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Tombe de la dame Madja

La tombe de la dame Madja et de son époux, un ouvrier de Deir el-Médineh a été découverte en 1934/1935 par l'archéologue français Bernard Bruyère, rattaché à l'Institut français d'archéologie orientale du Caire, dans la partie sud du cimetière du village des artisans de Deir el-Médineh, dont il avait entrepris l'exploration systématique du site.


Tombeau de dame Madja
Tombeaux de l'Égypte antique
Image illustrative de l’article Tombe de la dame Madja
Cercueil de la dame Madja, au musée du Louvre.
Emplacement Deir el-MĂ©dineh
(vallée des Nobles)
Construction XVIIIe dynastie
CoordonnĂ©es 25° 43′ 00″ nord, 32° 36′ 00″ est
Situation sur carte Égypte
localisation
DĂ©couverte 1934/1935
Découvreur Bernard Bruyère

Description

Les deux personnages, âgĂ©s, reposent dans leurs cercueils entourĂ©s d'un mobilier funĂ©raire de qualitĂ©, aujourd'hui au musĂ©e du Louvre. La sĂ©pulture se compose d'un puits de 2,60 m de profondeur donnant accès au nord Ă  une chambre funĂ©raire trapĂ©zoĂŻdale de petites dimensions. Le mobilier de Madja, plus riche que celui de son Ă©poux, avait Ă©tĂ© en partie pillĂ© lors de l'ouverture de la tombe au moment des funĂ©railles de celui-ci. Les cercueils reposaient cĂ´te Ă  cĂ´te, la tĂŞte orientĂ©e vers l'entrĂ©e. Dans le puits se trouvaient quelques objets dĂ©placĂ©s au moment du pillage : un lit, un tabouret, des amphores et une natte. Le caveau Ă©tant très Ă©troit, la plupart d'entre eux, rĂ©unis dans des corbeilles entassĂ©es les unes contre les autres, fermĂ©es par des ficelles et scellĂ©es, avaient Ă©tĂ© dĂ©posĂ©s sur les sarcophages. L'entrĂ©e du caveau Ă©tait murĂ©e.

Les défunts avaient emporté avec eux tout ce dont ils avaient besoin dans l'au-delà. Des petits vases en pierre noire et en calcaire pleins de Khôl, des sachets en lin contenant de la poudre parfumée étaient accompagnés de deux peignes en bois, d'étuis à khôl, d'un bâtonnet à fard rouge, d'un rasoir en silex et de résines aromatiques. Un coffret en bois et ivoire renfermait le matériel de couture de Madja : une pelote à aiguilles en bronze, une aiguille en bois. De la poudre de galène et de la graisse blanche servaient à allumer les lampes, munies de mèches de rechange. Quatre petits sarcophages contenaient chacun un insecte enveloppé dans un linge. Dans la vaisselle en terre cuite déposée dans le caveau se trouvaient des noix doum, des figues de sycomore, du raisin, des pains aux formes variées, des galettes, du sel, des morceaux de volaille, des amphores à bière, des céréales, un canard, un pigeon, des feuilles de vigne, de la graisse alimentaire, des grenades. Parmi les outils en bronze figurait une balance dont les plateaux en cuivre étaient rangés dans un étui en bois.

Le cercueil de Madja

TaillĂ© dans un tronc de sycomore, le cercueil momiforme de Madja se caractĂ©rise par sa silhouette anthropomorphe. La profonde cuve est fermĂ©e par un couvercle maintenu par des chevilles en bois et dans lequel est sculptĂ© le visage de la dĂ©funte. Comme tous les cercueil du dĂ©but de la XVIIIe dynastie, le fond est blanc, couleur qui Ă©voque le linceul protĂ©geant le corps du mort. Une bande de texte horizontale de couleur jaune et quatre bandes verticales descendant sur les cĂ´tĂ©s de la caisse symbolisent les bandelettes de lin qui enserraient la momie. Des formules d'offrandes peintes en hiĂ©roglyphes noirs sur ces bandelettes garantissent Ă  Madja — dont le nom est mentionnĂ© —, « toutes choses bonnes et pures Â». Les peintures, dans un Ă©tat de conservation remarquable, ont gardĂ© une tonalitĂ© mate. DiffĂ©rentes scènes Ă©voquent les funĂ©railles. Sur le couvercle, Anubis est figurĂ© quatre fois. Sur le cĂ´tĂ© droit de la cuve, deux hommes tirent Ă  l'aide d'une corde le cercueil qu'accompagnent deux jeunes femmes et deux pleureuses. Sur le cĂ´tĂ© gauche, deux hommes apportent de la nourriture Ă  Madja, assise en prĂ©sence de son Ă©poux. La scène est prĂ©sidĂ©e par le dieu Osiris.

Une coupe en faĂŻence bleue et un pot Ă  khĂ´l rempli de poudre noire avaient Ă©tĂ© dĂ©posĂ©s dans la cuve près de la tĂŞte de la dĂ©funte. Sur sa poitrine et sous sa tĂŞte se trouvaient des linges pliĂ©s et un miroir en bronze vert ; sur la momie, un bracelet ornĂ© de six scarabĂ©es et de trois perles au poignet gauche, cinq Bagues-scarabĂ©e Ă  l'annulaire gauche. Les bandelettes et les linceuls en lin Ă©taient imprĂ©gnĂ©es de baume, tandis que des petits tas de natron Ă©taient disposĂ©s sur les linges en contact direct avec le corps. Madja mesurait 1,60 m. Son corps, Ă©pilĂ©, Ă©tait celui d'une femme âgĂ©e, ses cheveux gris courts Ă©taient clairsemĂ©s. Elle avait les mains croisĂ©es sur le bas-ventre.

L'Ă©poux de Madja

Dans un coffre rectangulaire en bois de sycomore grossièrement taillé reposait la dépouille d'un homme de même taille, également âgé. Emmailloté dans de nombreuses bandelettes, il avait encore des sandales aux pieds. Le cercueil, fermé par un couvercle plat chevillé, ceinturé par des liens en chiffon, ne portait ni inscription ni décoration. À la droite du mort se trouvaient un pot en albâtre contenant du khôl, un sachet de poudre de galène, un outil en bronze brisé et trois scarabées. Sa tête reposait sur des linges, un bracelet fait de sept scarabées ornait son poignet gauche tandis qu'une lyre sans cordes cachait ses pieds.

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