Trophée de France
Le Trophée de France est une compétition française de football, disputée chaque année entre 1907 et 1914, puis en 1916 (sous le nom de Coupe de France). Organisée par le Comité français interfédéral, elle met aux prises en fin de saison le champion de chacune des fédérations qui le composent.
Sport | Football |
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Création | 1907 |
Disparition | 1916 |
Autre(s) nom(s) | Coupe de France (1916) |
Organisateur(s) | CFI |
Éditions | 9 |
Périodicité | Annuelle |
Nations | France |
Participants | Entre 2 et 4 |
Statut des participants | Amateur |
Plus titré(s) |
Étoile des Deux Lacs (2) Patronage Olier (2) CA Paris (2) |
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Historique
L'enjeu de la compétition est un bouclier à l'ancienne confectionné par Charles Brennus et offert par Pierre de Coubertin à la FGSPF[1]. Confié par celle-ci au Comité français interfédéral il est remis chaque année au lauréat du tournoi jusqu'en 1914. Chaque édition se déroule entre deux et quatre clubs parmi les champions de la Fédération gymnastique et sportive des patronages de France (FGSPF), de la Fédération cycliste et athlétique de France (FCAF), de la Ligue de football association (LFA), de l'Union des sociétés françaises de sports athlétiques (USFSA) et de la Fédération athlétique d'amateurs (FAA) participant à la compétition en matchs à élimination directe.
Le Trophée de France est d'abord surtout disputé par des clubs de fédérations mineures. Il faut attendre 1913 pour que le champion de l'USFSA, la principale fédération de l'époque, ne participe à la compétition, et que celle-ci ne prenne plus d'importance. Les clubs les plus titrés sont l'Étoile des Deux Lacs, le Patronage Olier et le Cercle athlétique de Paris avec deux victoires. La compétition s'arrête pendant la Première Guerre mondiale à la suite de la création par le CFI de la Coupe de France, première compétition de football en France ouverte à tous les clubs de toutes les fédérations.
Le "bouclier" offert par Pierre de Coubertin à la FGSPF[2] est remis chaque année à l'équipe lauréate avant d'être reconverti en 1914 après la victoire de l’Olympique Lillois. La plaque portant le palmarès est déposée au siège du CFI et le bouclier lui-même est offert à l'Armée pour soutenir la naissance du sport militaire et le moral des troupes. En 1916, c'est une coupe offerte par la ville de Paris qui récompense le vainqueur du tournoi réputé "Coupe de France" dans la presse.
Il devient le trophée du championnat de France militaire de football de 1919 à 1939 où il disparait lors de la retraite du dernier lauréat, le 3e régiment du Génie catonné à Arras. En 1945, un compte rendu du Conseil Fédéral indique qu’il apprend avec tristesse la disparition durant l’Occupation du Trophée offert par le baron Pierre de Coubertin[3]. Considéré depuis comme perdu il refait surface à la fin de l’année 2021 à la salle de vente de cette ville.
Premières éditions, dominées par les patronages (1907-1910)
La première édition a lieu en 1907[4]. Les deux premiers tournois concernent la FGSPF, la FCAF et la FAA qui se retire en définitivement en 1909, les deux autres équipes accédant directement à la finale ensuite. Jusqu'en 1910 la victoire n'échappe aux patronnages de la FGSPF qu'une fois.
En 1909 le représentant désigné par la FCAF l'emporte par forfait, les Bons gars de Bordeaux qui viennent de monter à Gentilly pour affronter victorieusement l'AJ Auxerre le en championnat FGSPF[5] - [6] ayant dû renoncer à refaire le voyage. Cette qualification pose débat au sein même de la FCAF : alors que la presse fait encore état de la J.A. Saint-Ouen en 1916[7], la plaque du trophée désigne expressement l'A.S. Alfortville. Et ce alors que le véritable champion de la FCAF, attendu pour la finale, est un troisième club, l'A.S. Caudry, vainqueur d'Alfortville par 4-0[8]. L'apparition des clubs de province au palmarès n'est pas moins retardée : la compétition reste bien parisienne.
Intégration de la LFA et de l'USFSA (1911-1914)
La Ligue de football association présidée par Jules Rimet rejoint le CFI en 1910 et le duel se poursuit entre les associations parisiennes affiliées à cette dernière et à la FGSPF jusqu'en 1913 où le CA Paris de la LFA doit se déplacer à Bordeaux pour affronter victorieusement le club local affilié à la FCAF.
En 1914, la compétition est remportée par l'Olympique lillois, champion de l'USFSA, qui a demandé son affiliation au Comité l'année précédente[9]. La finale à Paris oppose deux associations de province, la Vie au Grand Air du Médoc s'y qualifiant pour la seconde fois.
