AccueilđŸ‡«đŸ‡·Chercher

Type 90 Kyƫ-maru

Le Type 90 (90ćŒæˆŠè»Š KyĆ«-maru-shiki-sensha) est un char de combat japonais. Conçu et produit par Mitsubishi Heavy Industries, il est en service dans les Forces terrestres japonaises d'autodĂ©fense depuis . ReprĂ©sentant la troisiĂšme gĂ©nĂ©ration de char de combat japonais, il a Ă©tĂ© conçu pour Ă©pauler le char Type 74, devenu rapidement obsolĂšte.

Type 90 Kyƫ-maru
Image illustrative de l’article Type 90 KyĆ«-maru
Type 90
Caractéristiques de service
Service
Utilisateurs Japon
Production
Concepteur Mitsubishi Heavy Industries
Année de conception 1976-1989
Constructeur Mitsubishi Heavy Industries
Production 341 exemplaires
Variantes Type 90B
Caractéristiques générales
Équipage 3 tireur, conducteur et chef de char
Longueur 7,55 m (9,80 m avec le canon)
Largeur 3,4 m
Hauteur 2,3 m
Masse au combat 50,2 t
Blindage (Ă©paisseur/inclinaison)
Type blindage composite modulaire
Armement
Armement principal un canon lisse Rh-120 L44 (40 obus
Armement secondaire une mitrailleuse coaxiale Type 74 de 7,62 mm (4 500 cartouches)
une mitrailleuse lourde M2 de 12,7 mm (600 cartouches
deux batteries de quatre lance-pots fumigĂšne de 76 mm
Mobilité
Moteur moteur diesel deux temps Mitsubishi 10ZG32WT
Puissance 1 500 ch (1 120 kW) (Ă  2 400 tr/min)
Transmission Mitsubishi MT1500 automatique (4 AV/2 AR)
Suspension oléopneumatique et barres de torsion
Vitesse sur route 70 km/h
Puissance massique 29,8 ch/t
RĂ©servoir 1 272 l
Autonomie 340 km

Histoire

Ligne du temps

  • 1984 – La phase de dĂ©veloppement du futur obus-flĂšche DM33 de 120 mm commence en Allemagne.
  • 1985 – Le Japon dĂ©cide d'armer la deuxiĂšme gĂ©nĂ©ration de prototypes du TK-X avec le canon allemand Rh-120 L44, s'ensuit l'achat de canons et de munitions de 120 mm (DM12 et DM23).
  • – DĂ©but des nĂ©gociations entre Mitsubishi, Komatsu, Daikin, JSW et Rheinmetall en vue de conclure un protocole d'accord.
  • 1986 – Construction des prototypes n°3 et n°4 de seconde gĂ©nĂ©ration. Un protocole d'accord est signĂ© entre Rheinmetall et Mitsubishi, Komatsu, Daikin et JSW. Le prototype d'obus-flĂšche DM33 est exposĂ© au salon d'armement AUSA.
  • 1987 – Construction des prototypes n°5 et n°6 (seconde gĂ©nĂ©ration). Évaluation des prototypes n°3 et n° 4. EntrĂ©e en dotation de la munition DM33 dans la Bundeswehr.
  • 1988 – Fin de la phase de test des prototypes de deuxiĂšme gĂ©nĂ©ration.
  • – DĂ©but de l'Ă©valuation opĂ©rationnelle du TK-X par la Force terrestre d'autodĂ©fense japonaise.
  • – Fin de l'Ă©valuation opĂ©rationnelle.
  • 1989 – Komatsu, Daikin et JSW entament des nĂ©gociations avec Rheinmetall dans le but de produire sous licence le canon Rh-120 et les munitions DM12 et DM33.
  • – Accord de fabrication sous licence de l'armement.
  • – le futur char de combat japonais prend l'appellation de Type 90.

Caractéristiques générales

Armement

Le Type 90 est armĂ© d'un canon lisse allemand Rh-120 L44 d'un calibre de 120 mm. Ce dernier et ses munitions sont fabriquĂ©s respectivement sous licence au Japon par Japan Steel Works et Daikin Industries.

Le dĂ©battement du canon en site est de +10° Ă  -7° mais peut ĂȘtre accentuĂ© de +15° Ă  -12° grĂące aux suspensions olĂ©opneumatique qui peuvent faire varier l'assiette du char. Le pointage du canon est assurĂ© par un moteur hydraulique.

La gamme de munitions employées par le Type 90 comporte :

  • JM33 APFSDS-T : un obus-flĂšche allemand DM33 produit sous licence au Japon.
  • JM12A1 HEAT-MP-T : un obus explosif Ă  charge creuse allemand DM12A1 produit sous licence au Japon, il perce une plaque de blindage d'une Ă©paisseur de 480 mm ou 220 mm sous une incidence de 60° Ă  toute distance.

