Titus Quinctius Cincinnatus Capitolinus
Titus Quinctius Cincinnatus Capitolinus est un homme politique et magistrat supérieur de la République romaine, trois fois tribun militaire à pouvoir consulaire, maître de cavalerie et dictateur entre 388 et 380 av. J.-C.[1] - [2]
Dictateur | |
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Tribun militaire à pouvoir consulaire | |
Tribun militaire à pouvoir consulaire | |
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Statut |
Famille
Il est membre des Quinctii Cincinnati et des Quincti Capitolini, branches de la gens patricienne Quinctia. Il est le fils de Titus Quinctius Pœnus Cincinnatus, consul en 431 et 428 av. J.-C. Sa mère pourrait être Postumia, vestale vers 420 av. J.-C.[2] Il pourrait être le père de Titus Quinctius Cincinnatus Capitolinus et de Titus Quinctius Poenus Capitolinus Crispinus.
Biographie
Premier tribunat consulaire (388)
Il est élu tribun militaire à pouvoir consulaire en 388 av. J.-C. avec cinq autres collègues, dont un d'origine plébéienne. Ils prennent tous un commandement militaire dans la guerre contre les Èques et les Étrusques[3]. Les Romains s'emparent des villes étrusques de Cortuosa et Contenebra, la première dès le premier assaut et la seconde après un siège de quelques jours. Les deux villes sont pillées et brûlées[a 1].
Duumvirat (387)
Il exerce la fonction religieuse de duumvir sacris faciundis afin de dédier le temple de Mars voué pendant la guerre contre les Gaulois durant laquelle Rome a été mise a sac[4] - [a 2].
Deuxième tribunat consulaire (385)
Il est de nouveau élu tribun militaire à pouvoir consulaire en 395 av. J.-C. avec cinq collègues dont son parent Lucius Quinctius Cincinnatus Capitolinus[5] - [a 3]. Alors qu'une guerre éclate contre les Volsques, la ville de Rome est agitée par Marcus Manlius Capitolinus, héros romain lors de l'assaut des Gaulois de Brennus sur la citadelle cinq ans plus tôt, qui cherche à gagner les faveurs de la plèbe, ce qui lui vaut d'être accusé de tenter d'établir une tyrannie. Le fait que les Latins et les Herniques se joignent à la guerre contre Rome aux côtés des Volsques, ajouté aux risques d'agitation populaire, poussent les sénateurs à nommer un dictateur en la personne d'Aulus Cornelius Cossus[a 4].
Maître de cavalerie (385)
Sitôt nommé dictateur, Aulus Cornelius Cossus choisit Titus Quinctius comme maître de cavalerie. Selon Plutarque, c'est ce dernier qui est dictateur[a 5]. Cossus défait les Volsques et rentre à Rome célébrer un triomphe. Il fait arrêter Manlius Capitolinus[5]. Selon Diodore de Sicile, il est jugé et exécuté cette même année[a 6].
Troisième tribunat consulaire (384)
Titus Quinctius Cincinnatus Capitolinus est élu une troisième fois tribun consulaire l'année suivante avec cinq autres collègues, tous patriciens, dont Camille[6]. Ce dernier transfère le procès de Manlius, arrêté l'année précédente, dans le bois Pétélien, près de la Porte Colline[a 7] - [a 8].
Dictature (380)
Profitant des troubles internes qui opposent les plébéiens aux patriciens, les Latins de Préneste ravagent la campagne romaine et s'approche de Rome vers la Porte Colline[a 9]. Devant l'urgence de la situation, les tribuns consulaires de 380 av. J.-C. nomment Titus Quinctius dictateur qui prend Aulus Sempronius Atratinus pour maître de cavalerie[7]. Les Latins sont défaits sur les rives de l'Allia. Titus Quinctius pousse son avantage et capture neuf villes avant de recevoir la reddition de Préneste[8].
« Le dictateur romain, en présence de l’ennemi rangé et sous les armes : « Ne vois-tu pas, dit-il, Aulus Sempronius, qu'ils comptaient sur la fortune de ce lieu en prenant position sur l'Allia ? Puissent les dieux immortels ne leur avoir point donné de plus sûr gage de confiance, ou de meilleur appui ! Mais toi, qui comptes sur tes armes et ton courage, charge et lance la cavalerie au milieu de ces bataillons ; moi, avec les légions, parmi leurs lignes troublées et tremblantes, je pousserai nos enseignes. Assistez-nous, dieux témoins des serments ! Venez punir ceux qui vous ont outragés, qui ont abusés de votre nom pour nous trahir ! » »
— Tite-Live, Histoire romaine, VI, 29, 1-2.
