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Traité de Chicago

Le traité de Chicago se réfère aux deux traités conclus et signés en 1821 et 1833 entre les États-Unis et les peuples amérindiens Outaouais, Ojibwés et Potawatomis (tous les trois regroupés à travers le Conseil des Trois Feux) afin que ces derniers cèdent leurs terres pour permettre l'établissement officiel de ce qui deviendra la ville de Chicago.

RĂ©gions d'origines des peuples Anishinaabes, incluant le Conseil des Trois Feux, dans les Grands Lacs (1650-1820).

En 1795, dans une partie du traitĂ© de Greenville, une confĂ©dĂ©ration amĂ©rindienne a accordĂ© aux États-Unis l'acquisition d'une parcelle d'environ 16 km2 de terre Ă  l'embouchure de la rivière Chicago[1] (reprĂ©sentant une portion de l'actuel centre de la ville de Chicago). D'autres accords issus du traitĂ© de Saint-Louis de 1816 ont permis l'acquisition de terrains supplĂ©mentaires dans la rĂ©gion de Chicago, y compris la partie qui est connue aujourd'hui comme Ă©tant le Portage de Chicago[2].

Contexte

Traité de 1821

Le traité de Chicago de 1821 a cédé la zone grise en forme de L dans le sud-ouest du Michigan, ainsi que la région située autour de la côte sud et ouest du lac Michigan.

Le premier traité de Chicago a été signé le par le gouverneur du Territoire du Michigan Lewis Cass, par le représentant des États-Unis Salomon Sibley, et par des représentants régionaux des tribus Outaouais, Ojibwés et Potawatomis. Le traité est entré en vigueur le .

En Ă©change de marchandises diverses (couvertures, provisions de sucre et de cafĂ©, ustensiles, mĂ©dicaments, animaux domestiques, etc.) d'une valeur approximative de 20 000 dollars, les AmĂ©rindiens cĂ©dèrent aux États-Unis toutes les terres situĂ©es dans le Territoire du Michigan jusqu'au sud de la rivière Grand (Ă  l'exception de plusieurs rĂ©gions rĂ©servĂ©es aux AmĂ©rindiens), un territoire couvrant l'État actuel de l'Ohio, le site de l'actuel centre de la ville de Chicago, une portion de la ville actuelle de DĂ©troit, et des parties de l'État actuel de l'Indiana (principalement autour de la cĂ´te sud du lac Michigan). Cependant, le traitĂ© accordait aux AmĂ©rindiens des droits de propriĂ©tĂ© sur des parcelles dĂ©finies Ă  l'intĂ©rieur des limites de la rĂ©gion.

Traité de 1833

Dans les années 1800, les frontières de l'Illinois se sont rapidement étendues, des fermes et des villages sont sortis de terre du jour au lendemain.

Entre 1800 et 1810, la population a augmentĂ© de 12 282 habitants. Ces colons ou pionniers ont prospĂ©rĂ© dans la moitiĂ© sud de la rĂ©gion qui Ă©tait connue comme Ă©tant le Territoire de l'Illinois (les États actuels de l'Illinois et du Wisconsin). Comme les frontières ou limites ont Ă©tĂ© Ă©tablies avec un Ă©largissement toujours croissant, les colons ont commencĂ© Ă  envisager l'indĂ©pendance de leur rĂ©gion.

Le Territoire de l'Illinois était un territoire organisé des États-Unis, créé par une loi du Congrès votée le et entrée en application le . Il cessa d'exister lorsque sa partie sud entra dans l'Union en tant qu'État de l'Illinois, le .

Le , une convention a adopté une constitution et le , l'Illinois est devenu officiellement le 21e État de l'Union avec un total de treize comtés, tous situés dans la partie méridionale de l'État. Les pionniers du sud de l'Illinois se trouvaient dans les limites de ces treize comtés, mais la moitié nord de l'État n'était pas encore formellement établie en comtés, sauf pour les nombreux Amérindiens qui vivaient encore là. La région nord de l'Illinois ne put se développer économiquement qu'à la fin de la construction du canal Érié en 1825, ouvrant ainsi une route du commerce. En 1832, la guerre de Black Hawk a également entravé la prospérité du Nord. Cette guerre fut conduite par Black Hawk, un chef sauk et a éclaté peu après que Black Hawk et un groupe de Sauks, de Mesquakies et de Kickapous connu sous le nom de British Band traverse le fleuve Mississippi vers l'Illinois en . Les motifs de Black Hawk sont ambigus, mais il espérait apparemment éviter une effusion de sang alors qu'ils se réinstallaient sur des terres qui avaient été cédées aux États-Unis dans un traité disputé en 1804. Le , la brigade de miliciens du général Whiteside est regroupée en service fédéral sous le commandement d'Atkinson. Les résidents les plus importants de l'Illinois ont rejoint la milice pour vaincre Black Hawk qui fut finalement retenu prisonnier avec les Amérindiens qui se trouvaient sur la rivière Mississippi. Black Hawk est mort en 1838 à l'âge de 71 ans. Les colons de l'Illinois voulaient développer les régions sauvages du nord-ouest et par conséquent les Amérindiens ont été amenés à céder ou abandonner leurs biens pour que les colons puissent construire et prospérer comme ils le voulaient.

