Thomas Andrieu
Thomas Andrieu, né le dans le 14e arrondissement de Paris, est un haut fonctionnaire français.
Conseiller d'État | |
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depuis le | |
Directeur des affaires civiles et du sceau | |
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Carole Champalaune (d) Jean-François de Montgolfier (d) | |
Directeur de cabinet du ministre de la Justice | |
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Directeur des libertés publiques et des affaires juridiques | |
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Pierre-Antoine Molina (d) Thomas Campeaux (d) |
Naissance | |
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Nom de naissance |
Thomas François Olivier Andrieu |
Nationalité | |
Formation | |
Activité | |
Conjoint |
Conseiller d’État, il a occupé plusieurs fonctions dans des cabinets ministériels sous la présidence de François Hollande, ainsi que des directions d’administrations centrales aux ministères de l’Intérieur et de la Justice.
Biographie
Formation
Thomas Andrieu est diplômé de l’Institut d'études politiques de Paris (promotion 1998, section Service public) et d'un « Master of Science in Economics » de la London School of Economics (2000)[1]. Il est ensuite élève de l’École nationale d’administration (ÉNA) de 2002 à 2004 dans la promotion Léopold Sedar Senghor[alpha 1] - [2] (celle du futur président de la République Emmanuel Macron[3]). Pendant sa scolarité à l’ÉNA, il est proche de Nicolas Namias et de Marguerite Bérard, qui devient son épouse[2].
DĂ©buts
À la sortie de l’École nationale d’administration en , Thomas Andrieu accède au Conseil d’État, en tant qu’auditeur[alpha 2] - [alpha 3]. Il devient secrétaire général adjoint du Conseil d’État[alpha 4] et parallèlement secrétaire général de la commission pour la transparence financière de la vie politique[alpha 5] en , puis est promu maître des requêtes en octobre de la même année[alpha 6].
Remarqué pour sa rigueur et son érudition juridiques[4] - [3], il est détaché du Conseil d’État[alpha 7] pour occuper son premier emploi de directeur d’administration centrale en tant qu’adjoint au directeur général de l’Administration et de la Fonction publique (DGAFP) à compter de [alpha 8].
Ministère de l’Intérieur
En , après l’élection de François Hollande, Thomas Andrieu intègre le cabinet du nouveau ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, en tant que directeur adjoint[alpha 9] - [alpha 10] - [alpha 11], où il reste jusqu’à la nomination de Manuel Valls comme Premier ministre en [alpha 12]. Dans ces fonctions, où l’entente avec le ministre de l’Intérieur est « parfaite »[3], il gère les affaires Leonarda Dibrani[4] et Dieudonné M’Bala M’Bala[5] et participe à la préparation d’une réforme du droit d’asile[4].
Immédiatement après le changement de gouvernement d’, il est nommé directeur des libertés publiques et des affaires juridiques (DLPAJ) à l’administration centrale du ministère de l’Intérieur[alpha 13] - [alpha 14]. Il y organise la mise en place de l’état d’urgence après les attentats du 13 novembre 2015[4], rédigeant notamment le décret instaurant cet état de crise avant même l’assaut des forces de l’ordre au Bataclan[6]. En , sa direction avait déjà préparé une éventuelle mise en œuvre de l’état d’urgence après l’attentat de la porte de Vincennes, ce qui explique la rapidité de la rédaction du texte en novembre[7]. Thomas Andrieu supervise personnellement[8] les assignations à résidence et les perquisitions administratives décidées dans le cadre de ce régime[3]. À ce titre, il est visé, conjointement avec le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve, par une plainte de plusieurs administrés assignés à résidence représentés par Arié Alimi, de la Ligue des droits de l’homme et de la Fédération internationale pour les droits humains en [9].
Ministère de la Justice
De à , Thomas Andrieu est directeur de cabinet du garde des sceaux, ministre de la Justice, Jean-Jacques Urvoas[alpha 15] - [alpha 16] - [alpha 17] - [10], en remplacement d’Alain Christnacht, directeur du cabinet de la précédente garde des sceaux, ministre de la justice, Christiane Taubira et en désaccord de fond avec Jean-Jacques Urvoas[3]. La nomination d’un directeur des libertés publiques et des affaires juridiques (DLPAJ) du ministère de l’Intérieur à ce poste, dans le contexte des débats sur le projet de loi constitutionnelle de protection de la Nation et de la démission de Christiane Taubira en lien avec ce projet de loi suscite des inquiétudes de la part de certains magistrats[3].
En , il devient directeur des Affaires civiles et du Sceau (DACS) au sein de la chancellerie du ministère de la Justice[alpha 18]. Dans ces fonctions, il pilote la préparation des volets administratif et civil de la loi de programmation 2018-2022 et de réforme pour la justice, promulguée le [4] - [11], et contribue au projet de réforme de la responsabilité civile[4]. Il s’investit en outre dans la transformation numérique de la justice[4], et soutient le développement par l’État d’une capacité d’analyse des décisions de justice par le recours à des algorithmes[12].
En , Thomas Andrieu quitte les fonctions de directeur des Affaires civiles et du Sceau[alpha 19] à la demande de la garde des sceaux, ministre de la Justice, Nicole Belloubet[13]. Il retourne au Conseil d’État, au sein de la section du contentieux, et est promu au grade de conseiller d’État en [alpha 20].
