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Tzykanisterion

Le Tzykanisterion (en grec : τζυÎșαΜÎčÏƒÏ„ÎźÏÎčÎżÎœ) Ă©tait un terrain de sport oĂč se jouait le tzykanion (en grec : τζυÎșÎŹÎœÎčÎżÎœ, venant du perse ancien čaukān, čƍkān), une version du jeu de polo importĂ© par les Byzantins de la Perse sassanide[1].

Plan du Grand Palais de Constantinople. Le tzykanisterion se trouve au sud-est du palais.

Le sport

Les sports Ă©questres Ă©taient trĂšs populaires Ă  Constantinople oĂč le tzykanion l’emportait mĂȘme au sein de la noblesse sur les courses de chars [2]. Originaire d’Asie centrale[3], le polo Ă©tait considĂ©rĂ© en Perse comme le sport des rois, et l’empereur Shapour II (r. 309 – 379) fut initiĂ© Ă  ce sport dĂšs sa plus tendre enfance. Il fut introduit Ă  Byzance vers cette pĂ©riode et le premier tzykanisterion fut construit par l’empereur ThĂ©odose II (r. 408–450).

Il se jouait sur un terrain ouvert oĂč les cavaliers de deux Ă©quipes, munis d’un long bĂąton se terminant par un filet, tentaient de lancer une balle de la grosseur d’une pomme dans le but de l’équipe opposĂ©e[4].

L’empereur Basile Ier (r. 867 – 886) y excellait et son fils, l’empereur Alexandre (r. 912 – 913) serait mort d’épuisement alors qu’il le pratiquait. L’empereur Alexis Ier ComnĂšne fut blessĂ© pendant qu’il y jouait avec Tatikios[5], et Jean Ier de TrĂ©bizonde mourut d’une blessure subie alors qu’il s’adonnait Ă  ce jeu[2].

Au cours des siĂšcles, ces terrains furent Ă©galement utilisĂ©s comme lieu de tortures publics et d’exĂ©cutions tant Ă  Constantinople[6] qu’à ÉphĂšse. Selon ThĂ©ophane le Confesseur, Michel LachanodrakĂŽn, stratĂšge du thĂšme des ThracĂ©siens, rassembla en 769-770 les moines et les nonnes de son thĂšme dans le tzykanisterion d’ÉphĂšse et les contraignit Ă  se marier sous peine d’ĂȘtre aveuglĂ©s et exilĂ©s Ă  Chypre[7].

Le stade

Le premier tzykanisterion fut bĂąti par l’empereur ThĂ©odose II au sud-est du Grand Palais d’alors. Celui-ci fut dĂ©moli par l’empereur Basile Ier qui le fit reconstruire sur une plus vaste Ă©chelle Ă  cĂŽtĂ© de la Nouvelle Église (Nea Ekklesia) qu’il fit bĂątir sur l’emplacement de l’ancien. Le nouveau tzykanisterion communiquait du reste avec l’église par deux galeries[8].

Outre Constantinople et TrĂ©bizonde, on retrouvait des tzykanisterions dans d’autres grandes villes comme Sparte, ÉphĂšse et AthĂšnes, signe de l’engouement que portait l’aristocratie Ă  ce sport[9].

Bibliographie

Sources primaires

  • Anne ComnĂšne. Alexiade. Paris, Les Belles Lettres, 2006. (ISBN 978-2-251-32219-3).
  • Jean Cinnamus. Ioannis Cinnami Epitome rerum ab Ioanne et Alexio Comnenis gestarum, ed. A. Meineke, Bonn, 1836.
  • ThĂ©ophane le Confesseur. Chronographia, Leipzig, de Boor, 1883.

Sources secondaires

  • (en) « Polo », EncyclopĂŠdia Britannica, Eleventh Edition, 1910.
  • (fr) Janin, Raymond. Constantinople Byzantine. DĂ©veloppement Urbain et RĂ©pertoire Topographique. Paris, Institut Français d'Etudes Byzantines, 1964. (ISBN 978-9042931015).
  • (en) Kazhdan, Alexander Petrovich, ed. The Oxford Dictionary of Byzantium. New York and Oxford, Oxford University Press, 1991. (ISBN 978-0-19-504652-6).
  • (en) Laiou, Angeliki E., ed. The Economic History of Byzantium from the Seventh through the Fifteenth Century (PDF). Washington, DC, Dumbarton Oaks, 2002. (ISBN 0-88402-288-9).

Notes et références

Note

Références

  1. Janin (1964) pp. 118-119
  2. Kazhdan (1991) « Sports », vol. 3, p. 1939
  3. « Polo » Encyclopaedia Britannica , 1910
  4. Cinnamus, 263.17 – 264.11
  5. Alexiade, XIV, 4
  6. Alexiade, XV, 9
  7. Chronographie de Théophane le Confesseur, 445.3-9
  8. Kazdhan « Tzykanisterion », vol. 3, p. 2137
  9. Laiou (2002) p. 643

Articles connexes

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