Chargement automatique

Le chargement automatique a Ă©tĂ© conçu par Mitsubishi, positionnĂ© dans la nuque de tourelle, il permet d'une maniĂšre courante le rechargement du canon lors des tirs en mouvement. Le temps de redoublement (charger deux munitions du mĂȘme type l'une aprĂšs l'autre) est d'au moins 4 secondes.

En cas d'agression, l'explosion éventuelle des munitions est dirigée vers le haut grùce à trois panneaux anti-explosion qui sont libérés lors de l'explosion. Cela évite que l'énergie engendrée se concentre dans la tourelle et minimise fortement les effets collatéraux sur l'équipage.

Le systÚme est un convoyeur à chaßne à dix-huit alvéoles pouvant recevoir tous les types de munitions au standard OTAN[1]. L'approvisionnement du convoyeur s'effectue à travers une trappe située sur le bord du toit, à l'arriÚre-gauche de la tourelle.

Dix-huit munitions de 120 mm sont rangĂ©s Ă  l'avant-droite du chĂąssis, Ă  droite du conducteur, dans un rĂ©servoir de carburant spĂ©cialement amĂ©nagĂ©. Quatre autres sont placĂ©es verticalement dans le panier de la tourelle, juste derriĂšre le tireur.

Armement secondaire

L'armement secondaire comprend une mitrailleuse lourde M2 de 12,7 mm, fabriquĂ©e sous licence par Sumitomo Heavy Industries, elle est servie de l'extĂ©rieur par le chef de char, et une mitrailleuse coaxiale Type 74 de 7,62 mm.

Optiques et conduite de tir

De droite à gauche: le viseur du tireur, le viseur panoramique du chef de char et le détecteur d'alerte laser.

Tireur

  • Il possĂšde un viseur monoculaire conçu par Nikon, sa tĂȘte de visĂ©e, stabilisĂ©e sur les deux plans, est dotĂ©e de deux fenĂȘtres, l'une pour la voie jour et l'autre pour la voie nuit (thermique). Il intĂšgre un tĂ©lĂ©mĂštre laser au Nd-YAG d'une portĂ©e de 300 m Ă  5 000 m et une camĂ©ra thermique Fujitsu. La voie jour possĂšde deux grossissements : × 1 (grand champ de vision de 18°) et × 10 (petit champ de vision de 6,5°). La voie thermique offre trois champs de vision : Ă©troit (1,3°× 1,8°), large (2,7°× 3,6°) et trĂšs large (7,6°× 10,1°), l'image, en noir et blanc, est affichĂ©e sur moniteur Ă  tube cathodique 7 pouces situĂ© Ă  gauche du viseur[1].
  • Un viseur tĂ©lescopique de secours, installĂ© dans le masque, Ă  droite du canon de 120 mm, il offre un grossissement de × 12.

Chef de char

  • Il dispose d'un viseur panoramique binoculaire stabilisĂ©, installĂ© sur le toit, devant son tourelleau. Conçu par la Fuji Photo Optical Co Ltd, il possĂšde eux grossissements sont disponibles × 3 (grand champ de vision de 21°) et × 10 (petit champ de vision de 6,5°). Il est Ă  noter que ce viseur panoramique ne peut que pivoter que sur 180°. En-dessous du viseur du chef de char se trouve un moniteur Ă  tube cathodique 7 pouces qui recopie l'image infrarouge observĂ©e par le viseur du tireur (image filmĂ©e par la camĂ©ra thermique).
  • Son tourelleau, celui-ci comporte une couronne de huit Ă©piscopes.

Le chef de char dispose de la fonction de ralliement automatique Hunter-Killer, conçue par Mitsubishi Electric, elle permet au chef de char de désigner rapidement une cible au tireur en lui transférant les coordonnées exactes pour que le viseur du tireur s'aligne sur l'objectif pendant que le chef de char continue son observation du terrain.

Conduite de tir

La conduite de tir fonctionne Ă  l'aide d'un calculateur balistique 32 bits et intĂšgre un systĂšme de poursuite automatique des cibles[2].

Protection

L'avant de la tourelle et la pointe avant du chùssis renferment un blindage composite comprenant de la céramique. Les flancs de la tourelle ne sont pas protégés par du blindage composite.

Des essais au polygone de tir de Takigahara, au nord du Mont Fuji, ont dĂ©montrĂ© que le blindage frontal est en mesure de rĂ©sister Ă  des impacts multiples d'obus-flĂšche JM33 et d'obus explosifs Ă  charge creuse JM12A1 de 120 mm[1].

Un détecteur d'alerte laser est monté sur la tourelle, il couvre l'arc frontal de la tourelle sur un secteur de 180°.

Motorisation

Le Type 90 est propulsĂ© par un moteur diesel V10, Ă  deux temps, suralimentĂ© Mitsubishi 10ZG32WT Ă  refroidissement liquide. Il dĂ©veloppe une puissance maximale de 1 500 ch Ă  2 400 tr/min. Il possĂšde une cylindrĂ©e de 21,5 L pour un couple maximale de 4 500 N m.

