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Tikvah Alper

Tikvah Alper ( – ) est une radiobiologiste sudafricaine renommée ayant suivi, tout d'abord, une formation de physicienne[1]. Parmi de nombreuses autres initiatives et découvertes, elle est l'une des premières à apporter des preuves que l'agent infectieux responsable de la tremblante du mouton ne contient pas d'acide nucléique : une découverte qui a contribué significativement au développement de la théorie sur le prion[2]. De 1962 à 1974, elle est directrice de l'unité de radiopathologie expérimentale du Conseil de la recherche médicale au Hammersmith Hospital de Londres, Royaume-Uni. Elle épouse Max Sterne mais n'adopte jamais son nom.

Tikvah Alper
Description de l'image Tikvah Alper.jpg.
Naissance
Wynberg (Drapeau de la Colonie du Cap Colonie du Cap)
Décès
Sarisbury, Hampshire (Drapeau de l'Angleterre Angleterre)
Nationalité Sudafricaine
RĂ©sidence
Domaines
Institutions
Diplôme Maîtrise universitaire ès lettres, études de doctorat (stoppées en quittant l'Allemagne)
Formation
Directeur de thèse Lise Meitner
Renommée pour Recherches sur l'agent infectieux de la tremblante du mouton, notamment lors de l'épidémie de maladie de la vache folle en Grande-Bretagne dans les années 1990

Jeunesse et début de carrière

Tikvah Alper est nĂ©e dans la colonie britannique du Cap en Afrique du Sud, Ă  Wynberg, une banlieue de la ville du Cap. Elle est la plus jeune de quatre filles d'une famille de rĂ©fugiĂ©s juifs russes[3]. En tant qu'Ă©colière Ă  la Durban Girls High School, elle est dĂ©crite comme « la fille la plus distinguĂ©e intellectuellement qui ait jamais frĂ©quentĂ© l'Ă©cole Â»[4] et immatriculĂ©e avec distinction un an plus tĂ´t. En 1929, elle obtient son diplĂ´me avec distinction en physique Ă  l'UniversitĂ© du Cap, puis, de 1930 Ă  1932, elle Ă©tudie Ă  Berlin avec la physicienne nuclĂ©aire Lise Meitner et, en 1933, elle publie un article primĂ©[4] sur les rayons delta produits par les particules alpha[5]. En 1932, elle retourne en Afrique du Sud pour Ă©pouser le bactĂ©riologiste renommĂ© Max Sterne[6], l'inventeur du vaccin le plus efficace contre la maladie du charbon. Parce que les femmes mariĂ©es ne sont pas autorisĂ©es Ă  travailler Ă  l'UniversitĂ©, Tikvah et Max crĂ©ent un laboratoire Ă  domicile oĂą ils travaillent ensemble. Leurs fils, Jonathan et Michael, naissent en 1935 et 1936. Ă€ partir de ce moment, Tikvah Alper combine les exigences de la maternitĂ© (Jonathan est nĂ© profondĂ©ment sourd), du mariage et de la carrière. Celles-ci comprennent des sĂ©jours en Angleterre avant et après-guerre, oĂą elle travaille avec le radiobiologiste pionnier, Douglas Lea[7]. Au cours des dix ans qui suivent 1937, Tikvah se forme et travaille comme enseignante pour les sourds. Sa formation en physique et ses compĂ©tences techniques sont Ă©videntes dans ses recherches publiĂ©es sur la visibilitĂ© de l'articulation de la parole qui est utilisĂ©e dans l'apprentissage de la parole pour enfants sourds[8]. En 1948, elle devient responsable de la section de biophysique du laboratoire national de physique sud-africain.

Suite et fin de carrière

MalgrĂ© leur renommĂ©e scientifique croissante, Max Sterne et Tikvah Alper sont contraints Ă  quitter l'Afrique du Sud en 1951 en raison de leur opposition dĂ©clarĂ©e Ă  l'apartheid. Tikvah a trouvĂ© un poste de chercheur (non rĂ©munĂ©rĂ©) aux laboratoires de radiobiologie du MRC du Hammersmith Hospital de Londres, dirigĂ© par Louis Gray, qu'elle a rencontrĂ© lors de ses prĂ©cĂ©dentes visites. LĂ  bas, les travaux portent sur les mĂ©canismes des effets des rayonnements sur la biologie cellulaire. La complexitĂ© des effets des rayonnements sur diffĂ©rents types de cellules et leur interaction avec d'autres processus physiologiques et chimiques commencent Ă  ĂŞtre cartographiĂ©es Ă  ce moment-lĂ  et les Ă©tudes se poursuivent au cours des annĂ©es 1950 et 1960. Elle est directrice de l'unitĂ© de radiobiologie de 1962 Ă  son dĂ©part Ă  la retraite en 1974. Son article principal Cellular Radiobiology[9] est publiĂ© en 1979. Tikvah Alper poursuit une carrière professionnelle active pendant sa retraite, avec comme point culminant une « confĂ©rence brillante Ă  la Radiation Research Society de Dallas, États-Unis, Ă  l'âge de 83 ans .. »[4] - [10]. Elle meurt Ă  Sarisbury, Hampshire, Angleterre, en 1995[11] en laissant derrière elle son mari Max, ses fils Jonathan et Michael, six petits-enfants et trois arrière-petits-enfants.