Titus Quinctius obtient l'honneur de célébrer un triomphe de Praenestineis et durant la cérémonie, dédie au Capitole une statue prise à Préneste de Jupiter Imperator avec une inscription[7] - [a 10].
Notes et références
- Sources modernes :
- Paully-Wissowa, Quinctius Cincinnatus 7.
- DPRR, 415.
- Broughton 1951, p. 98-99.
- Broughton 1951, p. 100.
- Broughton 1951, p. 101.
- Broughton 1951, p. 102.
- Broughton 1951, p. 105.
- (it) Maria Chiara Mazzotta, « Tito Quinzio Cincinnato Capitolino e la sua grande vittoria nel 380 a. C. », Politica Antica, no 6, , p. 53-64 (lire en ligne).
- Sources antiques :
- Tite-Live, Histoire romaine, VI, 4, 7-12
- Tite-Live, Histoire romaine, VI, 5-8
- Tite-Live, Histoire romaine, VI, 11, 1
- Tite-Live, Histoire romaine, VI, 11, 5-10
- Plutarque, Vies parallèles, Camille, 36, 4
- Diodore de Sicile, Bibliothèque historique, XV, 35, 3
- Plutarque, Vies parallèles, Camille, 36, 5-7
- Tite-Live, Histoire romaine, VI, 20, 11
- Tite-Live, Histoire romaine, VI, 28, 1-2
- Tite-Live, Histoire romaine, VI, 28-29
Bibliographie
- (de) Georg Wissowa (dir.), Paulys Realencyclopädie der classischen Altertumswissenschaft (lire en ligne)
- (en) T. Robert S. Broughton, The Magistrates of the Roman Republic : Volume I, 509 B.C. - 100 B.C., New York, The American Philological Association, coll. « Philological Monographs, number XV, volume I », , 578 p. (lire en ligne)
- (en) Henrik Mouritsen, Maggie Robb (dir.), « Digital Prosopography of the Roman Republic », King’s College London
Voir aussi
- Lucius Quinctius Cincinnatus, dit Cincinnatus, consul suffect en 460 av. J.-C. et dictateur en 458 et 439 av. J.-C. ;
- Céson Quinctius, fils du précédent, exilé en 461 av. J.-C. ;
- Lucius Quinctius Cincinnatus, frère du précédent, tribun consulaire en 438, 425 et 420 av. J.-C. et maître de cavalerie en 437 av. J.-C. ;
- Titus Quinctius Poenus Cincinnatus, frère du précédent, consul en 431 et 428 av. J.-C. et tribun consulaire en 426 av. J.-C. ;
- Quintus Quinctius Cincinnatus, tribun consulaire en 415 et 405 av. J.-C. ;
- Titus Quinctius Cincinnatus Capitolinus, tribun consulaire en 388, 385 et 384 av. J.-C., maître de cavalerie en 385 av. J.-C. et dictateur en 380 av. J.-C. ;
- Lucius Quinctius Cincinnatus Capitolinus, tribun consulaire en 386, 385 et 377 av. J.-C. ;
- Caius Quinctius Cincinnatus, tribun consulaire en 377 av. J.-C. ;
- Quintus Quinctius Cincinnatus, tribun consulaire en 369 av. J.-C. ;
- Titus Quinctius Cincinnatus Capitolinus, tribun consulaire en 368 av. J.-C.
- Titus Quinctius Capitolinus Barbatus, consul en 471, 468, 465, 446, 443 et 439 av. J.-C. ;
- Titus Quinctius Capitolinus Barbatus, fils du précédent, consul en 421 av. J.-C. ;
- Titus Quinctius Capitolinus Barbatus, fils ou même homme que le précédent, tribun consulaire en 405 av. J.-C. ;
- Titus Quinctius Capitolinus Barbatus, fils du précédent, consul en 421 av. J.-C. ;
- Titus Quinctius Cincinnatus Capitolinus, tribun consulaire en 388, 385 et 384 av. J.-C., maître de cavalerie en 385 av. J.-C. et dictateur en 380 av. J.-C. ;
- Lucius Quinctius Cincinnatus Capitolinus, tribun consulaire en 386, 385 et 377 av. J.-C. ;
- Titus Quinctius Cincinnatus Capitolinus, tribun consulaire en 368 av. J.-C. ;
- Titus Quinctius Poenus Capitolinus Crispinus, dictateur en 361 av. J.-C., maître de cavalerie en 360 av. J.-C. et consul en 354 et 351 av. J.-C.