Fin de la compétition (1916)
Dès le début de la Première Guerre mondiale, les différentes fédérations arrêtent leurs compétitions habituelles et organisent à la place divers challenges. Le CFI attend 1916 pour remplacer son Trophée de France. Il crée une compétition nommée Coupe de France, basée sur le modèle du Trophée de France. Il est demandé à chaque fédération de désigner sa meilleure équipe. Il est entendu que cette Coupe de France est un trophée de guerre, en attendant que l'Olympique lillois puisse remettre son titre en jeu à la fin de la guerre[7], ce qui n'arrivera jamais.
La Coupe de France 1916 est remportée par l'Olympique[10] - [note 1], qui remporte deux ans plus tard la première Coupe Charles-Simon, compétition qui inaugure la formule de l'actuelle Coupe de France.
Palmarès
Palmarès par édition
Édition | Vainqueur | Fédération | Finaliste | Fédération | Score | Lieu de la finale |
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1907 | Étoile des Deux Lacs (1/2) | FGSPF | FC Simiotin | FASO/FAA[11] | 8 – 3 | Bordeaux |
1908 | Patronage Olier (1/2) | FGSPF | SM Puteaux | FCAF | 3 – 0 | Livry-Gargan |
1909 | JA Saint-Ouen (1/1)[note 2]. | FCAF | Bons Gars | FGSPF | forfait | – |
1910 | Patronage Olier (2/2) | FGSPF | CA Vitry | FCAF | 2 – 0 | Charenton-le-Pont |
1911 | CA Paris (1/2) | LFA | Étoile des Deux Lacs | FGSPF | 1 – 0 | Charenton-le-Pont |
1912 | Étoile des Deux Lacs (2/2) | FGSPF | Red Star Amical Club | LFA | 3 – 1 | Arcueil |
1913 | CA Paris (2/2) | LFA | Vie au Grand Air du Médoc | FCAF | 2 – 1 | Bordeaux |
1914 | Olympique lillois (1/1) | USFSA | Vie au Grand Air du Médoc | FCAF | 4 – 1 | Charenton-le-Pont |
Édition | Vainqueur | Fédération | Finaliste | Fédération | Score | Lieu de la finale |
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1916 | Olympique (1/1) | LFA | Étoile des Deux Lacs | FGSPF | 3 – 0 | Saint-Ouen |
Chronologie des fédérations participantes
Notes et références
Notes
- Cette Coupe de France remplace le Trophée de France pendant la Première Guerre mondiale et ne doit pas être considérée au palmarès du Trophée de France. Toutefois, cette compétition est clairement en continuité du Trophée de France.
- Il y a un doute sur le vainqueur car le tournoi s'est joué sur tapis vert. L'Auto donnera les années suivantes systématiquement la victoire à la Jeunesse athlétique de Saint-Ouen dans les articles de présentation de finales rappelant le palmarès de l'épreuve, tandis que sur la plaque du trophée est gravé AS alforvillaise.
Autres références
- L'Auto, 25 avril 1914, p.5.
- Les Jeunes no 19 du 18 avril 1908
- Consulté le 21 novembre 2020
- Georges Duhamel, « Quand le football des patros était en vedette », Les Jeunes, no 8,‎ , p. 2-3 (lire en ligne)
- Robert Hervet (préf. François Hébrard), La FSF de 1898 à 1948, Paris, , 173 p. (OCLC 66302325), p. 128
- Les Jeunes : 15 mai 1909
- « La Coupe de France », L'Auto, no 5585,‎ , p. 1 (lire en ligne)
- [Les Jeunes : courrier de quinzaine du journal "Le Patronage" | 1909-05-22 | Gallica (bnf.fr) Les Jeunes N° 21 du samedi 22 mai 1909]
- L'Olympique Lillois est champion de France
- « La coupe de France », sur gallica.bnf.fr, Les Jeunes, no 5, Paris, Fédération gymnastique et sportive des patronages de France, (consulté le )
- Le football en Aquitaine avant 1919 p. 15
Annexes
Bibliographie
- Julien Sorez (préf. Jean-François Sirinelli), Le football dans Paris et ses banlieues : Un sport devenu spectacle, Rennes, Presses universitaires de Rennes, coll. « Histoire », , 412 p. (ISBN 978-2-7535-2643-3)
- Jean-Philippe Bouchard et Alain Constant, Un siècle de football, Paris, Calmann-Lévy, , 143 p. (ISBN 2-7021-3616-8)
- Alfred Wahl, Les archives du football : Sport et société en France (1880-1980), Paris, Gallimard, , 364 p. (ISBN 2-07-071603-1)
- Coll., 100 ans de football en France, Paris, Atlas, 1982
- (de) Pierre Cazal, « Landersmeisterchaften: Frankreich », in Fussball-Weltzeitschrift, no 23 (1994), p. 15-41