Une rencontre
Une rencontre est un essai de Milan Kundera paru en . Il y porte son regard sur l'écriture à travers ses auteurs préférés ou ceux qui l'ont le plus influencé.
Présentation et contenu
Parler des autres, c'est parler de soi, « quand un artiste parle d'un autre, il parle toujours (par ricochet, par détour) de lui-même et là est tout l'intérêt de son jugement » écrit-il à propos de Francis Bacon[1]. Soit, l'écrit même, est peu de chose, surtout pour des hommes qui recherchent dans l'art quelques parcelles d'immortalité dans des œuvres qui pourraient leur survivre, mais il a du mal à croire, sceptique sur les pouvoirs de l'artiste, et il finira par un chapitre intitulé Oubli de Schönberg et sur cette question « Que restera-t-il de toi, Bertolt ? » [2]
Les bibliothèques sont pleines d'auteurs oubliés, rejetés, au purgatoire peut-être ad vitam æternam, témoin ce mot de Cioran lui glissant dans l'oreille à propos d'Anatole France : « Ne prononcez jamais ici son nom à haute voix, tout le monde se moquera de vous, » [3] et il s'interroge sur le scandale de la répétition est-il sans cesse effacé par le scandale de l'oubli ? » [4]
Milan Kundera poursuit ce dialogue avec lui-mĂŞme comme il l'avait dĂ©jĂ entrepris avec L'Art du roman. Il analyse d'abord les contours du roman existentiel Ă travers des thèmes aussi divers que « la comique absence du comique » dans L'Idiot de DostoĂŻevski, la prĂ©sence de la mort dans D'un château l'autre de CĂ©line, la place de l'amour dans nos civilisations dans Professeur de dĂ©sir de Philip Roth, le dĂ©roulement de l'existence dans L'Aile du cygne de Bergsson, les souvenirs dans les mĂ©andres de la mĂ©moire dans Et quand le rideau tombe de Juan Goytisolo ou la genèse de la crĂ©ation et la procrĂ©ation dans Cent ans de solitude de Gabriel GarcĂa Márquez.
Commentaires
- « Kundera signe un véritable recueil d’essais qui, outre de rares politesses, fait la part belle aux arts et à leurs serviteurs. Il y célèbre l’amitié, mais surtout le genre romanesque, la musique de Leos... » Thomas Flamerion, even.fr
- « Balade intuitive à travers le genre romanesque avec pour guide Milan Kundera, lecteur profond et généreux. » Nathalie Crom, Télérama, le
- « Qu'ont en commun Anatole France, Céline, Francis Bacon, Beethoven, Philip Roth, Aimé Césaire, Fellini et Malaparte? Milan Kundera leur rend hommage et paie sa dette. » Alain Finkielkraut, Le Nouvel Observateur du
Repères bibliographiques (essais)
- L'Art du roman, Gallimard, Folio,1986
- Les Testaments trahis, Gallimard, 1993
- D'en bas tu humeras des roses, illustrations d'Ernest Breleur, 1993
- Le Rideau, Gallimard, collection Blanche,
Notes et références
- Voir le premier chapitre : "Le geste brutal du peintre : sur Francis Bacon"
- Voir l'article d'Audrey Pulvar, Ă©mission France Inter du 8 mai 2012
- Voir "Le panthéon de Kundera", le Nouvel Observateur du 19 mars 2009
- Voir Jean-Paul Enthoven, Le Point du 23 mars 2009
Voir aussi
- Alain Finkielkraut, Ce que peut la littérature, éditions Stock, collection Les Essais, , 295 pages (ISBN 978-2-234-05914-6).