Tombe de Segudet

Le village de Segudet se trouve à quelques centaines de mètres à l'est du centre-bourg d'Ordino dans le quart nord-ouest de l'Andorre[2] - [3]. La tombe se situe précisément au lieu-dit de Prat del Call à une altitude de 1 324 m[1] - [4].

La découverte de la tombe a eu lieu en juin 2001 dans le cadre de fouilles réalisées avant la construction d'une école[1] - [5]. Des céramiques préhistoriques avaient déjà été trouvées dans la zone en 1990 ce qui avait conduit à une protection archéologique[1].

La tombe contenait le squelette d'une femme adulte d'une trentaine d'années[4] - [5] - [1] placé en décubitus latéral droit[1]. Celle-ci était de stature plutôt robuste et de petite taille puisqu'elle mesurait 1,46 m[5]. Le sexe a pu être déterminé essentiellement sur la morphologie de l'os coxal tandis que l'âge a pu être estimé notamment par les sutures crâniennes ainsi que la denture.

Une datation par le carbone 14 des os a estimé qu'elle avait vécu à la fin du Néolithique (période épicardiale), il y a environ 5 350 années[4] - [1]. Il en résulte que ces restes humains sont les plus anciens à avoir été mis au jour dans la principauté précédant de près d'un millénaire ceux découverts dans les tombes de Juberri[4] - [5]. Néanmoins des traces d'occupations plus anciennes ont été découvertes près d'Aixovall sur le site de la Balma de la Margineda[1].

À partir de l'une des canines supérieures il a été également possible d'extraire de l'ADN mitochondrial et d'en conclure que l'individu de Segudet appartenait à l'haplogroupe K[4] dont la fréquence est par ailleurs particulièrement élevée de nos jours en Andorre et en Catalogne[4].

Des objets accompagnaient le squelette, notamment des bracelets en coquillages ainsi que des céramiques[5] - [1].

Une étude palynologique à partir de la terre entourant le squelette a permis une reconstitution du paléoenvironnement de l'époque[1]. Celle-ci a notamment démontré que les alentours étaient boisés[1] - [5]. Les principales essences dont les pollens ont été retrouvés sont le pin, le noisetier, le bouleau et le chêne[1]. Enfin de nombreux pollens de graminées ont été mis en évidence[1].

L'étude du tartre dentaire a permis de retrouver des traces de consommation de céréales mais également de poisson préparé (truite fario)[1].