Vie privée
Thomas Andrieu est le fils du préfet Jacques Andrieu et de l’universitaire Claire Andrieu, née Postel-Vinay[14].
Marié à Marguerite Bérard[2] puis divorcé[15], il est le père de deux enfants[14].
Publications
- « Inventaire méthodique et codification du droit de la communication » (l’étude du Conseil d’État), LEGICOM, Revue thématique de droit de la communication, no 40,‎ , p. 9-18 (lire en ligne, consulté le ).
Notes et références
- « Thomas Andrieu, directeur des affaires civiles et du sceau », sur justice.gouv.fr, .
- Alexandra Colineau, « ENA, une promo peut en cacher une autre », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- Jean-Baptiste Jacquin, « Justice : Urvoas prend son directeur de cabinet au ministère de l’intérieur », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- Sophie Michelin-Mazéran, « Thomas Andrieu, le goût de la chose publique », La Semaine juridique, édition générale, LexisNexis, no 17,‎ , p. 801 (lire en ligne, consulté le ).
- Jean-Baptiste de Montvalon et David Revault d’Allonnes, « Affaire Dieudonné : conforté sur le plan juridique, M. Valls savoure sa victoire », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- « Attentats : les décrets sur l'état d'urgence adoptés avant même l'assaut du Bataclan », France Info,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- Bastien Bonnefous et Julia Pascual, « La nuit où François Hollande a déclaré l’état d’urgence », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- Jean-Baptiste Jacquin et Julia Pascual, « Un an, 11 mois et 18 jours d’état d’urgence », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ) :
« “J’ai dans ma direction un atelier de production d’assignations à résidence”, affirme, le 19 janvier 2016 à la commission de contrôle de l’Assemblée, Thomas Andrieu, directeur des libertés publiques et des affaires juridiques au ministère de l’intérieur.
Les services de renseignement sont mis à contribution et font remonter les dossiers d’“objectifs” à l’Uclat. Rendus anonymes pour ne pas compromettre les sources, ils sont transmis sous la forme de « notes blanches » aux équipes de M. Andrieu, auquel il revient de trancher. » - Julia Pascual, « État d’urgence : cinq ex-assignés portent plainte contre M. Cazeneuve pour “atteinte à la liberté” », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- « Un ancien de l'Intérieur nommé directeur du cabinet du garde des Sceaux », sur BFMTV, (consulté le ).
- Laurent Dargent, « PLPRJ 2018-2022 : “La réforme n’est pas encore clé en main, mais le train est lancé !” », Dalloz Actualités,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- « Thomas Andrieu, DACS : “L’État doit se doter de ses propres capacités d'analyse des décisions de justice” », sur Le Monde du Droit, (consulté le ).
- Jean-Baptiste Jacquin, « Changements de têtes autour de la garde des sceaux, Nicole Belloubet », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- Who’s who in France, notice biographique mise à jour le .
- « Marguerite Bérard, un coup de jeune chez BNP Paribas », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
- Textes parus au Journal officiel de la République française (JORF), sur Légifrance :
- Arrêté du 14 février 2002 portant nomination des élèves de la promotion 2002-2004 de l’Ecole nationale d’administration.
- Arrêté du 9 avril 2004 portant affectation aux carrières des élèves de la promotion 2002-2004 « Léopold Sédar Senghor » de l’Ecole nationale d’administration ayant terminé leur scolarité au mois de mars 2004, élèves issus des concours externe, interne et troisième concours.
- Décret du 30 avril 2004 portant nomination (Conseil d’État).
- Arrêté du 21 mai 2007 portant délégation de signature.
- Arrêté du 24 mai 2007 portant nomination du secrétaire général de la Commission pour la transparence financière de la vie politique.
- Décret du 8 octobre 2007 portant nomination (Conseil d’État) .
- Arrêté du 24 juin 2010 portant détachement (Conseil d’État).
- Décret du 25 mars 2010 portant nomination d’un directeur d’administration centrale - M. Andrieu (Thomas).
- Arrêté du 17 mai 2012 portant nomination au cabinet du ministre.
- Arrêté du 3 juillet 2012 portant réintégration et mise à disposition (Conseil d’État).
- DĂ©cret du 31 mai 2012 mettant fin aux fonctions d'un directeur d'administration centrale - M. Andrieu (Thomas).
- Arrêté du 24 avril 2014 portant fin de mise à disposition (Conseil d’État).
- Arrêté du 28 avril 2014 portant détachement (Conseil d’État).
- Décret du 9 avril 2014 portant nomination d’un directeur à l’administration centrale du ministère de l’intérieur - M. ANDRIEU (Thomas).
- Arrêté du 5 février 2016 portant nomination au cabinet du garde des sceaux, ministre de la justice.
- Arrêté du 6 décembre 2016 portant nomination au cabinet du garde des sceaux, ministre de la justice.
- Arrêté du 21 mars 2017 portant fin de mise à disposition (Conseil d’État).
- Décret du 2 mars 2017 portant nomination d’un directeur à l’administration centrale - M. ANDRIEU (Thomas).
- Décret du 25 juin 2019 portant nomination du directeur des affaires civiles et du sceau - M. de MONTGOLFIER (Jean-François).
- Décret du 9 octobre 2019 portant nomination de conseillers d’État en service ordinaire.