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Usine AZF de Toulouse

L'usine AZF de Toulouse était une usine d'agrochimie (AZote Fertilisants) certifiée ISO 14001 et 9002, et classée Seveso, située à Toulouse, dans la Haute-Garonne. Un de ses hangars, contenant des nitrates déclassés, a explosé le à 10h17. Elle appartenait à la société Grande Paroisse, filiale d'Atofina. Depuis la fusion en avril 2000 de Total et d'Elf-Aquitaine, Atofina regroupait toutes les activités chimiques du groupe: Arkema, GPN, SOFERTI, etc.

Usine AZF de Toulouse
AZF : entrée B et tour de granulation de l'urée.
Installations
Type d'usine
usine chimique classée Seveso
Superficie
62
Fonctionnement
Opérateur
Date d'ouverture
1927
Date de fermeture
2001
Localisation
Situation
Coordonnées
43° 34′ 00″ N, 1° 25′ 36″ E
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Vue générale de l'O.N.I.A. en 1935.

L'activité principale de l'usine était la synthèse d'ammoniac, d'urée et de nitrates à partir de gaz naturel, produits destinés à l'agriculture (engrais azotés) et à l'industrie (explosifs de mines notamment).

En 2009, commence le projet de construction d'un important centre de recherche sur le cancer, le Cancéropôle de Toulouse (ou Oncopole), sur les ruines dépolluées du site AZF. Projet de construction qui s'est terminé en 2013 et désormais visible et rouvert.

Histoire et situation

Vue d'ensemble des usines de l'O.N.I.A., un soir de mai 1935.
Usine de l'ONIA en 1961, en bordure de Garonne.

Le , une loi créait l'Office national industriel de l'azote (ONIA)[1]. À cette époque la France importait du Chili pour 100 millions de francs de nitrates par an. Or la construction d'une usine, selon le procédé Haber-Bosch coûtait autant. La ville de Toulouse fut choisie en raison de sa position géographique excentrée de toutes frontières de l'Est (Italie, Allemagne...), de la force hydraulique de la Garonne et de la relative proximité des mines de charbon de Carmaux, même si le charbon est totalement remplacé par le gaz de Lacq en 1956.

L'usine toulousaine dĂ©buta sa production en 1927 sur des terrains libĂ©rĂ©s par la Poudrerie nationale, Ă  3 kilomètres au sud-ouest du centre-ville.

En 1983, la production atteint son pic Ă  960 000 tonnes par an. L'ONIA pouvait, notamment, se flatter de la rĂ©putation mondiale du N.A.E.O. (Nitrate d'Ammonium Étiquette Orange)[2] - [3]. L'usine de Toulouse en Ă©tait le premier producteur et exportateur mondial, un standard de rĂ©fĂ©rence.

À proximité du site, des quartiers tels que Papus furent bâtis pour permettre au personnel de vivre non loin de leur lieu de travail. Le stade de Gironis et le Toulouse Athlétique Club (TAC) furent aussi créés à l'initiative du comité d'entreprise de l'usine. Après la 2e guerre mondiale, les nouveaux quartiers populaires du Mirail et d'Empalot ont été construits à proximité.

En 80 ans, l'usine AZF et ses voisines ont été progressivement rattrapées par l'agglomération, alors que la dangerosité des activités du pôle chimique était d'autant mieux connue que pas moins de huit explosions meurtrières s'étaient produites depuis la création en 1666 des « Moulins à Poudre Royaux », l'ancêtre de la chimie militaro-industrielle toulousaine. On retiendra notamment une extraordinaire coïncidence, l'explosion du 21 septembre 1781, c'était aussi un vendredi en milieu de matinée, et elle ébranla aussi plusieurs maisons du quartier Saint-Michel situé à km[4].

Le site AZF s'étendait sur plus de 70 hectares formant un quadrilatère approximatif encadré par la Garonne et la Société Nationale des Poudres et Explosifs (SNPE-ISOCHEM) à l'est, par la RN 20 à l'ouest, des voies de chemin de fer et le périphérique toulousain au nord et par d'autres entreprises de chimie (Tolochimie, Sanofi) au sud.

Le site était desservi par un raccordement ferroviaire comportant deux voies de chemin de fer se ramifiant ensuite, pour permettre la réception de chlore, de produits pétroliers, et l'expédition de l'ammoniac et des engrais azotés fabriqués sur place.

Catastrophe

L'usine est connue principalement en raison de la catastrophe du , lorsqu'un important stock d'ammonitrates y a explosé vers 10 heures 17, ravageant l'usine et les alentours, et causant d'importants dégâts humains (31 morts, plusieurs milliers de blessés[5]) et matériels à Toulouse.

Bibliographie

  • Revue Archistra (Histoire de la France MĂ©ridionale), no 211-212, septembre-octobre 2001.
  • Henry Farreny et Christian Moretto, Toulouse, chronique d'un dĂ©sastre annoncĂ©, CĂ©paduès, 12 dĂ©cembre 2001 (ISBN 2854285727)/RĂ©f: 572.
  • Jean-Claude Bordes, De l'ONIA Ă  Grande Paroisse, une aventure industrielle et humaine, Ă©ditions les Arts Graphiques, 207 p., 2004.
  • Franck HĂ©riot et Jean-Christian Tirat, AZF, l'enquĂŞte assassinĂ©e, Ă©ditions Plon 2009 (ISBN 225920824X et 9782259208246)
  • Alain Joets, Catastrophe AZF, contre-enquĂŞte scientifique sur la première explosion cachĂ©e, Éditions MĂ©libĂ©e, 2013 (ISBN 978-2-36252-284-0).
  • Daniel Depris, AZF: Accident ou attentat ?, 10 fĂ©vrier 2015: editionstatamis.com/2015/01/14/azf-accident-ou-attentat-de-daniel-depris-parution-10-fevrier-2015-disponible-des-aujourdhui-sur-notre-site/.

Références

  1. Grande Paroisse, , consulté le 21 juin 2014
  2. Élément constitutif des explosifs de carrière au nitrate-fioul
  3. le N.A.E.O est un produit poreux, contrairement au nitrate agricole
  4. Revue Archistra - Histoire de la France MĂ©ridionale no 211-212, septembre-octobre 2001)
  5. AZF : dix ans après, Toulouse se recueille Sur le site lepoint.fr du 21 septembre 2011

Liens externes

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