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Uhuru (satellite)

Uhuru ou SAS-A (Small Astronomy Satellite) ou encore X-ray Explorer, est le premier satellite lancĂ© spĂ©cifiquement dans le but de faire de l'astronomie en rayons X. Uhuru a Ă©tĂ© Ă  l'origine de plusieurs grandes avancĂ©es scientifiques, comme la dĂ©couverte et l'Ă©tude dĂ©taillĂ©e de binaires X. Il a Ă©galement permis de dresser le premier catalogue des sources cĂ©lestes de rayons X. LancĂ© le , sa mission a pris fin en mars 1973. Uhuru est la tĂȘte de sĂ©rie de plusieurs petits satellites d'astronomie lancĂ©s par la NASA.

Description de cette image, également commentée ci-aprÚs
Marjorie Townsend responsable du projet et Bruno Rossi devant Uhuru
Données générales
Organisation NASA
Domaine Astronomie des rayons X
Statut Mission achevée
Autres noms SAS-A, X-ray Explorer, Explorer 42
Lancement
Lanceur Scout
Fin de mission Mars 1973
Identifiant COSPAR 1970-107A
Site
Caractéristiques techniques
Masse au lancement 141,5 kg
Orbite
Orbite Orbite terrestre basse
PĂ©riapside 531 km
Apoapside 572 km
PĂ©riode 96 min
Inclinaison 3°
TĂ©lescope
Type Compteur proportionnel Ă  gaz
Superficie 1680 cmÂČ

Contexte

Les rayons X d'origine cĂ©leste sont interceptĂ©s par l'atmosphĂšre de la planĂšte et ne peuvent ĂȘtre observĂ©s depuis le sol. Les premiĂšres observations ont Ă©tĂ© effectuĂ©es en utilisant des fusĂ©es-sondes Ă  partir de 1948. La NASA, dans le cadre de son programme scientifique programme Explorer, dĂ©cide Ă  la fin des annĂ©es 1960 de lancer un satellite destinĂ© Ă  l'observation de ce type de rayonnement. SAS-A, rebaptisĂ© par la suite Uhuru, est le premier satellite du programme SAS (Small Astronomy Satellite) dont l'objectif est mener des missions d'observation spatiale permettant de dĂ©tecter les sources de rayons gamma et X. La gestion du programme SAS est confiĂ©e au centre spatial Goddard. La fabrication du satellite est rĂ©alisĂ©e par l’Applied Physics Laboratory de l'universitĂ© Johns-Hopkins. Uhuru est le 45e satellite du programme Explorer[1].

Objectifs

L'objectif fixé à la mission avant le lancement est de dresser un catalogue des sources de rayons X situées dans notre galaxie et à l'extérieur de celle-ci, en effectuant un balayage systématique de la sphÚre céleste pour les énergies comprises entre 2 keV et 20 keV. Les données recueillies portent sur la position, la puissance, la composition spectrale et les variations temporelles à l'échelle des minutes comme des mois. La précision attendue de l'instrument est de 1 minute d'arc pour les sources les plus puissantes et de 15 minutes d'arc pour les sources les plus faibles[1].

Instrumentation

L'instrument utilisĂ© pour observer les rayonnements X est une version amĂ©liorĂ©e d'un instrument ayant volĂ© auparavant Ă  bord de fusĂ©es-sondes. L'instrument d'une masse de 63,6 kg est constituĂ© de deux ensembles identiques, indĂ©pendants et redondants constituĂ©s d'un collimateur mĂ©canique qui dĂ©finit la portion du ciel observĂ©e, un dĂ©tecteur de type compteur proportionnel Ă  gaz et l'Ă©lectronique associĂ©e. L'un des deux collimateurs a un champ optique Ă©troit de 1x10° tandis que le deuxiĂšme dispose d'un champ optique large de 10x10° fournissant une meilleure sensibilitĂ©. La localisation de la source des rayons X est dĂ©terminĂ©e Ă  l'aide d'un viseur d'Ă©toiles et de capteurs solaires dont l'axe est alignĂ© avec celui des collimateurs. Chaque dĂ©tecteur permet d'observer des photons incidents ayant une Ă©nergie comprise entre 2 et 20 keV, avec une limite de sensibilitĂ© 1,5 Ă— 10−11 erg/(cm2·s) (soit 5 Ă— 10−4 du flux de la nĂ©buleuse du Crabe). Les deux capteurs ont un rendement de 10 % dans la zone des 2-20 keV. La limite basse dĂ©coule de la prĂ©sence d'un Ă©cran thermique fin et de la transparence des fenĂȘtres d'observation en bĂ©ryllium tandis que la limite haute Ă©tait liĂ©e aux propriĂ©tĂ©s de transmission du gaz utilisĂ© dans le compteur. Des techniques utilisant notamment l'anticoĂŻncidence sont utilisĂ©es pour Ă©carter les particules et photons Ă  haute Ă©nergie gĂ©nĂ©rateurs de bruit de fond[1].

