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Trépied de Giberville

Le trépied de Giberville est un artefact archéologique découvert de manière fortuite sur le territoire de la commune de Giberville au XIXe siècle. Propriété de la société des antiquaires de Normandie à la suite d'un achat par Gervais de La Rue, il est conservé au Musée de Normandie.

Le trépied de Giberville
Le trépied de Giberville exposé au Musée de Normandie à Caen
Le trépied de Giberville exposé au Musée de Normandie à Caen
Dimensions 0,93 m
Matériau Bronze
Période
Culture Rome antique
Date de découverte 1812 ou 1829
Lieu de découverte Giberville
Coordonnées 49° 11′ 08″ nord, 0° 21′ 48″ ouest
Conservation Musée de Normandie
Géolocalisation sur la carte : France
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Géolocalisation sur la carte : Basse-Normandie
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Ouvrage très raffiné qui détonne avec l'absence de cité importante sur les lieux, les connaissances archéologiques ont toutefois permis à la fin du XXe siècle et au début du XXIe siècle de préciser l'occupation antique du site, même si l'usage de l'objet reste encore mystérieux.

Localisation

Giberville est située à 2,5 km de l'Orne et de la Gronde[D 1], commune située au nord-est de Caen[1]. Le site de la découverte, même s'il est peu précis vu l'ancienneté de la découverte, est sans doute à proximité immédiate de la Gronde.

Histoire et découverte

Histoire

Carte des cités et capitales à l'époque du Haut Empire romain

Le site de Giberville se développe surtout à l'époque mérovingienne comme en témoignent les nécropoles, et l'église Saint-Martin tire ses origines à cette époque.

La zone entre Orne et Dives est très anciennement et densément occupée depuis longtemps[D 1]. Deux zones d'habitat préromain sont identifiés sur le territoire de la commune actuelle[D 2].

Le site, qui appartient durant l'Empire romain au territoire de la cité des Viducasses[2] est occupé du Haut Empire à l'époque moderne. À peu de distance du site où a été trouvé le trépied, des vestiges du Bas Empire et du Haut Moyen Âge ont été fouillés en 1990. Les murs étaient construits en solin et en torchis[D 3].

Un habitat des IIe siècle et IIIe siècle aux ruines « fortement arasées » est mis en évidence par des fouilles réalisées au début du XXIe siècle sur le coteau au lieudit la « Delle de Derrière l’Église ». Un édifice muni d'un atrium est reconnu, et l'habitat se prolongeait vers la zone fouillée au XIXe siècle. Des puits ont également fait l'objet d'investigations. L'étude palynologique a mis en évidence un paysage de cultures céréalières, et des pépins de raisin et de pommes ont également été rattachés à cette période d'occupation du site. Le site est abandonné au IIIe siècle durant la période de crise que connaît l'Empire romain, mais est réoccupé par la suite, tant dans l'Antiquité tardive que durant le Haut Moyen Âge[1].

Historique de la découverte et des recherches effectuées sur le site

Monument romain de Giberville, dessiné par Léchaudé d'Anisy

Le trépied est découvert en 1812[D 4] - [3] ou 1829 dans des vestiges de constructions romaines non loin de l'église de Giberville[A 1]. Le bâtiment mesurait 15 m sur 2,50 m et comportait sept pièces qui étaient pourvues de dalles en pierre de Caen et couvertes d'imbrices. Selon Gervais, du fait de la proximité de la rivière ce sont des vestiges industriels, peut-être des cuves de tannerie[D 4].

L'église Saint-Martin de Giberville avec le cimetière.

Au bord de la Gronde sont signalés au même moment des vestiges d'un édifice daté des IIe siècle et IIIe siècle. Des monnaies romaines sont trouvées non loin de ces vestiges[A 1].

Il est, après son acquisition, déposé au pavillon des sociétés savantes avant d'intégrer le Musée des antiquaires de Normandie lors de la fondation de cette institution culturelle[4]. Il est transféré au Musée de Normandie depuis la constitution d'un département d'archéologie et la signature d'une convention entre la société savante et la ville de Caen le [5].

