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Thomas Tomkis

Thomas Tomkis (ou Tomkys[1]) (né vers 1580 à Bilston ou à Wolverhampton – mort le à Wolverhampton[2]) était un dramaturge anglais de la période élisabéthaine. Il a longtemps été un auteur mystérieux, ses pièces ayant d'abord été attribuées à d'autres dramaturges, tels que Jonson, Dekker, et même Shakespeare, puis il a été confondu avec un presque homonyme, le musicien Thomas Tomkins, qui vivait à son époque[3].

Thomas Tomkis
Biographie
Naissance
Décès
Activité

Biographie

Tomkis est le troisième fils des quatre enfants de John Tomkis, un pasteur du Staffordshire. Bien qu'on n'ait pas trouvĂ© trace des Ă©tudes universitaires de John Tomkis, celui-ci fait montre d'une excellente Ă©ducation en publiant un certain nombre de sermons et de traductions, au ton fortement calviniste, et signe « Master of Arts Â». Il devient Ă©galement propriĂ©taire d'une surface considĂ©rable de terres[4]. MalgrĂ© des preuves de sa sĂ©vĂ©ritĂ© thĂ©ologique, il est considĂ©rĂ© par ses ouailles comme une personne Ă©rudite et renommĂ©e. Ceci Ă©claire le milieu dans lequel a grandi Thomas Tomkis[5].

Ă€ la suite de son frère Benjamin de deux Ă  trois ans son aĂ®nĂ©[6], Thomas entre Ă  Trinity College de l'universitĂ© de Cambridge en 1597, et est admis boursier Ă  Pâques 1599. Il obtient son B.A. (Bachelor of Arts) en 1600, et est Ă©lu « minor fellow Â» en 1602[1]. Il obtient son M.A. (Master of Arts) en 1604, et devient « major fellow Â» la mĂŞme annĂ©e[7].

Il semble avoir quittĂ© Trinity College vers 1610, annĂ©e oĂą il hĂ©rite d'un parent, Thomas Wrottesley. Pendant la dĂ©cennie suivante, il exerce le mĂ©tier d'homme de lois, et s'occupe d'achat de terres autour de Wolverhampton. Ses affaires sont probablement prospères, car on trouve trace d'achats de terres de 340 ÂŁ en 1619, et de 480 ÂŁ en 1621, sommes très importantes Ă  l'Ă©poque[8].

Ă€ l'occasion de la visite de Jacques Ier Ă  l'universitĂ© de Cambridge en , Tomkis Ă©crit une comĂ©die intitulĂ©e Albumazar, qui est jouĂ©e le par des membres du collège devant plus de deux mille spectateurs[9]. Dans le livre de comptes de l'Ă©conome principal de l'universitĂ©, on trouve au chapitre « DĂ©penses extraordinaires Â» pour l'annĂ©e 1614/15 une Ă©criture libellĂ©e : « DonnĂ© Ă  M. Tomkis pour sa peine Ă  Ă©crire et Ă  ordonner la comĂ©die anglaise pour la venue de sa MajestĂ© : 20 ÂŁ Â»[10].

On lui attribue maintenant une deuxième pièce, Lingua, or The Combat of the tongue , publiée anonymement avant Albumazar en 1607[1]. D'autres éditions suivirent en 1610, 1617, 1622, 1632 et 1657. Cette comédie, construite en partie comme une Moralité, en partie comme un Masque, a été tout d'abord attribuée à Antony Brewer (en)[7].

Thomas Tomkins meurt le à Wolverhampton. Les registres de la paroisse indiquent qu'il avait une femme prénommée Margaret. Son retour à la vie calme de Wolverhampton, après ses deux pièces, montre son absence d'ambition littéraire[2].

Ĺ’uvres

Albumazar

Sa comĂ©die Albumazar est imprimĂ©e immĂ©diatement Ă  Londres. La page de titre indique : « une comĂ©die jouĂ©e devant sa majestĂ© le roi Ă  Cambridge le par les gentlemen de Trinity College, imprimĂ©e Ă  Londres par Nicolas Okes pour Walter Burre (en) Â». Une nouvelle Ă©dition rĂ©visĂ©e et corrigĂ©e est faite en 1634, puis en 1668. L'Ă©pistolier, John Chamberlain (en), dĂ©crit ainsi cette « comĂ©die en anglais Â» dans une lettre du Ă  Dudley Carleton[9] : « Ă©crite et jouĂ©e par des collègues de Trinity, cette pièce n'offre pas grand intĂ©rĂŞt Ă  part le rĂ´le d'un clown (Trincalo). Elle est attribuĂ©e Ă  M. Tomkis, de Trinity College Â»[7].