Carte représentant le site de la future ville de Chicago avec l'emplacement du fort Dearborn. On peut distinguer les branches de la rivière Chicago (1812).

En 1833, Chicago était un bourg de seulement 350 habitants. La même année, le village de Chicago reçut une charte par l'État de l'Illinois pour se constituer en municipalité dirigée par un maire et six subdivisions appelées « wards »[3]. Ce noyau urbain était délimité par les rues Kinzie, Des Plaines, Madison et State, et englobait une superficie d'environ km2, c'est devenu un pôle économique pour la région. À l'automne 1833, des délégués sont allés à Chicago pour négocier un traité avec la tribu amérindienne Potawatomi afin de les amener à se déplacer à l'ouest du fleuve Mississippi. Les commissaires étaient le gouverneur du Territoire du Michigan Georges B. Porter et le représentant des Amérindiens William Weatherford.

Les AmĂ©rindiens se composaient de trois tribus, les Potawatomis, les OjibwĂ©s et les Outaouais. Pendant les annĂ©es 1600, ils Ă©taient tous membres d'une grande tribu divisĂ©e en trois tribus principales. Leur ancien territoire se trouvait dans le sud du Michigan. Dans une nĂ©gociation datant du , les trois tribus avaient signĂ© un traitĂ© et avaient renoncĂ© Ă  leur demande de garder leurs terres dans le Michigan au sud de la rive nord de la rivière Grand, mais ont conservĂ© cinq rĂ©serves et certaines concessions de terres pour les membres de leur tribu. Ils ont Ă©tĂ© payĂ©s 5 000 dollars par an pendant vingt ans avec un montant supplĂ©mentaire de 1 000 dollars par an pendant quinze ans pour payer des forgerons et des enseignants afin qu'ils puissent leur apporter une aide en matière d'armement et une Ă©ducation aux enfants.

Les commissaires souhaitèrent dĂ©sormais que les AmĂ©rindiens cèdent au gouvernement amĂ©ricain les dernières parties de leurs terres situĂ©es dans l'Illinois. Les tribus campaient tout autour du village de Chicago. Les commissaires ont offert de la nourriture, du whisky, du cafĂ©, des couvertures, des mĂ©dicaments, des objets de valeur et une somme de 100 000 dollars pour gagner leurs faveurs. Le gouverneur du territoire du Michigan a dirigĂ© le comitĂ©. Le , les deux parties ont signĂ© le traitĂ© de Chicago qui stipulait que les AmĂ©rindiens avaient trois ans pour quitter leur territoire qui s'Ă©tendait de River Rock dans l'Illinois jusqu'Ă  la rivière Grand dans le Michigan. Les AmĂ©rindiens ont acceptĂ© et ont quittĂ© la rĂ©gion.

De 1795 Ă  1833 de nombreuses tribus diffĂ©rentes ont cĂ©dĂ© plus d'un million d'acres de terres dans l'Illinois. La superficie totale des terres qui furent cĂ©dĂ©es au gouvernement au cours de cette pĂ©riode Ă©tait de 144 327 km2.

Le , le village de Chicago acquiert officiellement le statut de ville[4]. En 1848 furent Ă©rigĂ©s le Market Building et le premier hĂ´tel de ville de Chicago sur State Street. La dĂ©mographie de Chicago explosa Ă  partir de 1840 (4 470 habitants ; 92e place) et atteignit 29 963 habitants en 1850, se plaçant Ă  la 24e place des villes les plus peuplĂ©es du pays. En 1860, elle comptait 112 172 habitants et bondit Ă  la 9e place ; sa population tripla en 1870 avec 298 977 habitants ; en 1880 elle comptait 503 185 habitants, se plaçant Ă  la 4e place et gagna son premier million d'habitants en 1888 ; elle comptait 1 099 850 habitants en 1890, devenant ainsi la deuxième plus grande ville des États-Unis après New York et l'une des plus importantes du monde aux cĂ´tĂ©s de Londres, Paris et Berlin[5]. Au tournant du XXe siècle, Chicago devient un pĂ´le Ă©conomique majeur et l'une des plus importantes places financières du monde[6] et la première bourse de matières premières agricoles au monde[7].

Notes et références

  1. "Fort Dearborn" in online Encyclopedia of Chicago accessed 2009-08-01
  2. Treaty with the Ottawa, etc. 1816
  3. The first boundaries of the new town were Kinzie, Desplaines, Madison, and State Streets, which included an area of about three-eighths of a square mile (km2). Cf : Frank Alfred Randall, John D. Randall, History of the Development of Building Construction in Chicago 1999, p. 57, 88
  4. « Act of Incorporation for the City of Chicago, 1837 », State of Illinois (consulté le ).
  5. (en) Tertius Chandler, Four thousand years of urban growth : an historical census, Lewiston, N.Y., U.S.A., St. David's University Press, , 656 p. (ISBN 0-889-46207-0 et 978-0-889-46207-6, OCLC 14932011, LCCN 86031122)
  6. http://www.zyen.com/PDF/GFC%207.pdf
  7. « Gross Metropolitan Product with housing update June 2008 » [PDF], Washington, D.C., United States Conference of Mayors, (consulté le ), p. 14.

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