Le coteau entre l'église et la Gronde fait l'objet de fouilles préalables à l'installation d'un lotissement en 2005. Le trépied a été mis au jour sur cet espace[1].

Description

Description générale

Gravure du trépied par Léchaudé d'Anisy

L'artefact archéologique retrouvé est d'« une excellente facture »[D 4].

Le trépied mesure un mètre de hauteur[A 2], 0,93 m précisément[B 1]. Le trépied pouvait se refermer et était portatif[C 1].

Le trépied a été pourvu d'un bassin qui est une reconstitution moderne[B 1] avec toutes les réserves que celle-ci comporte. La gravure de l'objet réalisée par Amédée Léchaudé d'Anisy permet de se rendre compte de l'apparence de l'objet avant l'ajout de la vasque.

Description du décor de bronze

Chaque pied comporte dans sa partie supérieure un protomé humain[B 1], un buste de femme et se termine en partie basse par une patte[A 2] et une tête de lion[B 1].

Interprétation historique

Fresque de la villa d'Oplontis

Le mobilier d'époque romaine parvenu jusqu'à nous est très rare, les matériaux ayant été récupérés la plupart du temps[B 1]. Par sa qualité, le trépied de Giberville laisse penser à l'appartenance à une communauté relativement prospère et à un public à l'aise financièrement, et non uniquement des cultivateurs[D 4].

Notes et références

  1. Vincent Carpentier, « Giberville – La Delle de Derrière l’Église », ADLFI
  2. Deniaux 2002, p. 30.
  3. Gervais 1864, p. 55-56.
  4. Lucien Musset, Historique sommaire du Musée des antiquaires (1824-1963)(lire en ligne)]
  5. Marin 1987, p. 154.
  • Statistique monumentale
  • Musée de Normandie Caen
  1. Marin 2001, p. 33.
  • Note sur des objets antiques découverts dans la commune de Giberville près Caen
  1. Gervais 1864, p. 363.
  • Les nécropoles de Giberville (Calvados ) fin du Ve siècle - fin du VIIe siècle ap. J.C

Voir aussi

Liens internes

Liens externes

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Bibliographie

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  • Claude Groud-Cordray, La Normandie gallo-romaine, Cully, OREP, , 31 p. (ISBN 978-2-915762-18-1)
  • Élisabeth Deniaux, « la conquête et l’intégration à l’Empire romain », dans La Normandie avant les Normands, Rennes, Ouest-France, . Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Jean-Yves Marin, Musée de Normandie Caen : Guide, Skira, (ISBN 88-8118-913-5) Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Vincent Carpentier, « Giberville – La Delle de Derrière l’Église », ADLFI. Archéologie de la France,‎ (lire en ligne, consulté le ). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Christian Pilet, Armelle Alduc-Le Bagousse, Joël Blondiaux, Luc Buchet, Gilles Grévin et Jacqueline Pilet-Lemière, « Les nécropoles de Giberville (Calvados ) fin du Ve siècle - fin du VIIe siècle ap. J.C », Archéologie médiévale, no 20,‎ , p. 3-140 (lire en ligne, consulté le ). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Arcisse de Caumont, Statistique monumentale du Calvados : Tome II, Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Gervais de la Rue, Note sur des objets antiques découverts dans la commune de Giberville près Caen p 362-365 ()
  • Le Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio sur le site de université de Toulouse
  • Lucien Musset, Historique sommaire du Musée des antiquaires (1824-1963), B.S.A.N., t. 57 (1963-1965), Caen, 1965, p. 583-588 Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Charles Gervais, Musée de la société des antiquaires de Normandie : catalogue et description des objets d'art de l'antiquité, du Moyen Âge, de la Renaissance et des temps modernes exposés au musée, (lire en ligne). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Jean-Yves Marin, « Les collections de la Société des Antiquaires de Normandie au Musée de Normandie de Caen », Revue archéologique de l'ouest, nos 4-4,‎ , p. 153-155 (lire en ligne, consulté le ). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
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