La suralimentation est Ă  double Ă©tage ; chacune des deux rangĂ©es de cylindres possĂšde un turbocompresseur et un compresseur Ă  pistons rotatifs de type Roots. La consommation spĂ©cifique de carburant est de 234 g/kWh[1].

Pour des raisons de sĂ©curitĂ©, le moteur 10ZG32WT ne peut fonctionner Ă  pleine puissance que durant une pĂ©riode limitĂ©e Ă  15 minutes[3] ; passĂ© ce dĂ©lai, le rĂ©gime est bridĂ© Ă  2 200 tr/min pour une puissance rĂ©duite Ă  1 100 ch, une utilisation prolongĂ©e amenant une surchauffe et des problĂšmes de lubrification.

Un Type 90 "s'agenouillant" sous l'action de sa suspension variable.

Transmission

La boßte de vitesses Mitsubishi MT1500 est une boßte automatique, elle contient un convertisseur de couple à verrouillage. Quatre rapports sont disponibles en marche-avant et deux en marche-arriÚre. Un groupe hydrostatique de direction assure une direction assistée et précise.

Suspension

Le train de roulement comporte six galets et trois rouleaux porteurs par chenille. La suspension oléopneumatique permet de contrÎler l'assiette et de la garde au sol, ce qui permet au char de se cabrer, de baisser le nez ou monter et descendre en fonction de la nature des obstacles à franchir.

Fabrication

Le Type 90 a un coĂ»t unitaire approximatif de 790 millions de yens japonais, soit environ 7,4 millions de dollars amĂ©ricains aux taux de change de 2008.

Entre et , 341 Type 90 ont Ă©tĂ© fabriquĂ©s, avec une production annuelle moyenne de 19 vĂ©hicules. Le plan d'achat initial avait Ă©tĂ© Ă©tabli dans les annĂ©es 1980, alors que le Japon connaissait une bulle des prix des actifs. AprĂšs l'Ă©clatement de la bulle des prix des actifs et l'effondrement de l'Union soviĂ©tique en , le Japon a commencĂ© Ă  rĂ©duire son budget de dĂ©fense. Afin de rĂ©duire le budget consacrĂ© aux destroyers de classe Kongo et d'autres armes, le Japon a Ă©laborĂ© un plan visant Ă  rĂ©duire la taille de sa flotte de chars. La production fut donc ralentie et une partie du budget fut affectĂ©e Ă  la recherche et au dĂ©veloppement du nouveau Type 10.

Transport et logistique

Le poids du Type 90 est supĂ©rieur de 12 tonnes Ă  celui de son prĂ©dĂ©cesseur, le Type 74. Par consĂ©quent, le Type 90 Ă©tait plus difficile Ă  utiliser en dehors de Hokkaido. Certains politiciens ont donc critiquĂ© l'efficacitĂ© du char en raison des difficultĂ©s de transport. Plus de 65 % des ponts au Japon Ă©taient considĂ©rĂ©s comme praticables pour le Type 90, contre 40 % pour les chars d'origine Ă©trangĂšre comme le Challenger 2 et le Leopard 2.

Flotte

Le Japon possĂšde dans les annĂ©es 1990 une flotte de 900 chars de combat prĂȘts Ă  intervenir, constituĂ©e de chars Type 74 (en cours de retrait), Type 90 et Type 10. Depuis 2000, les forces d’autodĂ©fense japonaises disposent de 341 chars Type 90.

Variantes

Le char fut décliné en plusieurs variantes :

  • le Type 90 ARV, vĂ©hicule de maintenance et dĂ©pannage, Ă©quipĂ© d’une grue et d’une lame bulldozer se trouvant Ă  l’avant du char,
  • le Type 91 AVLB : vĂ©hicule poseur de ponts basĂ© sur le chĂąssis du Type 90 et Ă©quipĂ© d’un pont ciseau.

Apparition dans les médias

Dans le jeu-vidéo War Thunder, le Type 90 est disponible au rang VII de l'arbre des forces terrestres japonaises.

Dans le jeu vidéo Wargame Red Dragon, le Type 90 est disponible pour la faction japonaise.

Références

  1. (ja) « 90ćŒæˆŠè»Š », sur eaglet.skr.jp (consultĂ© le )
  2. Marc Chassillan, « Le char Type 90 », Raids Hors-SĂ©rie no 3 Les chars de combat en action,‎ , p. 38
  3. (ja) « æ— æł•äž“æłšçš„ć€§ć°ć§äč‹ćżƒâ€”—90ćŒäž»æˆ˜ćŠć…‹äžŽäž‰è±10ZG32WTćž‹ćŒ•æ“Ž », sur bilibili.com,‎ (consultĂ© le )

Sources

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplĂ©mentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimĂ©dias.