 28 fĂ©vrier 2005
- Hugo Acevedo, Presentan hoy el libro Licandro, sĂmbolo del frenteamplismo, La RepĂşblica, 18 septembre 2001
- Carta de renuncia del general VĂctor Licandro a la Presidencia del Tribunal de Conducta PolĂtica del Frente Amplio publicado en la ediciĂłn del viernes 5 de octubre de 2007 en el semanario Brecha
- Plenario Nacional del Frente Amplio no aceptĂł la renuncia del general Licandro, La RepĂşblica, 14 octobre 2007
- Nicrosi Loreley Cuestionamiento de Licandro al Frente, El PaĂs, 14 octobre 2007
- PIT-CNT homenajeó a diez personalidades, La República, 22 décembre 2009
Annexes
Voir aussi
Bibliographie
- Miguel Aguirre Bayley (2001), Licandro, sĂmbolo del frenteamplismo (ISBN 9974-582-20-2).
Source originale
- (es) Cet article est partiellement ou en totalitĂ© issu de l’article de WikipĂ©dia en espagnol intitulĂ© « VĂctor Licandro » (voir la liste des auteurs).