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Une semaine de vacances (roman)

Une semaine de vacances est un roman de Christine Angot publié le aux éditions Flammarion et récompensé par le prix Sade[1] - prix refusé par l'autrice[2].

Une semaine de vacances
Auteur Christine Angot
Pays Drapeau de la France France
Genre Roman
Éditeur Flammarion
Date de parution 2012
Nombre de pages 138
ISBN 978-2081289406
Chronologie

Résumé

Treize ans après son roman L'Inceste, Christine Angot revient sur cette thématique et décrit une semaine de vacances durant laquelle se déroule une relation incestueuse entre un père et sa fille. Le roman met à l'épreuve la crudité des rapports et des mots[3].

Réception critique

Une semaine de vacances bénéficie d'une réception critique divisée. Dans Les Inrockuptibles, Nelly Kaprièlian note « qu'aucun roman de Christine Angot n'avait reçu un accueil aussi tranché, opposé » et parle d'une « réception contradictoire, jusque dans l'emphase ou la violence – chef-d'œuvre pour les uns, déchet pour les autres[4]. » Laurent David Samama souligne également, sur le site La Règle du jeu, les « remous médiatiques » contradictoires engendrés par la publication de ce roman[5].

Dans la Tribune des critiques sur France Inter, Eric Loret évoque « une belle sécheresse stylistique au sens où Angot montre que le rapport entre le père et la fille est un rapport qui tient au langage[6] ».

Dans Le Monde, Philippe Forest qualifie Une semaine de vacances d'« exemplaire leçon de littérature ». Il note que « davantage qu'aucun de ses précédents livres, le roman de Christine Angot constitue un pareil piège tendu à notre regard captif » et souligne l'efficacité d'un dispositif narratif « très savant dans sa simplicité même » car « il interroge chaque lecteur sur le désir, nécessairement coupable, qui le porte vers les livres : la vérité qu'il cherche en eux, celle qu'il est capable — ou pas — d'accepter de ceux-ci[7] ».

Dans Télérama, Fabienne Pascaud, évoque un roman « renversant », loin de la littérature racoleuse, dans lequel « sans complaisance, la romancière dit juste comment par la parole, la langue — l'écriture ? — on vient à bout du pire[8] ».

Marianne Payot, dans L'Express, parle d'« un grand art de la perversion et d'une audace littéraire invraisemblable[9] ».

Le Point qualifie le roman d'« implacable et hallucinant » et déclare que c'est le plus grand livre de Christine Angot[10].

Toutefois, dans Les Inrockuptibles, Nelly Kaprièlian critique l'argumentaire du livre - deux mois avant sa parution - qu'elle juge « en forme de parodie de la critique littéraire et de ses petites phrases toutes faites : Un court roman, une audace à couper le souffle, un morceau de littérature dont on ne sort pas indemne. Jamais Angot n'a été si aiguë ni si bouleversante. Hilarant. » Elle poursuit : « pour un peu, on se dirait que c’est Angot herself qui se moque avec malice de nous autres, les critiques[11] ». Éric Naulleau, dans Paris Match évoque un « indigent récit », principalement composé de « détails scabreux », qui provoque l'ennui chez le lecteur[12].

Selon Olivier Steiner, sur le site du Huffington Post, on doit en partie l'écho médiatique du livre au charisme de son auteur, qui « n'a pas son pareil pour faire parler d'elle, d'une certaine façon c'est un de ses talents. On aime Christine Angot ou on la déteste, on aime l'aimer et on aime la détester[13] ».

Dès sa publication, Une semaine de vacances se place parmi les vingt meilleures ventes[14] et Christine Angot obtient le prix Sade. Son éditeur, Flammarion, avait pourtant annoncé qu'il ne souhaitait pas qu'elle reçoive ce prix, notamment pour lui donner plus de chances d'en obtenir un autre plus prestigieux[15]. Christine Angot, dans une lettre adressée au jury, déclare refuser le prix[2].

Le , au terme du troisième tour de scrutin le roman est à égalité de voix (six à six) avec Les Œuvres de miséricorde de Mathieu Riboulet pour l'obtention du prix Décembre. Devant le blocage du vote par le jury qui refuse un tour supplémentaire, la voix du président Charles Dantzig compte double et se prononce pour le récit de Riboulet[16].

Lors de son bilan littéraire de l'année, le magazine culturel Les Inrocks inclut ce livre dans les 25 meilleurs livres de l'année 2012[17].

Éditions

Notes et références

  1. Quentin Girard, « Une semaine de vacances de Christine Angot reçoit le prix Sade », Libération, 30 septembre 2012.
  2. Laurent David Samama, « Christine Angot et le prix Sade : les raisons d'un refus », laregledujeu.org, 24 janvier 2013.
  3. Rentrée littéraire: des incontournables et des révélations d'outsiders, Le Point, 18 août 2012.
  4. Nelly Kaprièlian, « Une semaine de vacances : pourquoi tant de violence contre le livre d'Angot ? », Les Inrockuptibles, 23 septembre 2012.
  5. Laurent David Samama, « Ce que suscite Christine Angot », La Règle du jeu, 25 septembre 2012.
  6. Tribune des critiques, France Inter, 18 août 2012.
  7. Philippe Forest, « Implacable. Une semaine de vacances de Christine Angot », Le Monde, 31 août 2012.
  8. Fabienne Pascaud, « Une semaine de vacances », Télérama, n° 3268, 1er septembre 2012.
  9. Marianne Payot, « Christine Angot, une semaine en inceste », L'Express, 3 septembre 2012.
  10. Faut-il lire Angot ?, Le Point, 30 août 2012.
  11. Nelly Kaprièlian, « "Incontournable", "à couper le souffle", "une écriture réinventée" : stop aux poncifs des critiques », Les Inrockuptibles, 8 juin 2012.
  12. Éric Naulleau, « Christine Angot. La grande lascive », Paris Match, 10 septembre 2012.
  13. Olivier Steiner, « La domination Angot », Le Huffington Post, 31 août 2012.
  14. « Christine Angot parmi les vingt meilleures ventes de la semaine », Livres-Hebdo, 12 septembre 2012.
  15. Christine Angot récompensée contre son gré par le prix Sade, Le Magazine littéraire, 3 octobre 2012.
  16. Mathieu Riboulet gagne le prix Décembre dans Le Figaro du 8 novembre 2012.
  17. Les livres qui ont marqué l’année 2012 selon les Inrocks par le service littéraire dans Les Inrocks du 31 décembre 2012.
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