Tivadar Puskás
Tivadar Puskás ([ˈpuʃkaːʃ ], , Pest – , Budapest) est un ingénieur et inventeur hongrois ; sa principale invention consiste en un concept de « journal téléphonique » qu'il baptise Telefonhírmondó (hu).
Biographie
Sa famille est originaire de Ditró dans le pays sicule[1] (aujourd'hui dans le județ de Harghita, en Roumanie) et faisait partie de la noblesse hongroise de Transylvanie.
Après avoir étudié le droit à Vienne, Puskás fait des études d'ingénieur à l'université de Budapest. En 1866 il émigre à Londres, puis en 1873 il part travailler aux États-Unis, où il collabora avec Thomas Edison. Il crée le « Telegraph Exchange », un multiplex switchboard qui le conduit à la construction du premier central téléphonique au monde d'abord à Boston lorsqu'il y travaillait avec l'équipe d'Edison. Ce dernier écrit : « Tivadar Puskas was the first person to suggest the idea of a telephone exchange ». Le premier central téléphonique expérimental est inauguré par Bell Telephone Company à Boston en 1877.
En 1879 il revint en Hongrie et, en collaboration avec son frère (Ferenc), il construisit des centraux téléphoniques sur le territoire de l'empire austro-hongrois, en tant que détenteur d'une licence d'Edison. En effet, à la suite de l'expérimentation réussie de Boston, Puskás construit le premier véritable central téléphonique de grande envergure en 1879 entre Paris, Marseille, Budapest et Timișoara. L'onomatopée allô ? serait née par la même occasion car Puskás et son frère, lors des tests durant la construction du système se parlaient en hongrois en disant Hallod ? / Hallom ! - Halló... (tu m'entends ? / je t'entends ! — J'écoute...).
En 1886, le ministre hongrois Gábor Baross nationalisa le réseau téléphonique et le loua pour Puskás.
En 1892 Tivadar Puskás breveta le « journal téléphonique », sa plus grande invention, qui était comparable à notre radio actuelle, et qu'il appelle le Telefon Hírmondó (service de journal téléphoné) qui est techniquement l'ancêtre de la radio. Le service est lancé le après l'enregistrement en 1892 à l'Office des brevets de l'Empire austro-hongrois avec l'intitulé « une nouvelle méthode d'organisation et de montage d'un journal téléphonique ». Ainsi, c'est à l'Opéra de Budapest et Pesti Vigadó qu'il y a eu la première transmission « stéréo » au monde. Ce dispositif diffusait des informations de façon régulière par l'intermédiaire du réseau téléphonique. Avec la solution technique de Puskás un demi-million de personnes (ceux en l'occurrence qui possédaient un téléphone) pouvaient entendre et écouter clairement les programmes transmis : nouvelles du jour, musique, etc. Les transmissions pouvaient être captées par ceux qui possédaient un téléphone[2].
Il mourut d'une crise cardiaque en mars 1893.
« Allô » est-il hongrois ?
La légende raconte que le mot « Allô ! » (ou « ha-lo ! ») utilisé internationalement pour les appels téléphoniques vient du hongrois, parce que le pionnier du téléphone Tivadar Puskás lors de son premier essai répondit : « Je vous entends », ce qui se dit en hongrois : hallom, et les étrangers qui assistaient à cette expérience reprirent ce mot sous la forme d'une onomatopée, qui devint internationale — à l'exception des Italiens qui disent pronto!, des Portugais qui disent estou?/estou, sim?, ou des Japonais qui disent moshi moshi.
En mémoire de Tivadar Puskás
- En son honneur, la Société scientifique hongroise des télécommunications a créé en 1957 le prix Puskás Tivadar qui est remis chaque année.
- On trouve une plaque à sa mémoire sur le mur de l'usine de téléphone József à Budapest, VIII. (8e arrondissement) 13, rue József).
- Dans le 11e arrondissement de Budapest, une rue porte son nom.
Notes et références
- Magyar nyelv, Volumes 38-39, Magyar Nyelvtudományi Társaság, Akadémiai Kiadó, 1942, p. 361