Son rĂ´le dans l'identification de l'agent infectieux de la tremblante du mouton

La tremblante du mouton est une maladie infectieuse mortelle du système nerveux du mouton, l'un des types de maladies du cerveau pouvant toucher les bovins (ESB) et l'homme (Kuru, MCJ). On pensait que la tremblante pouvait ĂŞtre causĂ©e par un « virus lent Â», l'un de ceux dont les signes d'une modification du comportement et de la motricitĂ© de l'animal atteint peuvent mettre des annĂ©es Ă  apparaĂ®tre. Au milieu des annĂ©es 1960, il est Ă©tabli que les cellules ne peuvent se rĂ©pliquer que grâce Ă  l'ADN. La radioactivitĂ© stoppe la rĂ©plication des cellules en « tuant Â» l'ADN. Alper constate que les radiations ne dĂ©truisent pas l'agent infectieux de la tremblante, ce qui suggère qu'il est peu probable qu'un virus soit l'agent infectieux. L'agent infectieux doit ĂŞtre plus petit et plus simple que de l'ADN (viral). Alper constate Ă©galement que l'agent reste actif sous lumière ultraviolette alors que, normalement, l'ADN est inactif sous UV. Au lieu de cela, l'agent est dĂ©truit par une lumière Ă  237 nm, une longueur d'onde spĂ©cifique Ă  l'inactivation des polysaccharides. Alper et ses collègues[12] rapportent ces propriĂ©tĂ©s de l'agent de la tremblante, une constatation qui est accueillie avec Ă©tonnement dans de nombreux milieux, car elle semble contredire le dogme central qui soutient que la rĂ©plication (et donc la croissance de la maladie et ses propriĂ©tĂ©s infectieuses) ne peut se faire que via l'ADN. Cependant, une fois que ces rĂ©sultats empiriques sont acceptĂ©s, plusieurs thĂ©ories sont Ă©laborĂ©es pour tenir compte des propriĂ©tĂ©s particulières de l'agent de la tremblante. La thĂ©orie la plus largement acceptĂ©e aujourd'hui est la thĂ©orie du prion, qui dĂ©signe une protĂ©ine « voyou » comme source infectieuse. Cependant, Alper ne peut accepter qu'une protĂ©ine « mutĂ©e » soit l'agent infectieux. Premièrement, ses Ă©tudes sur les rayons UV n'indiquent aucun agent protĂ©ique et, deuxièmement, les prions isolĂ©s n'induisent pas la tremblante. Au cours des dernières annĂ©es de sa vie, les dĂ©veloppements issus de ses propres thĂ©ories concernant l'agent infectieux suggèrent une affaire plus dynamique et complexe[13].

Voir aussi

Références

  1. Alister Hunter, « Radiation biology - An important science for an advanced nuclear nation like South Africa », South African Journal of Science, vol. 108, nos 7/8,‎ , p. 972 (DOI 10.4102/sajs.v108i7/8.972, lire en ligne, consulté le )
  2. Roger Highfield, "The end of BSE". The Telegraph. 11 février 2011
  3. Annette B. Vogt, « Tikvah Alpert 1909-1995 », sur Jewish Women's Archive Encyclopedia, Jewish Women's Archive (consulté le )
  4. S. Hornsey et J. Denekamp, « Tikvah Alper: An indomitable Spirit », International Journal of Radiation Biology, vol. 71, no 6,‎ , p. 631–42 (lire en ligne)
  5. Tikvah Alper, « Über die δ-Strahlen und die Beziehung zwischen Reichweite und Geschwindigkeit für langsame Elektronen », Zeitschrift für Physik, vol. 76, nos 3–4,‎ , p. 172–189 (DOI 10.1007/BF01341810, lire en ligne, consulté le )
  6. (en-GB) « Obituary: Max Sterne », The Independent,‎ (lire en ligne, consulté le )
  7. Douglas Lea Lecture
  8. T. Alper et H. J. Zimmerman, « A thyraton inflexion indicator for teaching the deaf », Measurement Science and Technology, vol. 16,‎ , p. 334–6 (lire en ligne)
  9. Alper, Tikvah, Cellular Radiobiology. CUP Archive, 1979.
  10. Tikvah Alper (1993) The Scrapie Enigma: insights from radiation experiments Radiation Research 135, 283–92
  11. J. Fowler, « In memoriam Tikvah Alper 1909-1995. », Radiation Research, vol. 142, no 1,‎ , p. 110–2 (PMID 7899554)
  12. Tikvah Alper, W. A. Cramp, D. A. Haig, M. C. Clarke et al., « Does the agent of scrapie replicate without Nucleic Acid? », Nature, vol. 214, no 5090,‎ , p. 764–766 (PMID 4963878, DOI 10.1038/214764a0)
  13. T. Alper, « The infectivity of spongiform encephalopathies: does a modified membrane hypothesis account for lack of immune response? », FEMS Microbiology Letters, vol. 4, no 5,‎ , p. 235–242 (PMID 1355344, DOI 10.1111/j.1574-6968.1992.tb05000.x)
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