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Tordeuse des bourgeons de l'Ă©pinette

Choristoneura fumiferana

La Tordeuse des bourgeons de l'épinette (Choristoneura fumiferana) est une espèce de lépidoptères de la famille des Tortricidae originaire d'Amérique du Nord dont la chenille fait des ravages sévères dans les forêts de conifères (Sapin baumier, Épinette blanche, Épinette rouge, Épinette noire).

Cycle vital

Dans l'Est du Canada, cette Tordeuse adopte un cycle biologique univoltin (elle ne produit qu'une seule gĂ©nĂ©ration par an)[1]. En juillet et en aoĂ»t, la femelle pond entre 100 et 300 Ĺ“ufs qu'elle dĂ©pose en groupe de 10 Ă  50 sur la face infĂ©rieure des aiguilles de ses hĂ´tes. Les branches choisies sont souvent exposĂ©es au soleil sur des arbres en bonne santĂ©. Les Ĺ“ufs forment des masses de couleur vert clair Ă  la suite de la ponte, mais ils deviennent bruns puis blancs[2]. Après une pĂ©riode d'incubation qui dure de 8 Ă  14 jours, la jeune larve perce l'enveloppe qui la retient et se dirige vers l'intĂ©rieur de la cime de l'arbre. La chenille nĂ©onate se construit un petit cocon de soie (hibernaculum) dans les crevasses de l'Ă©corce, le lichen sur l'arbre, les Ă©cailles des bourgeons ou les cupules des fleurs staminĂ©es de son hĂ´te[3]. Elle y effectue sa première mue, puis tombe dans une lĂ©thargie nommĂ©e diapause pour l'hiver. Entre la fin d'avril et le dĂ©but de mai, la jeune chenille sort de l'hibernation et migre vers l'extrĂ©mitĂ© des branches. Elle se nourrit alors prĂ©fĂ©rentiellement du pollen des fleurs staminĂ©es de l'annĂ©e, mais en leur absence, elle peut aussi s'attaquer aux vieilles aiguilles et aux bourgeons encore fermĂ©s. Lorsque l'arbre produit de nouvelles pousses, la tordeuse se construira un nouvel abri et se nourrira jusqu'Ă  ce qu'elle atteigne son sixième et dernier stade larvaire. Elle a alors une coloration noir-brun avec une bande crème de chaque cĂ´tĂ© du corps et des marques blanches sur ses segments. En cas de stress, elle peut se laisser pendre au bout d'un fil de soie pour ĂŞtre aĂ©roportĂ©e ou se rĂ©fugier sur des branches plus basses. S'il ne reste plus suffisamment d'aiguilles de l'annĂ©e, l'insecte dĂ©vore alors celles des annĂ©es prĂ©cĂ©dentes causant des dĂ©gâts relativement importants Ă  la taille des populations de l'annĂ©e. Entre le milieu et la fin de juin, les chenilles ont acquis assez d'Ă©nergie pour se transformer en chrysalides. Le sexe des chrysalides se remarque par la prĂ©sence de trois anneaux (femelle) ou quatre (mâle) autour de l'abdomen. Les individus adultes Ă©mergent une dizaine de jours après la nymphose. Ce sont des papillons tachetĂ©s de brun rouille aux ailes d'une envergure de 22 mm[3].

Impacts des épidémies

Dans l'Est de l'Amérique du Nord, la Tordeuse des bourgeons de l'épinette s'alimente de sapins, d'épinettes blanches, rouges et noires (en ordre de préférence). L'épinette semble subir des dommages moins sévères que le sapin parce qu'elle a une croissance plus rapide, une densité d'aiguilles supérieure ainsi que des aiguilles avec une valeur nutritive plus élevée[4]. La défoliation par l'insecte peut entraîner la mortalité des arbres, une moins grande résistance aux chablis, aux parasites, un ralentissement de la croissance ainsi qu'une réduction du taux de recrutement des semis. Si la Tordeuse ne mange que les nouvelles pousses de son hôte, les conséquences ne sont pas nécessairement graves. Cependant, une défoliation répétée des nouvelles pousses sur plusieurs années entraîne des dégâts plus importants. Le sapin meurt généralement à la suite de l'attaque consécutive de la tordeuse sur quatre ans. Si l'insecte s'attaque aussi au plus vieux feuillage, la mortalité est encore plus accélérée[5]. Les taux de mortalité due à la Tordeuse des bourgeons de l'épinette sont beaucoup plus élevés dans les forêts matures que dans celles des jeunes peuplements[6].

Notes et références

  1. Document produit par l'unité de production d'insectes du Service canadien des forêts [PDF]: http://publications.gc.ca/collections/collection_2014/rncan-nrcan/Fo124-11-2014-fra.pdf (consulté le 30 octobre 2014, en ligne)
  2. Document [PDF] produit par la Société de protection des forêts contre les insectes et les maladies (SOPFIM) :http://sopfim.qc.ca/admin/datas/pdf/PDF_05.pdf (consulté le 30 octobre 2014, en ligne)
  3. « La tordeuses des bourgeons de l'épinette », sur Ministère des Forêts, Faune et Parcs du Québec, (consulté le )
  4. Document [PDF] produit par la Société de protection des forêts contre les insectes et maladies (SOPFIM): http://sopfim.qc.ca/admin/datas/pdf/PDF_07.pdf (consulté le 30 octobre 2014, en ligne)
  5. Document produit par la Société de protection des forêts contre les insectes et les maladies (SOPFIM) : http://sopfim.qc.ca/admin/datas/pdf/PDF_05.pdf (consulté le 20 octobre 2014, en ligne)
  6. Kneeshaw, D.D. 1997. Effets des épidémies de la tordeuse des bourgeons de l'épinette sur la dynamique de la régénération dans la forêt boréale du Nord-Ouest du Québec. Bibliothèque de l'UQAT.

Liens externes

Bibliographie

Kneeshaw, D.D. 1997. Effets des épidémies de la tordeuse des bourgeons de l'épinette sur la dynamique de la régénération dans la forêt boréale du Nord-Ouest du Québec. Bibliothèque de l'UQAT.

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