Pour préparer les festivités données à l'occasion de la venue du roi, les responsables de l'université ont négligé des auteurs prometteurs, comme Giles Fletcher (en) et George Herbert, qui pourtant résidaient sur place, et ont préféré faire appel à Thomas Tomkis, qui avait quitté Trinity College depuis plusieurs années et était devenu un homme de loi installé avec succès à Wolverhampton[11].

Cette pièce, qui ridiculise les prétentions des astrologues, est adaptée d'une comédie italienne, Lo astrologo, d'un auteur napolitain, Giambattista della Porta, imprimée à Venise en 1606, et dont le personnage principal est l'astrologue Albumazar. Les parallèles sont si nombreux entre les deux pièces, même intrigue, mêmes personnages et, à quelques exceptions près, les mêmes scènes, que Tomkis a dû écrire sa pièce en ayant le texte italien devant lui[12]. Le choix par Tomkis de cette satire anti-astrologique peut avoir été motivé par réaction contre le zèle puritain excessif de son père[2].

Albumazar a Ă©tĂ© reprise sous la Restauration au Lincoln's Inn Fields Theatre le , avec un prologue de Dryden, qui attribue de façon erronĂ©e cet ouvrage Ă  Ben Jonson[7]. L'opinion de Pepys, qui la voit ce jour-lĂ , rejoint celle de Chamberlain en 1614. Il Ă©crit en effet dans son Journal : « Je n'y ai rien vu d'extraordinaire, et Ă©tais plutĂ´t lassĂ© avant qu'elle ne finisse. Toutefois le roi, et en fait nous tous, Ă©tions plutĂ´t amusĂ©s par les mimiques de Trinkilo[13] Â».

Cette pièce a inspiré à James Ralph sa comédie intitulée The Astrologer, qui n'a été jouée qu'une seule fois au Théâtre de Drury Lane en 1744. La pièce de Tomkis a été reprise par David Garrick à Drury Lane à partir du pour cinq représentations, puis de nouveau en 1748. Par la suite, Garrick a modifié le texte et a produit sa nouvelle version à Drury Lane le [7].

Lingua

Cette comédie est la représentation sous forme de farce de la lutte de la langue et des cinq sens. Elle a été écrite très probablement pour être représentée à l'université en 1607, mais on ne sait pas si elle est celle qui causa des troubles parmi les spectateurs cette année-là[7].

L'éditeur, Simon Miller, pour faire de la publicité pour l'édition 1657 de cet ouvrage, rapportait en 1663 la tradition selon laquelle Olivier Cromwell, le Lord Protecteur, avait tenu le rôle de Tactus lors de la première représentation de la pièce[7]. Ce mythe est maintenant universellement discrédité[14].

Cette pièce a connu le succès, au moins, à notre connaissance, parmi les lecteurs. En plus de ses six éditions antérieures à la Restauration, elle a été traduite en allemand et en néerlandais. Une partie de sa popularité est due au goût d'alors pour l'allégorie, qui fleurissait dans le théâtre universitaire. Mais Lingua s'élève au-dessus des œuvres de ce type, car c'est un véritable jeu d'esprit, les dialogues sont pleins de verve et les parodies visent les spectateurs cultivés[15].

Références

Bibliographie

  • (en) Sidney Lee, Dictionary of National Biography, vol. 51 (Scoffin – Sheares), Londres, Smith, Elder & co, , 463 p. (OCLC 758903818) Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • (en) Thomas Tomkis et Hugh G. Dick, Albumazar : A Comedy, Berkeley et Los Angeles, University of California Press, , 217 p. (OCLC 29075608) Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • (en) John Venn, Alumni Cantabrigienses : Part I : from the earliest times to 1751, vol. 4 (Saal - Zuinglius), Cambridge, Cambridge University Press, , 538 p. (OCLC 311675821) Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • (en) Notes and Queries : Medium of Inter-communication, vol. 9 (janvier – juin 1866), Londres, , 573 p. Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
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