Le satellite

Uhuru qui a une masse totale de 141,5 kg pour une envergure totale de 3,9 mĂštres comprend deux parties : la charge utile constituĂ©e par l'instrument rayons X et la plate-forme qui regroupe les Ă©quipements nĂ©cessaires au fonctionnement du satellite. Cette derniĂšre, d'une masse de 79,5 kg, est commune Ă  toute une sĂ©rie de satellites scientifiques pour rĂ©duire le coĂ»t de fabrication. C'est un cylindre dont la coque en aluminium mesure 61 cm de diamĂštre pour 61 cm de long. Quatre panneaux solaires dĂ©ployĂ©s en orbite sont fixĂ©s Ă  la pĂ©riphĂ©rie du cylindre et fournissent en tout 27 watts. Au bout de 3 des 4 panneaux solaires sont fixĂ©es une antenne utilisĂ©e pour transmettre les donnĂ©es tĂ©lĂ©mĂ©triques et deux antennes permettant de recevoir les commandes. Le satellite est en rotation lente Ă  raison de 5 tours par heure, ce qui permet Ă  la fenĂȘtre de l'instrument X de balayer entiĂšrement le ciel Ă  la recherche de sources de rayons X. Le contrĂŽle d'attitude est assurĂ© par une roue interne qui tourne comme un gyroscope ainsi que par un magnĂ©to-coupleur qui utilise le champ magnĂ©tique terrestre[1].

Schéma du satellite Uhuru.

DĂ©roulement de la mission

Uhuru est lancĂ© le depuis la plate-forme San Marco situĂ©e sur la cĂŽte du Kenya par une fusĂ©e lĂ©gĂšre Scout. Le satellite a Ă©tĂ© placĂ© sur une orbite quasi circulaire de 572 km Ă  l'apogĂ©e, 520 km au pĂ©rigĂ©e, d'une inclinaison de 3°, avec une pĂ©riode de 96 minutes. La mission prend fin en mars 1973.

RĂ©sultats

Uhuru a Ă©tĂ© Ă  l'origine de plusieurs grandes avancĂ©es scientifiques comme la dĂ©couverte et l'Ă©tude dĂ©taillĂ©e de binaires X telles que Herculis X-1 (en), ainsi que l'identification de Cygnus X-1, premier objet soupçonnĂ© d'ĂȘtre un trou noir, mais aussi l'identification de nombreuses sources de rayons X extragalactiques. Les donnĂ©es collectĂ©es par Uhuru ont permis la rĂ©alisation du premier catalogue systĂ©matique des sources de rayons X dans le ciel, dont la derniĂšre version (Catalogue 4U) rĂ©pertoriait 339 objets rĂ©partis sur l'ensemble de la voĂ»te cĂ©leste dans la bande des 2 Ă  6 keV.

Origine du nom

Son nom, « Uhuru », est le mot swahili pour libertĂ©. Il a Ă©tĂ© attribuĂ© pour remercier le Kenya qui hĂ©berge dans ses eaux continentales la plate forme de San Marco au large de Malindi, d'oĂč a Ă©tĂ© lancĂ© le satellite. Le jour de lancement, le 12 dĂ©cembre, Ă©tait Ă©galement l'anniversaire de l'indĂ©pendance du Kenya.

Références

  1. (en) « Uhuru kit press », sur NASA,

Bibliographie

  • (en) Brian Harvey, Discovering the cosmos with small spacecraft : the American Explorer program, Cham/Chichester, Springer Praxis, (ISBN 978-3-319-68138-2)
    Histoire du programme Explorer.
  • (en) H. B. Riblet, « The Small Astronomy Satellite Program—An Overview », Johns Hopkins APL Technical Digest, Applied Physics Laboratory (universitĂ© Johns-Hopkins), vol. 10, nos 4-5,‎ , p. 2-10 (lire en ligne) — Conception et caractĂ©ristiques du programme SAS.
  • (en) M. R. Peterson et D. L. Zitterkopf, « The SAS-A Telemetry System », Johns Hopkins APL Technical Digest, Applied Physics Laboratory (universitĂ© Johns-Hopkins), vol. 10, nos 4-5,‎ , p. 11-18 (lire en ligne) — Le systĂšme de tĂ©lĂ©mesures du satellite SAS-A.
  • (en) E. J. Hoffman et A. L. Lew, « A Fully Redundant Command System for the SAS-A Satellite », Johns Hopkins APL Technical Digest, Applied Physics Laboratory (universitĂ© Johns-Hopkins), vol. 10, nos 4-5,‎ , p. 19-23 (lire en ligne) — Le systĂšme de commandes du satellite SAS-A.
  • (en) F. F. Mobley, B. E. Tossman et G. H. Fountain, « A Fully Redundant Command System for the SAS-A Satellite », Johns Hopkins APL Technical Digest, Applied Physics Laboratory (universitĂ© Johns-Hopkins), vol. 10, nos 4-5,‎ , p. 24-34 (lire en ligne) — Le systĂšme de contrĂŽle d'attitude du satellite SAS-A.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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